autobiographies #15 | dans la boîte

Une salle, cubique, et sur tout le pourtour, un rebord sur lequel reposent des boîtes, du format d’une boîte à chaussure, toutes identiques, percées d’un cercle et d’une lentille sur le devant. On y applique l’œil. Première boîte : Elle se voit : A quatre pattes, une brosse à dent à la main, elle frotte les joints entre les dalles du carrelage Continuer la lectureautobiographies #15 | dans la boîte

autobiographies #15 | le Paranoïkot

« Et Bloom, entre-temps, promène son regard et place mentalement la ponctuation appropriée dans l’architecture qui l’entoure. Des virgules en guise de brèves séparations entre deux espaces, un point final en guise de séparation plus marquée, deux points sur la porte qui s’ouvre sur de nouvelles perspectives. » ( : Gonçalo M. Tavares  Un voyage en Inde : ) En septembre 1975, quelques étudiant-e-s en psychologie Continuer la lectureautobiographies #15 | le Paranoïkot

autobiographies #15 | ouvre-boîte

Paris, mercredi 26 janvier L’avantage d’écrire la date, c’est qu’on sent passer les jours. Avantage qui pince le cœur, impossible de ne pas voir à quelle vitesse vertigineuse Je me rue vers ma mort (Je est ici anonyme et général). J’aime ce sentiment, ça fait courant d’air. Les fluettes replètes jouent des castagnettes. Une fourchette d’argent, debout, crocs en l’air Continuer la lectureautobiographies #15 | ouvre-boîte

autobiographies #15 Attente

Elle s’affaire dans la cuisine. Tout est prêt. Le ragout sent bon le paprika. Les gâteaux roulés au pavot et aux noix sont présentés sur un plateau attendant le goûter. C’était ce que sa fille préférait manger quand elles vivaient encore ensemble. Elle ouvre la porte de la chambre, les lits sont faits, couettes bien gonflées, oreillers plumes, literie gaie Continuer la lectureautobiographies #15 Attente

autobiographies #15 | cher.e.s. ami.e.s.

Cher.e.s ami.e.s.,Je suis né le 28.03.2014. Je suis Sofa Le Chat. Je vis comme bon me semble. Ne rien faire ne me fait pas peur. Si tout s’agite autour de moi, je me tiens à l’écart. L’idée, c’est de regarder au loin, yeux mi-clos. Un truc que j’aime bien faire, c’est de m’installer dans leur couloir. Du couloir, on aperçoit Continuer la lectureautobiographies #15 | cher.e.s. ami.e.s.

autobiographies #15 | ses yeux se referment

ses yeux se referment, elle s’est rendormie ; le mobile descend ; sur cette autre petite scène du théâtre miniature, elle, l’artiste au visage de madone qui répond au nom de famille de Cage, bouge étrangement c’est parce qu’elle fait partie du groupe de 12 percussionnistes réunissant alors en 1943  à New York terre de réfugiés d’une Europe lacérée 125 instruments dont Continuer la lectureautobiographies #15 | ses yeux se referment

autobiographies #15 | bascule

Porte 101, petit bois, petite lumière du jour, couloir entrebâillée, voir la raie de lumière entre deux, faire vaciller la lueur, se tenir là les bras le long du corps, faire un pas, entrouvrir, la lumière devant les yeux, douce, mais éblouissante, le lendemain, derrière la vitre, un soleil de décembre alors que les ombres des mélèzes s’arrangent le territoire Continuer la lectureautobiographies #15 | bascule

autobiographies #15 | compartiments

Entre les deux wagons le bruit est assourdissant il ne faut avancer que deux mètres pourtant mais à chaque fois c’est comme crever. Crever les tympans, crever de froid et se tenir aux parois qui ne font que  glisser. Marcher droit alors que tout autour est comme plissé. Appuyer – bruit de décompression Le jeune homme penché à peine décontenancé Continuer la lectureautobiographies #15 | compartiments

autobiographies #15 | de l’autre côté du pont

Un filet de lumière se faufile entre les planches de bois qui condamnent la fenêtre. Une vieille table et une banquette défraichie sont poussées contre le mur opposé. Sur la table, une pile de vieilles bandes dessinées. Un cochon blanc, un cheval et un kangourou vert galopent à travers l’univers. Le jardin baigne dans une lumière pâle. Quelques feuilles sont Continuer la lectureautobiographies #15 | de l’autre côté du pont

autobiographies #15 | fou des slangs

Longtemps je me suis parlé de bonheur. J’ai cru pouvoir le traquer dans l’aller-retour entre les traces du crime et les étagères à biscuits et à confitures. J’ai cru qu’il était possible de remonter jusqu’à l’accrochage de la corde à aller décrocher l’horizon. J’ai cru que reviendrait ainsi dans la bouche le goût de la gibelotte en même temps que Continuer la lectureautobiographies #15 | fou des slangs