#rectoverso #05 | Une porte rouge

On disait la porte rouge ; cette porte qui était rose à l’acquisition de la maison; un rose poudré qui passerait à l’éclat d’un rouge de Chine: changer la couleur c’est une façon comme une autre de dire bonjour ; une porte avec des moulures à l’ancienne et une petite fenêtre de verre granité mobile encagée derrière des enluminures de Continuer la lecture #rectoverso #05 | Une porte rouge

#retoverso #01 | notes caniculaires en une seule rue

RECTO dans la rue longue qui descend un courant d’air brûlant fait voler les cheveux aux terrasses; blancheur étourdissante des façades ; un pigeon, les pattes rongées à l’acide des gouttières claudique vers le caniveau à sec ; au tabac de l’angle personne ne fume, une femme quémande une cigarette comme prêcher dans le désert ; stridence de freins, l’auto, Continuer la lecture #retoverso #01 | notes caniculaires en une seule rue

#Boost #11bis (2) | un train de neige

Nous étions partis à l’aube sur ses traces. Quelles traces peut laisser un train avais-je pensé avant de monter avec lui dans le dernier Wagon. Le dernier avec sa porte fenêtre où se déployait le paysage que nous laissions derrière nous. Je scrutais le rail que la neige recouvrait en partie, son âme, comme le ballast, s’enfouissait dans le blanc. Continuer la lecture #Boost #11bis (2) | un train de neige

#LVME #11/12 | il y a , il y avait, il … à compléter

il y a trois costumes dans l’armoire et l’alignement de chemises blanches identiques, du prêt à porter à étiquette brodée, mécaniquement certes, mais brodée : un cheval, made in Taïwan ; ce cheval dans le rêve de la femme du quatrième étage, de robe blanche couché dans la neige, parfois le rêve déborde comme du lait ; il y a Continuer la lecture #LVME #11/12 | il y a , il y avait, il … à compléter

# LVME #10 | est-ce que je sais moi

C’est quelqu’un qu’on croise et puis rien. C’est quelqu’un qu’on croise et on ne sait rien. Affable sans s’attarder. Il n’y a pas eu de bruit. Les unes et les autres remontent le souvenir d’avant-hier, même plus loin. Creusent à rebours : Est-ce qu’on lui a, jamais, vraiment parlé ; est-ce qu’on l’a seulement, jamais, vraiment remarqué. Qu’il ait existé personne Continuer la lecture # LVME #10 | est-ce que je sais moi

#LVME #02 | fin de partie

Elle passe un peu toujours à la même heure, que la maison soit pleine ou vide, de la fin avril aux premiers froids, elle longe la route au goudron râpé, à l’aller le chien devant elle ou plutôt une chienne, qu’elle dresse encore, une bête pressée de travailler, de mener la charge, elle, elle avance à pas réguliers, le bâton Continuer la lecture #LVME #02 | fin de partie

#anthologie #26 | Manganelli

C’est l’été Chaleur intense. Chape de silence. Heure de la sieste. Le ciel gris acier plombe et l’air tremble. Les insectes bourdonnent, les feuilles de l’arbre bruissent doucement sous la brise qui se lève. Les bruits semblent assourdis, endormis. Sur le chemin, le gravier crisse sous un pas. Un rire cristallin, clochette mélodieuse, flotte dans l’air. Des chuchotements portés par Continuer la lecture #anthologie #26 | Manganelli

#anthologie #33 | chambre

Lit, vrai refuge, d’aussi près masse ouatée. Murs quatre et le corps seul. Rien qui bouge.Murs quatre blanc-craie et corps à la renverse. Vrai refuge. Lit. Livres. Feuilles volantes. Pas de bruit. Lunettes. Jour noir bleu sous verre. Bris de lumière alternatif dehors. Comme au temps de balbutiement long corps nu à la renverse. Rien qui bouge encore : œil Continuer la lecture #anthologie #33 | chambre

#anthologie #27 | quelquefois un homme une femme un paysage

Quelquefois un homme qui marche sur une routeQuelquefois un homme une femmeQuelquefois un homme une femme qui s’immobilisent dans la lumière— on assiste à leur rencontre dans un suspens des bruits et des respirations et on supplie pour que la vie prenne en ce peu d’espace entre eux comme une graine mise en terre, comme un feu qu’on prépare pour la Continuer la lecture #anthologie #27 | quelquefois un homme une femme un paysage

#anthologie #24 | écailles

L’histoire du chien qui offre son ventre à la caresse en signe de confiance et de soumission, car c’est la partie la plus fragile de son corps, n’est pas réellement transposable à l’humain, aux doigts fragiles, aux ongles fragiles, aux yeux fragiles, car chez lui c’est tout le corps, les joues, les bras, les lèvres, qui est fragile, sans crocs, Continuer la lecture #anthologie #24 | écailles