#anthologie#34 & #35 | conversation

Je reprends ces lignes écrites le 8 juillet avec le souvenir de cette scène entre elle et lui. Pas de conversation vraiment, il y a trop de peine, trop de sanglots au profond des corps, les mots sont cousus dans la chair comme englués. C’est le moment du roman où la vérité paraît : quelque chose ne parvient pas à être Continuer la lecture #anthologie#34 & #35 | conversation

#anthologie #26 | sorte de suspension

Comme je l’ai déjà dit, Jude a longtemps fait route vers le sud. Il a mis bonne distance avec son lieu d’origine et accepté la mort de l’homme qui était son père et qu’il a dû ensevelir dans un fossé de neige. Il a connu le froid, affronté la guerre, franchi des frontières, connu des pays. Il a acquis une Continuer la lecture #anthologie #26 | sorte de suspension

#anthologie #20 | Danish-red-skin

Longtemps je n’ai pas su ton nom, je l’ai imaginé. Sur la seule image que je connais de toi, on te voit assise sur les marches du perron d’une maison de bois, c’est en Amérique à Quincy en Floride apprendrai-je plus tard. Longtemps je t’ai cru danoise. J’ai imaginé ta traversée sur le bateau à côté de ce père aux Continuer la lecture #anthologie #20 | Danish-red-skin

#anthologie #16 | hors

Comme une lampe éteinte — c’est l’idée d’une lueur qui chemine sous la terre, en veines et en vaisseaux, qui viendrait la nourrir, comme le sang nourrit, c’est une lueur verte, sang de feuillages et d’arbres, une lueur vitale qu’une sorte de farfadet, de dieu ou de démon taquin tiendrait à bout de bras, enfermée dans une lampe, qu’il promènerait Continuer la lecture #anthologie #16 | hors

#anthologie #17 | Éviter le langage.

Fin janvier 2024, je sais que Pascal Quignard est à la cité musicale avec Aline Piboule. je ne pourrai voir son spectacle, pas de billet, trop juste à organiser et prévoir, mais je suis dans la rue musicale, pleine à cette heure-là et je l’imagine, arriver avec sa démarche tranquille, simple dans son costume sombre et son sous-pull bleu marine, Continuer la lecture #anthologie #17 | Éviter le langage.

#anthologie #16 | écouter son silence

Il était assis dos à la porte-fenêtre, à contre-jour et comme toujours quand ils étaient plusieurs, les familiers de la maison, ceux qui étaient leurs amis, évidemment, il se taisait, ne montrait rien, il écoutait ou semblait écouter, c’était comme s’il n’était pas là, qu’il avait posé son image à la limite du cercle. Les voix se répondaient autour de Continuer la lecture #anthologie #16 | écouter son silence

#anthologie #06 | La plage

Seule sur la plage. Les pieds nus plantés dans le sable. La mer avance, les vagues finiront par lécher les orteils bien ancrés dans ce sol en mouvement. Crépuscule. Le soleil se couche à l’horizon, rougit les nuages qui s’effilochent, se reflète dans la ligne bleue immobile. Le vent s’est adouci, effleure les cheveux, câline le visage. Détente. Paix. Penser Continuer la lecture #anthologie #06 | La plage

#anthologie #06 | En silence

La bouilloire siffle. Elle ne s’arrêtera pas si tu ne te lèves pas pour aller l’éteindre. Personne d’autre ne l’éteindra, elle ne s’arrêtera pas toute seule, c’est toi qui es seule. Une seule tartine, une seule tasse, une seule cuillère et un seul couteau. Pas d’autre déglutition, pas d’autre mastication, pas d’autre couteau qui gratte le beurre sur la tartine, Continuer la lecture #anthologie #06 | En silence

#anthologie #07 | besoin de silence

Allongée sur le lit. Entourée de silence. Le jour décline, le quartier est calme. Silencieux le stade municipal de l’autre côté de la rue. Pas de groupes d’enfants s’entraînant. D’habitude, j’aime les entendre crier, courir, rire… Ce soir curieusement pas un bruit. Au loin, l’aboiement d’un chien.En ce moment j’aime le silence. J’aime regarder le jour décroître. La journée a Continuer la lecture #anthologie #07 | besoin de silence

#écopoétique #01 | L’odeur du silence

Table des matières :1 – L’odeur du silence 2 – Le jour du fil de fer L’odeur du silence C’est une vallée parfaite. Pas de ces vallées étroites où on se sent oppressé, compressé, écrasé par des à-pics trop raides qui suintent le danger et rejettent tout ce qui ose sortir du minéral, ni de ces endroits trop plats qui Continuer la lecture #écopoétique #01 | L’odeur du silence