enfances #06 | combiné

Le nom des voix qui appellent Malice est écrit dans le carnet noir. Elles passent par le combiné (passe-moi le combiné,  Mousy) et ça sonne dans toute la maison. La sonnerie arrête Malice au milieu.  D’une tarte, les mains blanches (décroche pour moi, Mousy, tiens le combiné,  oui, je suis avec mon petit-fils, le petit oui). D’un brushing, mais il Continuer la lectureenfances #06 | combiné

#enfances #06 | ta voix

Je n’écris que sur toi, toi qui n’as rien écrit, de ce qu’on appelle de l’écrit. Lire, écrire, n’était pas pour toi. Pas pour ceux comme toi. Tu n’avais pas la langue dans ta poche, osais la ramener, grande gueule, de la gouaille. De la verve, de la faconde. Pas tes mots, ça. Du bagou plutôt. De la liberté. C’est Continuer la lecture#enfances #06 | ta voix

#enfances #06 | toutes les voix d’elle

Sa voix à peine. Sa voix me revient par à-coups, disparaît, se tait, revient. Floue. Éphémère, de forme incertaine. Mon oreille peine à en déterminer les contours, la tessiture. Plutôt aiguë au naturel, elle l’était un peu plus dans la joie ; ténue dans l’intime discussion ; basse et grondante, sourde dans la réprimande ou la colère. Elle se faisait alors métallique, Continuer la lecture#enfances #06 | toutes les voix d’elle

#enfances #06 | La voix

La voix comme la musique commencerait -elle avec le silence, je me demandais il y a un instant, laissant planer ce silence dans la maison endormie, après tout, ces traces dans la mémoire si ténues si lointaine, comment les entendre de nouveau sinon dans le silence. C’est peut-être comme ça que j’aurai une chance de l’entendre encore une fois cette Continuer la lecture#enfances #06 | La voix

#enfances #06 | voix-tu?

Ma mère, les yeux dilatés par le silence, coud dans le coin. Elle ne parle jamais, ma mère. Ou elle hurle, ou elle se tait Goliarda Sapienza – L’art de la joie   La voix qui mène à la mère. Ondes transportées. Vibrations auto-excitées. La voix sans les paroles. Le souvenir s’accroche à la mélodie. On peut l’imiter, la faire Continuer la lecture#enfances #06 | voix-tu?

#enfances #06 | voix d’enfance

Samedi, fin de journée – Je suis exaspérée– Ce n’est alors pas le jour– Non, en effet, mais c’est le dernier– Dernière minute Je cherche la voix de mon père, je le vois. Je me souviens de sa voix. Quelque chose de sa voix est là, fragile, nécessitant une attention extrême, une tension. Qui ouvre un point particulier de l’espace, Continuer la lecture#enfances #06 | voix d’enfance

#enfances #06 | Voix de canule (et autres Silenzio !)

notes sur l’établissage du texte L’expression consacrée veut que les paroles s’envolent et les écrits restent. Mais les voix ? Quand les souvenirs passent, que les visages s’effacent, du temps où la parole ne connaissait presque rien de son pouvoir et de l’écriture, ou si peu, car tout restait à apprendre ? Tout, et aujourd’hui encore, lui semblait-il. Mais les voix… Elles Continuer la lecture#enfances #06 | Voix de canule (et autres Silenzio !)

#enfances #06 | Peau de Mille Bêtes

Lorsque marches dans la rue, corps s’échangent, celui qui marche n’est plus tout à fait mien car alternativement mêlé à celui-ci, celui-là, cet autre. Peau de Mille bêtes sur un banc s’apprête à souffrir un autre jour sans chaussure ni vêtement, autour de lui il a assemblé des morceaux de tissus disparates, des papiers, des bouts de plastic, c’est aussi Continuer la lecture#enfances #06 | Peau de Mille Bêtes