#enfances #04 | Une agonie

Je me sentais partir. Plus rien n’avait d’importance. Ma mère me veillait. Pleurera-t-elle ma mort ? Saura-t-elle rester digne dans son deuil ? Aucune émotion chez elle. Aucune inquiétude. Elle se contentait de me soigner. Prendre ma température. M’appliquer des compresses d’eau froide sur le front. M’engueuler parce que je rechignais à prendre mon Doliprane. Tout un savoir-faire. Et il y avait Continuer la lecture#enfances #04 | Une agonie

#enfances #03 | Prendre la parole imposer sa présence ouvrir

(1) Frapper à la porte. Attendre. Attendre encore. Quand les ruines l’auront autorisé quand les ruines m’auront remarqué toléré par le silence j’ouvrirai. Attendre, attendre. Je m’imposerai. Frapper timidement caresser la porte avec précaution attendre l’apocalypse,s’éloigner enfin. (2) Frapper à la porte imposer sa présence partir, peut-être.Les murs ont grondé. Incessant le brouhaha fissure mon crâne. Les murs ont des Continuer la lecture#enfances #03 | Prendre la parole imposer sa présence ouvrir

#enfances #02 | Deux textes

La Boite Tout autour de moi, ça bourdonnait. Bruits de foules. Des gens indifférents à mon désir. Surtout, ce qui m’angoissait, c’était qu’il n’y en ait plus. Que tout ait été épuisé. Ma mère et ma sœur avançaient trop lentement à mon goût. Alors me précipitant, incapable d’attendre davantage, sans m’inquiéter du mécontentement de ma mère, me glissant entre les Continuer la lecture#enfances #02 | Deux textes

#enfances #01 | Les Crayons de Ciechocinek

Nous attendions dans la chaleur de la moquette que le temps passe. Les journées damascènes étaient lourdes d’ennui. On se démenait pour le tromper. Ca ne marchait pas toujours. Puis la sonnette retentissait. C’était mon oncle. Nous nous sentions revivre. Il revenait avec deux sacs remplis de poulet pané. Je crois qu’il travaillait dans une usine. On voyait sur son Continuer la lecture#enfances #01 | Les Crayons de Ciechocinek

#enfances #00 | Le Centre commercial

Grandir, c’est naze. Parcourir le chemin aride de la vie, et nous avançons, nous nous asséchons, et dans ce chemin, il y a des gens indifférents. L’enfant, qui ne sait pas faire, qui ne saura jamais vraiment faire, peine à avancer seul. Il ne peut rien y changer, il est seul, condamné à le rester. Abandonné de tous. Perdu. Le Continuer la lecture#enfances #00 | Le Centre commercial

#été2023 #16 | Avant l’orage

Quand j’ai recommencé à écrire, il y avait un besoin. C’était vital. J’étouffais. J’ai pensé — était-ce naïf ? — que je pouvais mieux me faire entendre. Surtout, j’ai cru — était-ce présomptueux ? — que j’avais une mission, que j’étais le porte-parole des laissés pour compte. Je m’imaginais célébré par mes contemporains. Je me figurais leur écœurement et leur amour. J’ai Continuer la lecture#été2023 #16 | Avant l’orage

#été2023 #15 | Bristol

Bristol. Si j’avais pu je m’y serais pendu. Je m’y suis perdu. Les goélands chantaient dans le ciel sale et froid, et moi, dans mon cœur, c’était lourd et douloureux. Ca ne voulait pas me quitter. M’étouffait. J’aurais voulu m’en libérer, de ces idées noires qui s’agglutinaient dans ma tête, j’aurais pu partir, ou me pendre, m’enterrer, pourtant, je l’aimais, Continuer la lecture#été2023 #15 | Bristol

#été2023 #14 | Les Sales Tabous

Les murs de la honte ne sont pas prêts à s’écrouler. Lieu de silence. Chambre. Espace noir où on se débat, encore. Où on se heurte. Contre les murs. Encore. Contre les cataclysmes de notre tête. Contre les livres de nos murs. Contre cette force qui interdit d’agir. Cette voix intérieure qui en nous inscrit la peur de parler. La Continuer la lecture#été2023 #14 | Les Sales Tabous

#2023 #13 | L’Espace noir

東 Nous entrons dans cet espace noir longtemps enfoui en soi. C’est une sorte de langue sombre et putride où poussent les hurlements de la terre. Pays de sang. Le ciel noir gronde, plein d’insultes. Et la langue putride et sombre n’en peut plus de toute cette colère. Agglomérées, au loin, des taches de toutes les nuances de gris s’agitent. Continuer la lecture#2023 #13 | L’Espace noir

#été2023 #12bis | Et

Je sortais aussitôt de la fac. Les bottes pleines de ma colère. Pressé de m’éloigner. Pestant contre tout. Plein d’envies d’apocalypses. Il y a quelque chose qui n’allait plus quelque chose qui m’empêchait de fonctionner de tourner rond j’étais cassé quelque part. Parfois j’allais dans la pâtisserie à côté me gaver. Viennoiseries, gâteaux. Des quiches lorraines. Des sandwiches. Parfois une Continuer la lecture#été2023 #12bis | Et