A propos de Françoise Durif

Pousse son premier cri en 1959. Carrière stoppée net. Nourrit un ressentiment tenace vis-à-vis de la famille en général. A, malgré tout, connu quelques happy-hours. Et heureusement, il y a l'écriture !

#L13 | il reste un chemin

Il reste un chemin terminant la route à travers un nom, prononcé babines retroussées sur des sonorités sifflantes, mais qui n’ouvre plus aucune porte à la sortie de la montée désignée, à la fois ultime et premier effort du voyage, de l’arrivée. On respirait profondément avant de s’y engager à la queue leu leu la toute première fois. Boyau glissant Continuer la lecture#L13 | il reste un chemin

#L12 – Qu’est-ce qu’une phrase ?

La Viassà – C’est de ce mot patois, qu’elle a toujours désignée – quelque chose comme la mauvaise voie, au sens de chemin grossier et par là, pénible. Patois, (se dit en italien : dialetto) son étymologie, selon le Dictionnaire historique de la langue française renvoie à l’ancien français patoier « agiter les mains, gesticuler (pour se faire comprendre comme les Continuer la lecture#L12 – Qu’est-ce qu’une phrase ?

#L11 La faire tenir dans tes mots

Il y a des mots dans lesquels tu la fais tenir. Cendres. La contiennent. Non pas cette matière impalpable et sèche de lettres, restes d’un feu de la veille, résidu de combustions plus ou moins vives, plus ou moins lentes, dépôts finement calcinés de papier et de bois, mais les pulvérulences encore tièdes, les rougeoiements d’éclats rubis auxquels accorder son Continuer la lecture#L11 La faire tenir dans tes mots

#Hors série – Récits de l’objet : Piano

Piano est un mot en noir et blanc qui désigne un grand meuble, élégant certes, mais encombrant et, la plupart du temps muet, tant que personne n’en a soulevé le cylindre. Tout semble le laisser de marbre et, que l’on ait sept ou soixante-dix-sept ans, ce sera à vous de vous adapter à sa taille ! Si vous ne savez Continuer la lecture#Hors série – Récits de l’objet : Piano

#P9 Années en noir et blanc

Photo noir et blanc, à bords dentelés irréguliers, datée au dos et au crayon : 1930. La façade d’une petite maison en plein soleil avec l’ombre d’un arbre et devant, sept personnes, hommes, femmes et enfants. La femme plus à gauche est vêtue d’une robe claire et d’un tablier à carreaux. Ses cheveux sont coiffés en arrière, comme ceux de la Continuer la lecture#P9 Années en noir et blanc

#L9 Sans titre

J’aime encore rêver que l’on peut arriver à la maison par le chemin. Comme à chacun de nos retours. La Viassà – C’est de ce mot patois qu’elle a toujours désignée – quelque chose comme la mauvaise voie, au sens de voie grossière, un mot péjoratif où de gros cailloux glissants s’accumulent. Impossible de mieux le traduire. On trouve encore Continuer la lecture#L9 Sans titre

#P7 Comme des images

À un frémissement, un léger choc contre les pierres, on les devine. À une soudaine modification des bruits contenus sous les arbres. Puis, plus rien. Un silence en attente, d’une qualité toute neuve.  Toutes deux inséparables. Dissimulées, immobiles encore sans doute, mais comme en équilibre. Un rien de trouble s’élève malgré tout dans l’épaisseur de midi. Quelque chose se prépare Continuer la lecture#P7 Comme des images

#L8 Les mots

De quels autres mots que « faim » et « travail » revêtir votre vie, avant et aussi après la photo ? Toi, sereine, tu fixes un point du présent de la photo, légèrement au-dessus de toi. Une tête d’épingle légère. À quoi rêves-tu maintenant que tu n’as plus faim ? Quelles images accessibles se forment dans l’eau de ton regard ? La route que vous Continuer la lecture#L8 Les mots

#L6 La photographie

Le seul cliché de cette époque. En tous cas, le seul qui lui soit parvenu. Elle ne l’avait jamais regardé avec autant d’intérêt et, depuis les replis de sa mémoire, il lui semble maintenant que ses yeux l’avaient photographié soigneusement. Mais ce qu’elle cherchait à se rappeler ici, à ce moment de leur arrivée, et malgré toute son application, toute Continuer la lecture#L6 La photographie