#40jours #22 | au carrefour des ans

Imaginons que les caméras de surveillance aient pu contrôler ce carrefour, disons depuis cent ans. C’est le croisement entre la rue Pointe-Cadet et la rue Léon Nautin que beaucoup appelaient rue du Chambon. C’est un carrefour de pas grand-chose, les deux rues ne sont pas très larges, et se prolongent l’une et l’autre de chaque côté de leur jonction. Disons Continuer la lecture#40jours #22 | au carrefour des ans

#40jours #21 | Cap, pas cap!

Elles sont trois. Trois adolescentes dans les années soixante-dix. À découvrir le monde, les gens, la peur de vivre, l’envie de vivre et le rire. Z’êtes pas cap, avait dit Christiane. C’est toujours elle qui lançait les idées les plus saugrenues, qui prenait le plus de risques, qui sortait des sentiers convenus. Alors elle leur lance un défi et les Continuer la lecture#40jours #21 | Cap, pas cap!

#40 jours #19| proies

Attendre sans trop savoir. Que les heures passent, que s’arrête la pluie, que vienne l’envie de s’en aller, ou qu’il fasse moins chaud, ici au moins c’est climatisé. On se tient dans un temps suspendu, à faire ce qu’il faut : saisir ce qui se dérobe, jardiner les germes de l’imaginaire . Arpentant la mezzanine de la bibliothèque qui fait le tour Continuer la lecture#40 jours #19| proies

#40jours #18 | comme un rituel

C’était toujours le même rituel. On sortait du lycée vers 16 ou 17 heures, sans précipitation, en traînant même un peu le pas, pour rallonger ces moments de répit où le temps semblait nous appartenir, et retarder le retour à nos solitudes. Les paroles fusaient entre nous trois, prenaient le temps de la contradiction ou de l’approbation. Le monde se Continuer la lecture#40jours #18 | comme un rituel

#40jours #16 | chemins d’écriture

Écrire dans sa tête sur les pentes du mont Lozère pour oublier la fatigue de la montée, le souffle un peu court, mais avoir un tel paysage sous les yeux offre des mots autres pour continuer un texte qui s’écrit par ailleurs avec les touches du clavier, peut-être même une autre direction se prendra, le texte se densifiera ou prendra Continuer la lecture#40jours #16 | chemins d’écriture

# 40 jours #15 | tu sais quoi

c’est quoi ce personnage qui s’insinue dans ce texte, l’air de rien, mais prend de la place – c’est quoi cette manière d’encore se glisser dans ma vie – tu sais quoi je voulais juste parler de ma ville de ses rues ses places la ville d’aujourd’hui quoi – mais c’est quoi les souvenirs qui ne cessent de prendre le Continuer la lecture# 40 jours #15 | tu sais quoi

#40 jours #14| Traces

Ce ne sont plus que des traces. Elles ont encore un sens pour moi. Et je ne souhaite pas les perdre. J’ai méticuleusement emporté le dedans et le dehors de la table de nuit minuscule où reposaient les vestiges d’une vie qu’il avait pu conserver auprès de lui. Quelques jours plus tôt, il pouvait encore y avoir accès, tirer lui-même Continuer la lecture#40 jours #14| Traces

#40jours #13 | comme des bouches

Passer de nuit pour les voir quand la lumière vient de l’intérieur, et que roulant en voiture sur le boulevard, car on n’est jamais à pied ici, on tourne la tête vers ces bouches de lumières colorées, rappelant les tableaux de Claude Viallat, des bouches, des éponges, on ne sait plus, et peu importe la forme c’est sa régularité et Continuer la lecture#40jours #13 | comme des bouches

#40 jours #12 | Général Gordon

C’est le numéro 15 de la rue. C’est un immeuble qui n’est pas dans l’alignement des autres, on ne sait pas pourquoi. Le trottoir devient plus étroit sur toute sa longueur, soit une vingtaine de mètres, où s’affichent deux vitrines de chaque côté d’une porte. Sur l’enseigne est écrit Général Gordon en une belle écriture cursive et penchée. De l’extérieur, Continuer la lecture#40 jours #12 | Général Gordon

#40 jours #10 souvenirs absents

Avoir des monticules de souvenirs et tout autant et davantage encore enfouis dans les antres de la mémoire. Comment se souvenir de la première maison, rue Benoît Malon où se sont passés mes premiers mois dans un deux-pièces m’a t’on raconté, où nous étions quatre avec un frère de quatre ans qui devait courir partout, peut-être me tirer les cheveux Continuer la lecture#40 jours #10 souvenirs absents