# rectoverso #04| le passé présent

Une épeire. Du grec epi, au-dessus et eiro, fil ou tissage. Avec des toiles classiques verticales, en spirale, avec rayonnement. L’araignée géante de Tintin dans l’Étoile mystérieuse. Ainsi peut être vue cette maison. Maison de famille où j’ai passé toutes mes vacances d’enfance, de jeunesse et dont la charge me revient désormais. Je suis prise dans sa toile depuis tant Continuer la lecture # rectoverso #04| le passé présent

rectoverso #04 | le livre et la prison

«La première chose à observer» quand elle arrive à l’hôtel, c’est le livre que lui a laissé Pedro. Où est-il Pedro? Est-il encore en vie? Elle savait qu’il aimait les livres, qu’il lisait de la poésie. Elle connaissait, et était fascinée par sa collection d’ouvrages révolutionnaires en français, en espagnol, en anglais, en allemand (et même quelques vieux exemplaires de Continuer la lecture rectoverso #04 | le livre et la prison

#rectoverso #04 | Ce qui n’est pas sur la photo

Tes pieds se recroquevillent, rougissent à en perdre leur peau, gelés, frigorifiés, dans une botte de froid qui monte et qui descend, hésite sur ton mollet, entre cheville et genou à chacune de ses vagues. Quand l’eau repart, tu vois presque tes pieds, mais joliment marbrés, ondulés, déformés, tu as tes pieds de mer et puis tes pieds de terre, Continuer la lecture #rectoverso #04 | Ce qui n’est pas sur la photo

#04 rectoverso | la décennie

Y’a un homme, une femme, un autre humain — moi — et puis encore deux autres mais je vais pas les embêter plus que ça. Il faudra penser chaque fois que eux aussi sont par-là, pendant la décennie. Tu y retournes encore ?  Que crois-tu en dire que tu ne saches déjà. Que tu n’aies déjà dit, pensé et même, Continuer la lecture #04 rectoverso | la décennie

#rectoverso #04 | à reculons

RECTO Des blouses grises et bleues, des préfabriqués, des vastisas et l’origine du mot, was ist das?, des murets, des marches en cairons, des grillages, un portail, un couloir, ce qui pourrait définir une prison. C’était l’inverse.  Auguste Comte, le positiviste qui ne respecte pas les règles d’orthographe,  Les billes, et forcément le sac de Billes de Joseph Joffo. L’ai-je Continuer la lecture #rectoverso #04 | à reculons

# recto-verso #04 | L’Emprise de la princesse de Clèves

Bien sûr, je me souviens de la Princesse de Clèves, et de son infortunée liaison qui a fait le tour des salons. Mais plutôt que de narrer des événements désormais bien connus, je me contenterai d’évoquer les robes à panier de soie, les pas de danse, les petits fours et les éventails.En toile de fond, les murmures et chuchotements des Continuer la lecture # recto-verso #04 | L’Emprise de la princesse de Clèves

# recto-verso #04 | Un bloc de silence obscur et dense.

nous portons en nous ce qui nous a fait. (A. Marzano-Lesnevich) Raconter la chambre noire de l’enfance ? Eculé. Difficile. Impossible ? Et pourtant. Récemment la question d’un ami : « Pourquoi as-tu commencé à écrire ? » La question m’a étonnamment surprise. Je ne me la suis jamais posée de façon aussi explicite, et c’est ça je pense qui m’a étonnée, perturbée. Je crois que Continuer la lecture # recto-verso #04 | Un bloc de silence obscur et dense.

#rectoverso #04 Portes

Portes. Fermées. La porte de l’armoire de la chambre de ma mère. Une armoire haute et sèche, anguleuse et formidable. Tout en haut, hors de portée de l’enfant, un étui noir où gît un violon couché dans son écrin doublé de soie violette. Derrière la porte de droite, sur l’étagère du milieu, veillent, lovées sur la pile de linge, deux Continuer la lecture #rectoverso #04 Portes

# recto/verso #04 | narration

Je ne suis pas ukrainien, non plus que russe, gazaoui ou israélien, pas plus que syrien ou afghan, argentin ou hongrois, brésilien ou turc, vietnamien chinois ou philippin, yéménite ou soudanais. Je ne me sens rien de spécial vis à vis du pays où je vis, de la langue que je pratique, je ne tiens pas à aller perdre la Continuer la lecture # recto/verso #04 | narration

#recto-verso #04 | les souvenirs de Camille

Il y a eu Bangkok et il y a eu Siam Reap. Une année professionnelle entre ces deux villes ou plutôt passant de l’une à l’autre. Des sensations se répondant, se superposant, s’entremêlant. Tout cela m’a constitué, s’est constitué comme une mémoire trouble et fondamentale. L’arrivée d’abord, le trajet entre l’aéroport et le quartier encore inconnu où j’allais loger de Continuer la lecture #recto-verso #04 | les souvenirs de Camille