#L12 |  Une phrase longue

Elle avance sur des mondes qui se superposent, c’est tout ce qu’elle connait, elle marche sur un sol palimpseste, elle marche sur un sol aux mille feuilles, aux mots rayés, soulignés, elle marche sur un sol aux feuilles chiffonnées, à tâtons, elle avance et peut affleurer d’autres réalités, des mondes qui émergent, sous d’autres, des mondes comme des plaques sismiques, Continuer la lecture#L12 |  Une phrase longue

L#12 | derrière l’incipit

En songeant à Aragon dans Je n’ai jamais appris à écrire ou les incipit, je choisis ma toute première phrase et je m’approche d’elle : Le temps est lourd, poisseux, le ciel laiteux Phrase brève, phrase d’incipit ou phrase seuil, porte d’entrée étroite. — Incipit vient du verbe latin incipere et signifie il commence —. Phrase chargée de sens, de dérisoire ? Phrase initiatrice ? Quelle Continuer la lectureL#12 | derrière l’incipit

#L12 | sur le quai

Le train comme un cercueil de la vie protège de la mort, quelle voix psychopompe souffle dans le brouillard, et dans quelle arborescence d’Albion se plante-t-elle, peut-être aucune, sans doute les racines sont coupées et la phrase flotte avant de s’ancrer, le train évoqué forme une caisse de résonnance où l’écho a été embrassé, elle ne possède aucune prise, c’est Continuer la lecture#L12 | sur le quai

# L 12- Cinq heures, l’infirmière du sous-sol

Cil un cil souple révélé, repris le cil, levé de bas en haut, cil relevé bout du crayon, la pâte enveloppe englobe l’œil, matin 4h30 suis levée, faste de la nuit, suis seule l’infirmière, défastée de nuit à la fenêtre, béatitudes du soir quand j’écoute la musique à la fenêtre jusque près d’une heure trente, peu raisonnable infirmière, l’esprit déambulant Continuer la lecture# L 12- Cinq heures, l’infirmière du sous-sol

#L12 | c’est dans la grange qu’il y a ce qu’il y a, c’est écrit.

C’est dans la grange qu’il y a ce qu’il y a, c’est écrit. C’est. Partout c’est. Cela est. Ici – dans la grange – et maintenant, c’est. C’est deux fois : ici et maintenant dans la grange, c’est ; écrit c’est. C’est écrit. Pourquoi écrire que c’est écrit ? C’est dans la grange qu’il y a ce qu’il y a, ça devrait suffire, Continuer la lecture#L12 | c’est dans la grange qu’il y a ce qu’il y a, c’est écrit.

#L12 | mon père est un grain de riz

Mon père est un grain de riz. Arrêt sur image : infinitésimale vision du père vu au microscope de l’enfant. Mon père est un grain de riz, une phrase simple, courte, sujet, verbe, complément, rien de déplacé, rien de révolutionnaire. Mon père est un grain de riz non pas une bouchée de riz, ou du riz, mon père est un grain, Continuer la lecture#L12 | mon père est un grain de riz

#L12 | quand les voix s’éteignent

Les voix s’éteignent en premier, elle arrive quelque part, phrases ritournelle, et leur faire rendre gorge, comme tordre un chiffon pour lui extraire la dernière goutte, jusqu’à ce que les voix s’éteignent et qu’elle arrive quelque part, être arrivée à la mer et ce n’avait pas été simple pour elle qui avait plutôt l’habitude de se laisser prendre en charge Continuer la lecture#L12 | quand les voix s’éteignent

#L12 | bis

Il ne comprend pas ce qu’il entend est la phrase qui ouvre un chapitre d’A. Elle s’applique au personnage de Michel (appellation troublante que ce glissement du père au personnage, et doublement : je n’appelais pas mon père par son prénom, et le désigner ainsi me fait parler de lui à la 3e personne, personne de l’absence, dans le mouvement même Continuer la lecture#L12 | bis

#L12 | le temps ne compte pas

Oublier rêver croire aux beaux jours le temps ne compte pas Emploi de verbes juxtaposés à l’infinitif présent pour exprimer des actions abstraites du côté de l’oubli, du rêve, de l’espoir. La personne qui oublie, rêve, veut croire aux beaux jours n’est pas nommée, je me pose même la question : l’action n’est pas réalisée, elle est virtuelle, souterrains sans Continuer la lecture#L12 | le temps ne compte pas

#L12 | cette ville est la sienne

A la différence des autres chambres d’hôtel, dans celle-ci elle se sent en quelque sorte chez elle puisque cette ville est la sienne. C’est la première fois qu’elle prend une chambre d’hôtel dans sa ville. Pourquoi utiliser un pronom possessif pour parler de la ville où l’on habite, de la ville où l’on est né ? On peut tout au plus Continuer la lecture#L12 | cette ville est la sienne