A propos de Muriel Boussarie

Depuis un été fantastique - 2015 - je participe souvent aux ateliers de François Bon et j'y reviens toujours (presque).

#été2023 #00 | tremblements…

J’ai vu la photo de couverture, le titre, le nom de l’auteur, j’ai attrapé le livre, format poche, sur la droite, près de l’entrée de la librairie. Ce devait être presque l’hiver car il faisait déjà nuit, sans doute en 2010. Je n’avais encore lu aucun livre de l’écrivain. Sur la quatrième de couverture, le nom mythique d’une ville lointaine Continuer la lecture#été2023 #00 | tremblements…

#techniques #02 | Le canal

Rameaux nus luisant dans l’eau. Miroitements du ciel entre les troncs. Paille de roseaux brisés hérissant la berge. De légers plumeaux courbés, se courbant encore. Une rambarde métallique fichée dans les pierres du rebord. Le corps se penche au-dessus de l’eau. Longue monotonie des reflets. Le canal s’étirant jusqu’au fin fond du regard. Chien noir sur le chemin de halage. Continuer la lecture#techniques #02 | Le canal

#techniques #01 | Le sentiment de l’été qui approche

Le sentiment de l’été qui approche, l’attente du vert profond, du soleil cru, peau rétractée sous la chaleur, crépitant, le sentiment des peupliers le long des routes, des branches secouées par le vent Continuer la lecture#techniques #01 | Le sentiment de l’été qui approche

Le double voyage | traversée, exils

Tu avais reçu le signal du départ en fin de matinée à l’Antico caffè San Marco de Trieste – plus tard le Réseau dirait que c’était sous une arcade de la Piazza Guglielmo Oberdan que tu avais été contacté Continuer la lectureLe double voyage | traversée, exils

#photofictions #09 | le hangar

Le hangar, il l’avait remarqué bien sûr : sa silhouette sur la terre rase, ses vielles planches grises, l’ouverture en trapèze au-dessus de la porte close par des tôles ondulées. Mais vite fait, sans y prêter beaucoup d’attention. C’est quand il a vu le peintre en sortir comme subrepticement, qu’il s’y est intéressé. Il aurait juré que l’homme l’avait aperçu Continuer la lecture#photofictions #09 | le hangar

#photofictions #09 | sortant du bois

Sortant du bois, de la moiteur organique des taillis, inextricables enchevêtrements de ronces, d’épineux, d’aubépines, en s’avançant sur des mousses spongieuses bordées de corolles blanches dans l’odeur entêtante de l’ail des ours. Sortant du bois sans rien avoir trouvé de concluant. Juste une chaussure en caoutchouc noir de taille 44, n’ayant probablement aucun rapport avec l’affaire. Le soulagement qu’il éprouve maintenant Continuer la lecture#photofictions #09 | sortant du bois

#photofictions #06 | en suspension

Phosphènes en suspension dans un silence de nuit flottant sur
des formes sombres indistinctes comme une pluie de cendres devant l’œil cherchant à délimiter les plis d’un drap bordant l’arrondi d’une épaule et la blancheur obscurcie d’une joue pleine d’enfant englouti dans le sommeil emplissant toute la surface carrée de l’image Continuer la lecture#photofictions #06 | en suspension

#photofictions #05 | les rushes Bái-Hǔ, official cut

Les rushes Bái-Hǔ, c’est-à-dire tout ce que j’ai coupé en pensant que ça ne passerait pas auprès des autorités de K. De l’autocensure, en quelque sorte. J’avais conçu mon film comme une ballade au sens musical du terme, où je voulais faire émerger quelques interrogations, une autre façon de regarder le Bas-Relief. Mais j’ai vite compris que je n’aurais pas le dernier mot, le final cut. Continuer la lecture#photofictions #05 | les rushes Bái-Hǔ, official cut

#photofictions #04 | ceci est mon corps

Un corps de femme aux bras repliés derrière la tête, à la peau claire en grande partie recouverte de dessins floraux avec aussi deux fines mains de squelette, l’une sur le sein droit de ce corps au bassin rond, aux jambes plantureuses que l’ossature d’un long bras traverse en diagonale pour aller déposer la seconde main de mort sur l’arrondi du ventre Continuer la lecture#photofictions #04 | ceci est mon corps