#40jours#01#Zoomarrière Bungalow

Le bungalow est dans son dos. Il ne connaît plus grand monde sur terre. Son avant bras est devant lui, sur la table, depuis une heure. Il s’endort sans les yeux. C’est l’heure bleue au-dessus du camping.  Les campings car et leur air de gros secret gentil. La piscine et, tout à fait au fond, la mer. Transats et parasols alternés. Continuer la lecture#40jours#01#Zoomarrière Bungalow

#40jours#01#Zoomarrière| Un chat, un homme et un banc à Istanbul

Un miaulement timide, des oreilles pointues, des yeux verts. C’était un chat parmi les innombrables autres chats qui non seulement occupent mais règnent sur Istanbul. Il est venu se frotter contre ma jambe et retint mon attention car il ressembla au mien, sauf qu’il n’a pas les « chaussettes blanches » qui me plaisent tant chez mon chat. Un homme arriva et s’installa sur le banc en face du mien, le chat s’en alla soudain pour le rejoindre. Cet homme caressa le chat et le nourri de quelques croquettes. Il était tout le contraire d’un touriste, son regard révélait un mélange de chaleur et solitude, son gilet tâché au niveau du bas de la manche était bleu comme son pantalon, le béret semblait être un accessoire qu’il porte tout le temps quand il sort et ses chaussures de marche traduisit son plaisir de sortir, de marcher, de rencontrer des chats dans cette ville où il a tant vécu et qui a tant changé. Il s’est assis sur le bout droit du banc en laissant son bras se reposer sur le reste du dossier comme s’il y avait sa bien-aimée assise à côté mais qu’il n’avait pas envie que son bras lourd se mette à la gêner. Cette image était si belle et touchante que je ne puis m’empêcher de prendre une photo, c’est à ce moment-là qu’il le remarqua et qu’il croisa mon regard. Il ne fronça même pas les sourcils, il resta paisible et son regard jongla entre le chat, les feuilles mortes sur les pavés, la jeune touriste qui l’observa, les passant.e.s et l’entrée du musée archéologique d’Istanbul. Cet individu inondé de ses pensées avait indubitablement des histoires à raconter, une douce personnalité et un choix justifié de s’asseoir là. Il aurait très bien pu s’asseoir au Gülhane parc quelques pas plus haut qui longe et qui mène vers l’époustouflant palais ottoman « Topakapi » dont toutes les pièces sont couvertes de magnifiques décorations colorées sur du céramique et dont les jardins en hauteur ont la vue sur la mer Marmara et le début du Bosphore, ainsi qu’un panorama sur la Corne d’Or.

#40jours #01 | derniers instants

Un carré rose ou plutôt beige crème avec, si on est attentif, tout un réseau de lignes qui forme des petites parcelles toutes uniques, de forme irrégulière et quelques points noirs au centre de ces espaces. Zoom arrière. Un tissu blanc en haut dans l’angle, le réseau n’est plus visible mais les points noirs forment une ombre recouvrant la partie Continuer la lecture#40jours #01 | derniers instants

# 40 jours #01 | espace intérieur

On croit savoir où on est Olivia Scélo 120 rue de Pessac face à la rue de Strasbourg derrière la rue Saint Genès Bordeaux France Europe Monde Univers Espace chambre : porte, armoire, commode, chaise, porte, comtoise à livres, porte, radiateur, tablette en marbre, table de nuit, lit, table de nuit, piles de livres, armoire, bureau, chaise, bibliothèque, commode, porte, secrétaire, Continuer la lecture# 40 jours #01 | espace intérieur

#40jours #01 | en se dépliant

en se dépliant son fémur claque son bassin ouvert amorce une rotation externe son nombril profond à peine enveloppé de duvet tourne son pubis ordonne l’immobilité à ses cuisses larges mais le genoux dirige le pied qui rythme le carrelage blanc sous un mollet tendu car l’autre pulse avec les seins qui dansent sous les bras les mamelons regardent à Continuer la lecture#40jours #01 | en se dépliant

#40jours #02 | 1941/1999

Dans la chaleur de l’après-midi les doigts sur la table, le rythme d’une chanson perdue, les voilages lourds en l’absence de vent, la soif. Un camion fumant de noir gasoil descend la rue. Vente de pastèques à l’écorce couverte de glaise, chair rouge sang, juteuses, pas chères. Dans la chaleur de l’après-midi les doigts sur la table, le rythme d’une Continuer la lecture#40jours #02 | 1941/1999

#40jours #01 | un fusil de pierre

Un fusil de pierre est tenu d’une main de pierre par un soldat de pierre à la gueule tragique, les autres gueules aussi, des gars très réalistes, « Enfants des Bouches-du-Rhône morts pour la France pendant la guerre de 1870-1871 » avec leur barda, leur béret, leur képi, il y en a même un avec un casque à plumet, façon guerrier antique Continuer la lecture#40jours #01 | un fusil de pierre

#40jours #01 | Derrière les planches

Une main velue osseuse tourne hâtivement une partition sur le lutrin du piano droit au bois sombre où dorment des napperons blancs des photos un naja bougeoir en métal jaune deux vases brillants de Safi aux feuilles d’acanthe bleues et sur le mur la reproduction d’un tableau de Dali à gauche une cloison en fer forgé un cache-pot en macramé Continuer la lecture#40jours #01 | Derrière les planches

#40 jours #01 | Point de bascule

Elle écrase l’herbe déjà chahutée à cet endroit. Sous les traces de pieds nus, de chaussons, sous les trainées de semelles en caoutchouc empruntées à sa mère, quelques pâquerettes qui auraient bien aimé finir en collier ne peuvent pas lui résister. Elle recule de quelques pas et laisse faire le mouvement : cordes tendues, poteaux bien ancrés au sol, dans le Continuer la lecture#40 jours #01 | Point de bascule

#40jours #01 | Sam’s café

Parmi les voyageurs, qui ne connaît le zèbre de la gare du Midi ? L’aphorisme bien connu « L’habit ne fait pas le moine » prend ici tout son sens. En effet, parler de zèbre est méconnaître l’équidé qui accueille ou dit au revoir aux voyageurs (mais pas que des voyageurs, aussi des amis de Tiers Livre). Il s’agit en réalité d’un cheval Continuer la lecture#40jours #01 | Sam’s café