autobiographies #01 | tu longeais…

tu longeais les viuzze ruelles de brique rouge parallèles à l’eau verte spéculaire tes pas lents et rapides aussi bien te portaient sans savoir vers des places ou des escaliers montées descentes canaux se découvrant soudainement tes yeux s’ouvraient alors grands surpris à proximité de cours grillagées désordonnées au travers desquelles ta voix douce amplifiée passait résonnait en échos neufs blancs c’était pourtant un jeu familier traversait la ville se heurtait  aux façades aux cris des oiseaux

les enfants  marchaient dans les marais et suivaient souvent les pêcheurs qui les guidaient l’eau arrivait plus haut que leurs chevilles leurs pieds étaient chaussés de bottes hautes et vertes comme les rives elles les vieillissaient Le parcours des filets à crabes dessinaient des itinéraires fantaisistes et légèrement mouvants dans l’aube blanche rosée Parfois intimidés par le sérieux des hommes les enfants tombaient en riaient leurs rires alors s’élargissaient et résonnaient Dans les filets les petits crabes privés de carapace ils en changeraient plus tard se chevauchaient se retournaient montraient tout de même leurs petits ventres jaunes mous

tu sentais que le souffle te manquait alors  tu allais vers le Lido et sa plage même quand il n’y avait personne parce que ça ressemblait au désert Dos au sol face au ciel l’eau se dépliait s’offrait à ton regard ton corps et dans  ses pans liquides se superposaient des pans de sable qui ondulaient se froissaient s’écroulaient surface mouvante sous le vent tout était indistinct Ces matières mélangées fins tissus molécules sur tes pieds tu immergeais ton visage tes mains puis ton corps tout entier en elles Tu ne savais plus distinguer l’eau du sable ou des gravillons l’Euphrate de la mer le  désert de la plage Tu t’immergeais entièrement dans l’eau et le sable aussi bien tu croyais Ces gestes comme une deuxième peau Souvent ce sable en des grains petits et gros collait à ton corps parfois cela en devenait gênant tu aurais aimé arrêter quelqu’un pour t’aider à t’en défaire il t’aurait dit peut être qu’il ne voyait rien sur ta peau Qu’elle était parfaitement lisse Il aurait fallu que tu le croies que tu continues à marcher à  t’en défaire pourtant

A propos de sandrine cuzzucoli

Aime le temps suspendu en contemplant, lisant, dessinant, parlant, regardant le plafond, les visages, peintures, ciels.. Dans mes études passées mais encore présentes!: la littérature américaine, italienne, les beaux-arts, la traduction et d'autres choses depuis... Ecris en revue depuis environ 5 ans, dessine depuis plus, c'est un aller-retour constant un peu comme un Appel de la Forêt, le titre d' un des premiers livres de Jack London- que j'ai aimé!