#Boost #011 (Bis) – Nous.

Nos corps s’évitaient. Tout au long de la nuit, nous nous étions interrogés sur ce nous qui nous liait et avions à peine dormi. Tu me reprochais de me poser continuellement des questions inutiles sur notre relation et je t’en voulais de ne même pas les penser. Tu me répondais que tu n’avais aucune raison de remettre en question ce Continuer la lecture #Boost #011 (Bis) – Nous.

#boost #11 | Passage des perdus

Le jour ne viendrait pas. Cette certitude grandissait en nous au fur et à mesure de notre avancée. La nuit se faisait plus dense à chaque pas. Plus noire. Il fallait écarter les souvenirs pour deviner les obstacles que la ruse urbaine dresse sur le passage desperdus. Plus un rai de lumière. Pas même le tremblement d’un bec de gaz. – Je Continuer la lecture #boost #11 | Passage des perdus

#boost 11bis | les bruits dormants

Nous sursautâmes – nous venions juste de nous endormir – et nous nous levâmes. Je soulevai mon corps assoupi, pesant, il ne fallait pas rester là, abandonnée dans le sommeil, à la merci de. Alors je portai mon corps lourd et flottant avec un début de rêve blotti contre mon torse. Comme chaque nuit, je descendis l’escalier de bois en Continuer la lecture #boost 11bis | les bruits dormants

#boost#11bis, Manuela Drager, après (Déluge suite)

La pluie avait cessé et le soleil brûlait. On ne pouvait plus rester sous la tente entre les râles des vieux et les cris des plus p’tits. Une forte odeur d’humains nous prenait à la gorge. Les sauveteurs ramenaient tous les jours des retardataires qui s’étaient réfugiés dans leur maison au dernier étage et qui n’avaient plus ni eau, ni Continuer la lecture #boost#11bis, Manuela Drager, après (Déluge suite)

#boost #11bis | en chantant

Nous marchions aveugles et debout, dressés presque, nous marchions en silence, reprenant l’habitude de nous parler à nous-mêmes, nous invectiver nous-mêmes, nous rassurer nous-mêmes et finalement laissant fuser nos pensées désordonnées et absurdes que nous ne comprenions pas nous-mêmes. La nuit vide nous enfouissait sous sa peau épaisse, nos mains hagardes fouillaient son noir, espérant un contact, une chose, un Continuer la lecture #boost #11bis | en chantant

#boost#11bis Les silences de la nuit

Les jours finissaient tard ces temps-ci, les nuages du soir s’effilochaient dans la cime des arbres et les enfermaient dans des toiles d’araignées géantes. Les orages de printemps avaient détrempé la terre rouge collante et les pluies torrentielles avaient creusé des rigoles au milieu du chemin. Mais nous avions décidé en commun de nous aventurer à pied jusqu’au village prochain, Continuer la lecture #boost#11bis Les silences de la nuit

#boost# 11 Le sentier

Pas à pas. La falaise à gauche, le ravin à droite. Le chemin était étroit. Nous avancions prudemment, serrés les uns contre les autres, comme un troupeau de moutons fantôme. Nous avancions dans la nuit noire, l’air épais pesant sur les épaules. Pas à pas, pour rester ensemble, faire bloc, ne pas nous perdre. Personne n’aurait pu s’égarer sur ce Continuer la lecture #boost# 11 Le sentier

#boost#10 Ailleurs

Partir. Partir plus loin. Laisser les fardeaux et les contraintes derrière toi. Abattre les chaînes douces mais pesantes et partir. Chevaucher le vent du Sud. Partir vers la mer chaude, à travers les champs de lavande, survoler les falaises rouges et blanches, humer les herbes âcres de la garrigue, fouler des sentiers abandonnés Partir. Quitter la brume des montagnes, la Continuer la lecture #boost#10 Ailleurs

#Boost 11 bis | encre sympathique

J’ai gardé dans mon cahier à spirale des écritures aux encres sympathiques je me suis demandé s’il s’agissait des vertus ou des encres (ni l’un ni l’autre)à un moment on cesse d’avoir envie (ce n’est pas un besoin) de donner c’est devant un écran qu’il passait le plus clair de son temps (ou derrière)toute une histoire à raconter sur les Continuer la lecture #Boost 11 bis | encre sympathique

#boost #11bis(3) | tête-bêche

Nous avions bu ; pour nous prémunir du froid nous buvions. La maison que nous retapions n’avait pas de chauffage. Au rez-de-chaussée, nous le découvririons dès notre arrivée, l’unique cheminée, large comme un lit-clos, fumait. Le premier soir j’avais lancé un feu, de belles bûches sèches s’empilaient. Il y eut cette flambée immédiate, rouge, immense – sorte de miracle, c’est Continuer la lecture #boost #11bis(3) | tête-bêche