Prologue 1 – On dit une ville sans eau il manque quelque chose

On dit une ville sans eau sans fleuve il manque quelque chose. Mais là elle y est l’eau. Pas un fleuve non une rivière. Mais si peu profonde si grise. Et puis canalisée. Des berges hautes en pierre bleue. Des berges raides droites. C’est triste une rivière qui coule entre des berges de pierre. On la dirait morte. Ou emprisonnée étouffée. Et plus personne pour y jouer. Sur les vieilles cartes postales des femmes. Des pieds de femme. Des pieds nus des mains à laver par tous les temps la laine dans la rivière. Et dans toute la vallée des fabriques. Des filatures. Une eau acide. Qui dégraissait bien la laine. L’eau qui ruisselait des hauts plateaux. Plateaux aquifères. Marécages et tourbières. Quelques cerfs des genêts des conifères. Mais aujourd’hui plus de filatures. La ville silencieuse et grise. Et l’eau coule encore pourtant.

A propos de Sybille Cornet

Je n’ai pas de page Facebook ni perso ni privée. Ni d’instagram. Et pas de site non plus autour de mon travail. Je sais que question communication c’est pas top. Je vis mieux dans l’ombre. Mais je travaille à tenter d’en sortir. Je suis autrice et metteuse en scène. Principalement de théâtre jeune public. Le théâtre jeune public est un milieu qui vit un peu en autarcie. On se connait tous et toutes. Et donc la nécessité n’est pas forcément là pour me pousser dans le dos. J’ai une pièce de théâtre publiée Le genévrier chez Lansman. J’ai un texte publié dont je suis contente, une ode aux pieds nus (La matière du monde) édité chez Post industrial animism. J’ai publié des textes poétiques dans un magazine que j’adore et qui s’appelle Soldes almanach, magazine assez branque sur les nouvelles utopies. Il y a une adaptation sonore d'un spectacle performance sur le Syndrôme de Stendhal que j'ai écrit et performé ici : https://www.dicenaire.com/radioautresauborddumonde . Pour le reste, j’ai écrit et mis en scène une bonne dizaine de spectacles, adultes et enfants. Ma compagnie s’appelle Welcome to Earth. J’ai aussi fait un peu de poésie sonore. Pour l’instant je monte un spectacle pour tous petits qui raconte une amitié entre deux arbres, un petit pin nain et un bouleau. Ça s’appellera sans doute Inséparables. J’accompagne une actrice slameuse qui monte un seule en scène autour de sa grand-mère et de l’avortement. Le titre : Bête d’orage. Je fais partie d’une commission qui octroie des aides à la création aux créateurices jeune public et je lis beaucoup de dossiers d’artistes. Aussi étonnant que ça puisse paraître, ça me passionne complètement. Lire des dossiers d’intention de spectacles m’intéresse parfois plus que de voir le spectacle lui-même. J’étudie aussi la dramaturgie (mais ne me demandez par contre pas ce que c’est ok ?). Ah oui, je suis belge et je vis à Bruxelles, ville que j’aime entre toutes.