#histoire #08 | Les jeux sont faits rien ne va plus

Je suis assis sur un lit Un lit qui porte ma peine à me mouvoir depuis deux semaines que je suis ici En face de moi un homme allongé sur un lit identique On s’est peu parlé depuis que je suis arrivé après lui suffisamment pour comprendre qu’il sortirait bientôt comme moi Pas par la même porte Il est sympathique Continuer la lecture #histoire #08 | Les jeux sont faits rien ne va plus

#histoire #08 | Burrafirth

Je suis revenue. Dans l’île qui m’a vue petite, les îles qui m’ont vues petite, les îles que j’ai vues petite. Pas chez mon père et mon oncle, cette maison-là je n’ai pas envie d’y retourner. Je suis revenue devant la maison de mon grand-père à Unst. Avant d’arriver devant la petite maison, j’ai dû remonter toute l’île principale vers Continuer la lecture #histoire #08 | Burrafirth

#histoire #08 | Le cocon, toujours

Le voyage était long, la nuit va bientôt tomber, les lampadaires s’allument. La voiture est garée juste devant l’immeuble. En face le parc avec les marronniers aux fleurs roses, dans le dos le forsythia jaune soleil illumine le square. La rue est déserte à cette heure. Sur la façade, des fenêtres sont éclairées, quatre étages, quatre rangées de quatre fenêtres Continuer la lecture #histoire #08 | Le cocon, toujours

#histoire #08 | Une «chambre à soi»

Aujourd’hui… aujourd’hui, je suis devant la porte d’entrée de l’immeuble, devant le digicode. Je n’ai pas besoin de vérifier. Ce code, je le connais par cœur : 12A75, comme douzième arrondissement de Paris. Je suis venu ici bien souvent, depuis… cela fait déjà si longtemps, depuis le siècle dernier, quand nous étions, et jeunes, et beaux, et prêts à toutes les Continuer la lecture #histoire #08 | Une «chambre à soi»

#histoire #08 | D’une forêt « drôlement sombre» 

Et puis, un jour, c’est devenu un souvenir drôle. Comme ça (je ne me souviens plus comment, à vrai dire). Finalement, le car est redescendu à vide et j’ai décidé de m’approcher des pistes, qui sont de grands prés verts en cette saison. J’ai entendu d’abord les cloches avant de voir les vaches. Elles étaient très éloignées les unes des autres. Des points à relier dans un jeu. Continuer la lecture #histoire #08 | D’une forêt « drôlement sombre» 

#histoire #08 | Temps gris

Je reviens sur les lieux. Je me demande si c’est bien ici que je les ai vus. L’impression d’un rêve ou d’une apparition. Ici entre champs et vergers, ou le silence bruisse légèrement du vent du sud. L’air gris et encore tiède pour la saison est une promesse d’orage mais je reste ici, habituant mes yeux au gris, souhaitant le Continuer la lecture #histoire #08 | Temps gris

#histoire #08 | Intercités

Peinture sans titre, oeuvre de Sam Francis. J’atterris à Roissy–Charles de Gaulle. Je prends le métro jusqu’à la gare Saint Lazare, dernier train Intercités au départ Paris–Caen–Cherbourg. Une heure et demie de voyage, je suis tendu. Je descends à L’Aigle, prends un autre taxi, vingt minutes plus tard, il me dépose à l’entrée du village. L’anxiété me gagne. J’ai la gorge Continuer la lecture #histoire #08 | Intercités

#histoire # 08 | M. en revenant

Il faut que je m’habitue, il faut que je m’y fasse. J’aurais pu me retrouver devant la grande maison en un éclair d’instant mais j’ai tenu à passer par la petite place de l’ancienne gare, disparue comme moi et l’aborder comme venant à pied à partir du virage qui permet de la voir se rapprocher au rythme des pas. C’est Continuer la lecture #histoire # 08 | M. en revenant

#histoire #08 | Le goût de chez moi

Je suis de retour. Je le sens instantanément. À la qualité de l’air, un peu humide aujourd’hui. Je respire mieux, comme si mon nez, ma gorge, mes poumons, mon ventre, en retrouvant leur environnement, s’épanouissaient à leur aise, retrouvaient leur parfait fonctionnement. L’odeur de Garonne, du brouillard de Garonne, s’insinue dans l’habitacle dès que la voiture quitte l’autoroute pour prendre Continuer la lecture #histoire #08 | Le goût de chez moi

#histoire #08 |  C’est en bas !

« Ça doit être là. On m’a toujours dit : tourne, tu verras. C’est là qu’il travaillait. — Mais oui c’est là ! » dit le père, la cousine, des gens rencontrés au hasard qui citent ton nom et qui en connaissent bien plus sur ta lignée que toi. C’est une histoire de bois. Des blagues sur le bois. Des Continuer la lecture #histoire #08 |  C’est en bas !