#40 jours #9| apparences

Entrée dans le hall du cinéma, la robe balayant le sol, elle paye sa place, puis se met à parler toute seule jusqu’à l’ascenseur qui dessert les diverses salles. Une exubérance l’a saisie, elle soliloque, gestes à l’appui puis s’engouffre dans la salle numéro 3. Un petit garçon très blond au bord du chemin le long des jardins ouvriers, sa Continuer la lecture#40 jours #9| apparences

#40jours #08 | d’une gare à l’autre

Comme des bouts de phrases abandonnés sur une page de carnet, les sensations au sortir d’une gare dont on a l’habitude sont fragmentées, pleines d’ombres et de lumières et butent sur une façade d’immeuble dont on n’avait jamais remarqué cette teinte jaune, ni cet arbre que l’on trouve bien seul sur l’esplanade, ni la rue menant au centre-ville qui semble Continuer la lecture#40jours #08 | d’une gare à l’autre

#40 jours #07 | dans les entrailles

Tous les escaliers ne se ressemblent pas. Il y a l’escalier droit avec la rampe froide métallique et sur lequel on fait une demie torsion à chaque palier, il y a l’escalier avec des marches usées, parfois même ébréchées où nul appui pour les mains n’est possible, alors on les tend sur les côtés pour forcer l’équilibre, il y a Continuer la lecture#40 jours #07 | dans les entrailles

#40 jours #05 | traverser les murs

Entre elles, la porte s’est refermée. La mère a dû s’absenter pour une heure et a laissé l’enfant, qui est grande désormais, seule pour la première fois dans l’appartement. On n’est pas au temps des téléphones portables, ni même d’un téléphone fixe. Le dos collé contre la porte, la fillette se sait vraiment isolée sans décider encore si elle savoure Continuer la lecture#40 jours #05 | traverser les murs

#40jours #04 | aller à la boulangerie

Marches ébréchées, la cinquième et septième à la montée.( bien faire attention de ne pas poser le pied dessus). Brin d’herbe et petite fleur jaune dans l’interstice entre la dalle de béton et le goudron de la rue ( ne pas arracher, laisser son temps de vie à la fleur). Ombre portée des arbres sur l’étroit talus entre le collège Continuer la lecture#40jours #04 | aller à la boulangerie

#40 jours #03 | calme, douceur ou doute

Trois noms de rue en France ( Saint-Étienne, La Roche-sur-Yon, Digne-les-bains) portent le nom de Cécile Sauvage, poétesse d’un autre temps, et dont je découvre une biographie, moins édulcorée que l’officielle, avec tendresse. Jeu d’ombre et de lumière, de reflet sur des murs, et ces éclaboussures de rouge au bord de la photo. La rue semble filer loin, alors qu’elle Continuer la lecture#40 jours #03 | calme, douceur ou doute

#40 jours #02 | éclair d’œil

Ce serait comme dans un rendez-vous passe-muraille pour tenir compagnie aux souvenirs. Toujours les deux mêmes fenêtres où lever les yeux. On le sait qu’elles ne s’ouvrent pas dans leur totalité, mais peuvent juste s’entrebâiller, pour laisser un filet d’air rafraîchir et le brouhaha de la vie qui se continue dans ce dehors pénétrer un peu, ce dehors où il Continuer la lecture#40 jours #02 | éclair d’œil

#40jours #01 | encore plus loin

Allongée dans le divan avec son dessus-de-lit jaune qui longeait un des murs de la salle à manger, tenant aussi lieu de chambre à coucher pour l’enfant qui soudain se réveille, la lumière filtrant au travers des vieux volets en bois mal joints et venant éclairer le revêtement de sol aux petits traits obliques jaunes et rouges, créant une sorte Continuer la lecture#40jours #01 | encore plus loin

#40 jours #prologue | de Sainté à Kharkiv

Du Guizay, on voit les sept collines et cette grand’rue de sept kilomètres. Des voies de chemin de fer, beaucoup, là, tu vois, c’est notre immeuble. Du vert beaucoup, et pas seulement de nature, le vert des footballeurs : le 26 mai 1944, les avions américains veulent détruire les infrastructures du chemin de fer, la gare de triage vers Tardy. Neuf bombes Continuer la lecture#40 jours #prologue | de Sainté à Kharkiv

autobiographies #04 |  «un fond de tiroir»

Ce douze octobre 2021, elle découvre, ahurie, tout simplement au fond du tiroir où il s’était coincé cet agenda, treize ans après sa mort, celui qu’il a cherché partout. Il l’avait toujours sur lui, incompréhensible cette perte. Elle le feuillette, sans plus, la plupart sont des contacts de travail. Ah! Borin, mais c’est le Médecin de famille, le fameux Docteur Continuer la lectureautobiographies #04 |  «un fond de tiroir»