A propos de Nolwenn Euzen

J'écris dans les ateliers du Tiers Livre depuis 2022. Cycles: "techniques et élargissements" , "le grand carnet", "photofictions" ou 40 jours d'écriture au quotidien" (juin-juillet 2022). Mon blog le carnet des ateliers concerne quelques séjours d'écriture et ateliers que je propose, associés notamment à la marche à pied. J'ai publié deux livres papiers et un au format numérique quand j'étais plus jeune. Je me fâche régulièrement avec l'écriture et me réconcilie. Je suis d'abord une infatigable lectrice. "Babel tango", Editions Tarmac "Cours ton calibre", Editions Qazaq "Présente", Editions L'idée bleue Ces revues m'ont accueillie dans le passé: La moitié du Fourbi, Sarrasine, A la dérive, Contre-allée, Neige d'août, Dans la lune... Et, grâce à l'anthologie "La poésie française pour les nuls" (éditions First) je sais que dans un des livres de la bibliothèque de la ville où j'habite, c'est moi. Et ça compte d'être tatouée comme ça. J'ai participé plusieurs années aux échanges de blog à blog des "vases communicants" - mon site a disparu depuis. En 2007, j'ai bénéficié d'une bourse de découverte du CNL. Le texte a été abouti. J'ai bifurqué vers d'autres urgences. Enfin voilà quand même, je suis contente d'être arrivé là bien qu'aujourd'hui le temps a passé et que j'ai toujours un casque de chantier sur la tête. J'aime ça.

#été2023 #01bis | trop plein

Le passage achoppe. Gober un grand ciel de futur, l’air se renferme. Jeter des couleurs, l’œil ne voit plus. Appareiller une terre, l’horizon se noue. Il reste le temps. Là, on ne sait pas ce qui arrive. Peut-être seulement un âge mais il faut buter contre, le mettre chaos. Cet âge où le creux s’est élargi. À passer par des Continuer la lecture#été2023 #01bis | trop plein

#été2023 #01 | 41° 45′ 33″ nord, 70° 00′ 01″ ouest

Une machine à écrire. À côté une boîte en bois. Le couvercle est ouvert. Entre cette boîte et la machine à écrire : une voix off pendant que sur le papier enroulé autour du cylindre, au-dessus des barres de caractère, chariot au repos, on devine les phrases d’un journal. C’est un scénario. Chaque objet de la boite lui a appartenu. Continuer la lecture#été2023 #01 | 41° 45′ 33″ nord, 70° 00′ 01″ ouest

#été2023 #00 | rien

Rien c’est presque tout dire vous allez deviner rapidement de quel roman je parle. Je l’ai ouvert comme tous ceux avant lui par la première page j’ai d’abord tourné une page blanche comme il se doit, trace de fabrication de cahiers pliés, coupés et collés. Une page vide, suivie d’une page de titre sans nom d’auteur, suivie des titres du Continuer la lecture#été2023 #00 | rien

#techniques #08 | en bandoulière

Comme un pas de plus tu suis le sentier Comme un pas de plus un autre pas Comme un pas de plus un autre Comme un pas un autre la ligne de flottaison ton équilibreComme un pas dans la foule de vues Comme la peau tu visitesComme le creux la roche les fissuresEux en couvée dans la falaiseailes ouvertes tes Continuer la lecture#techniques #08 | en bandoulière

#techniques #06 | scruter un volume, vide compris

Hans Haacke, Cube de condensation, 1963-65 Un volume cubique, 55 m3 habités surtout dans la partie basse. Le haut est occupé par du vide, le bord d’un tableau, le coffrage d’une poutre dans le plafond. Cette couche vide est toutefois nécessaire à ses déplacements, sa respiration, au renouvellement de l’air mais aussi d’impressions – sans ça, le plafond à hauteur du Continuer la lecture#techniques #06 | scruter un volume, vide compris

#techniques #05 | un cocon de pluie curvé avant que la tête encre

CC licence – Jack Redgate Les gouttes giclent dans leur cocon sonore, un bourdon mêlé d’ondes et cliquetis. Est-ce qu’on va laisser cette bande ouverte à même la tête – la pièce est bulle maintenant sans sortie, asphyxier l’humeur dedans ? Il faut un effort pour sortir du petit cloaque de non-vue sur grisaille, du rideau d’ombres. L’orage passe. C’est la Continuer la lecture#techniques #05 | un cocon de pluie curvé avant que la tête encre

#techniques #04 | portrait de ma vue obèse

Je pourrais vivre sans visage. Je n’aurai pas à voir en mille fréquences ni à être vue en mille erreurs. Je serai orpheline du ciel des arbres des plantes mais reposée de voir. Regarder par les yeux fatigue, Un autre organe ne viendrait pas sonder aussi loin et comme une piqûre un peu profonde me gêner je vois trop de Continuer la lecture#techniques #04 | portrait de ma vue obèse

#techniques #03 | deux mètres carrés de moi sur le corps

 © Se sentir vivant, Anne-Laure Lechat Fermant d’abord. Les yeux. Dedans toi en suc, en acide, en tourbillon dans l’intestin. Sphincter frontière sans passeport. On passe en terre, deux grandes joues et trou face évacuations. On n’en voulait pas. Pas ce trou-là. Ouvrant doigts-fleur sur poignet-tige. Les paumes de ma vie lignes croisées. Main de bébé loin loin. Dedans c’est Continuer la lecture#techniques #03 | deux mètres carrés de moi sur le corps

techniques #02 | dentelle – moteur

Bec de colosse fluvial. Des ondes s’écrivent, cognent la rive par poussées. L’ogre de métal s’engouffre – lit nuptial de bruit de moteur et de glissement tranquille. Il explose les proportions. L’oeil absorbe un intrus familier, corps extrême gorgé de conteneurs. Il s’engouffre sous la dentelle métallique du pont. Ça passe. Pas un oeil humain, pas d’équipage dehors, manoeuvres de Continuer la lecturetechniques #02 | dentelle – moteur

techniques #01 | Le sentiment de ne.

Le sentiment de plat. Le sentiment de peu. Le sentiment d’isolation. Le froid. Le sentiment que c’est difficile à colmater ce froid. Frigidaire. Le sentiment de miettes pétrifiées invisibles. Le sentiment d’une force écran. Le sentiment d’une image. Tout dedans. Tout dans une image. Elle défile. Tout le corps défile. Tout le corps se regarde indisponible. Oeil dehors. En partance. Continuer la lecturetechniques #01 | Le sentiment de ne.