#techniques #03 | Derrière les silences

mon corps voulant s’effondrer, s’effacer, disparaître, s’enfoncer mais impossible, bitume trop dur du sol de la ville, alors marcher, marcher et demeurer, demeurer là en surface, dans l’attente de mes paroles à venir mais, il le sait mon corps, elles ne viendront pas, elles ne sortiront pas mes paroles, trop difficiles de les prononcer, il connaît ces silences, il connaît Continuer la lecture#techniques #03 | Derrière les silences

#techniques #03 | cénotaphe

Mon corps n’est pas derrière les silences : au milieu d’eux, il en survit comme il s’en protège. Sôma sêma, a se laisser séduire longtemps par le jeu des mots d’un grec qui n’avait même pas lu Marcel Mauss, on met très longtemps à comprendre que toute une vie se passe à faire tenir debout un tombeau vide, non une Continuer la lecture#techniques #03 | cénotaphe

#techniques #01 | Le sentiment d’un retour

le sentiment d’un retour, revenir, d’un glissement sur la mer, les même lignes découpées, les mêmes villages endormis, les mêmes nuages réconciliés, un fil tendu entre le corps et la côte, un retour, un appel, le sentiment de l’air, du maquis, d’une odeur d’enfance, de l’ancrage, s’arrimer, le sentiment d’un mouvement familier, d’un recommencement, on pourrait dérouler ici un même Continuer la lecture#techniques #01 | Le sentiment d’un retour

#techniques #01 | Le sentiment de vide

Sentiment de vide, ce vide flottant en toi, flottant en toi dans l’intérieur de toi, dans ton corps, ton corps troué du dedans par ton vide, ce trou vivant de ton vide, creusant, forant, perforant ton dedans, ce trou de vide et toi à vivre depuis si longtemps sans t’apercevoir de ce creusement, vague présence d’un sentiment de rien et Continuer la lecture#techniques #01 | Le sentiment de vide

40 jours – #25 | fragment du corps

au bout de la main un poids – les doigts qui s’accrochent autour du cylindre – le tenir à peine – sans forcer – plus haut dans l’épaule tout de suite les tendons relâchés – première sensation – le  membre comme dissocié – poignet – avant-bras – coude – bras – le vide entre chaque élément – l’espace de liberté donné Continuer la lecture40 jours – #25 | fragment du corps

#voyages #02 | Arrivée en vîle

A l’arrivée, le voyage – la distance qu’importe – s’oublie. Une navette, le temps de traversée est court et pourtant, il faut carte d’identité et passeport, avancer, passer dessous l’œil du douanier dont on se demande ce qu’il peut redouter des paisibles voyageurs qui se succèdent. Une montée vers le pont d’embarquement, la main accrochée à la rambarde blanche rongée Continuer la lecture#voyages #02 | Arrivée en vîle

#photofictions #04 | ceci est mon corps

Un corps de femme aux bras repliés derrière la tête, à la peau claire en grande partie recouverte de dessins floraux avec aussi deux fines mains de squelette, l’une sur le sein droit de ce corps au bassin rond, aux jambes plantureuses que l’ossature d’un long bras traverse en diagonale pour aller déposer la seconde main de mort sur l’arrondi du ventre Continuer la lecture#photofictions #04 | ceci est mon corps

#photofictions #04 | allure battement élan

Et cette allure. Et ce battement. Cet élan. Partie de lumière sur fond gris clair. Et cette turbulence. Temps de pose. Et cette motion. Ombre portée sur la gauche. Et ces cheveux déliés. Cette gestuelle. Bord cadre appuyé. Géométrie du bras. Triangles sombres clairs. Et ces boucles. Et cette légère effusion. Et cette montée du poignet. En deux temps. Départ Continuer la lecture#photofictions #04 | allure battement élan

#photofictions #03 | NanGoldin | menthe à l’eau

en fait pas grand-chose dans l’image sinon la couleur de la table, le rouge Badoit, la menthe à l’eau | sinon la joie que tu ressentais à ce moment-là | presque rien dans l’image sinon la joie chez toi en toi, sinon l’histoire derrière le sourire le même sourire que tu as depuis toujours | toi et moi nées la Continuer la lecture#photofictions #03 | NanGoldin | menthe à l’eau

#photofictions #02 | soixante cinq pour cent d’eau

Passé le tourniquet, je presse le pas : vite, je m’en vais retenir la lourde porte d’une épaule ; je sens alors les premiers effluves de chlore titiller mes narines et ma gorge. J’ai soudain trop chaud sous mes vêtements d’hiver. Je longe le mur de briques jaunes où sont alignés les sèche cheveux munis de gros boutons poussoir. Les uns fixés Continuer la lecture#photofictions #02 | soixante cinq pour cent d’eau