Boost 14/ Immobile

J’ai fait une drôle d’expérience. Lorsque l’horloge a marqué midi, je me suis installé au centre de la cuisine sur un tabouret noir affublé d’un coussin. Assis le dos bien droit sur celui-ci et encerclé par de l’air plein de vide, j’ai replié mes jambes en tailleur. Dans cette position là, rien ne bouge. Et les fesses calées sur le Continuer la lecture Boost 14/ Immobile

#Boost #14 | Tout immobile donc

Tout immobile donc tout autour du trépied calé dans les cailloux appareil allumé et luminosité baissée au maximum. Tout immobile donc les nuages comme un voile qui diffuse et tamise le manque de lumière et étale le grave dans un sombre uniforme voire un obscur très clair. Tout immobile donc là tout au bord de l’eau à marée descendante de Continuer la lecture #Boost #14 | Tout immobile donc

# BOOST 14 # A la tombée de la nuit.

Dehors, tout s’agite. Dedans, tout est inertie. Dehors, le monde tremble. Dedans, rien ne semble en vie. Pas d’émoi, pas d’effroi. Seul son corps, ses yeux sans éclat, un monde sans questions. Depuis combien de temps est-il posté là ? Nul ne le sait. Que regarde-t-il exactement ? Le mouvement du monde. Ou, peut-être, la maîtrise de sa propre agitation.  Continuer la lecture # BOOST 14 # A la tombée de la nuit.

#Boost #14 | entre nous soit dit

Tout replié à nouveau calme parfait en apparence quoique en réalité vu de plus près pas replié du tout mais rentré de partout jusqu’au plus étroit du dedans affaissé sans mouvement au seuil de la disparition. Rien d’autre visible que l’étendue du corps mais plus là pour personne pas même pour soi aucune force autre que celle du dedans en Continuer la lecture #Boost #14 | entre nous soit dit

# Boost 14 | dans l’attente

Dans l’attente de ce qui se rapproche. La fenêtre à droite. Le rideau blanc isole. La chaise avec des accoudoirs laisse aux bras le repos. Poser un bras dessus. L’autre est replié contre le ventre. Se savoir au seuil. Un livre posé sur le petit bureau derrière n’est pas d’un grand secours. On fait face. On tente de faire corps. Continuer la lecture # Boost 14 | dans l’attente

# Boost # 14 | forcément

Je m’appelle Giuseppe mais tout le monde dit Peppino parfois Pepe mais c’est rare. Giuseppe dans votre langue c’est Joseph. Je suis bien obligé de traduire sinon comment vous comprendriez ? Peppino est un diminutif qui a quelque chose d’enfantin. Ça m’est resté. Je suis resté un enfant. Une espèce d’enfant encore. Le petit Pepe c’est ça que ça veut dire. Continuer la lecture # Boost # 14 | forcément

#Boost #14 | soir de juin

Soir de juin. Jour long. Ta fenêtre baille au nord. Coup d’œil. Là. Passant. Coup d’œil traversant. Oblique. Par ta fenêtre au nord cap aux verts. Coup d’œil obliquant sur jardin. Inventaire de propriétaire. Vue sur houx. Rosiers sans fleurs. Olivier. Pots divers. Herbes en friche. Chemins tondus. Trois avec Pâquerettes. Atelier maison crépi moche. Chaises. Table. Chiures de pies. Continuer la lecture #Boost #14 | soir de juin

#boost #14 | Nous sommes tous des traducteurs.

Nous sommes tous des traducteurs. Dès qu’on écrit, on traduit. Même s’il s’agit de notre langue maternelle. On cherche un langage adéquat dont on respectera les règles pour le faire suffisamment universel au moins pour quelques-uns et donc compréhensible par eux aussi. Vivre fait pareillement de nous des traducteurs. On cherche pour le corps le mouvement, la position, la posture, Continuer la lecture #boost #14 | Nous sommes tous des traducteurs.

#boost #14 | immobile autant que Beckett

– sommaire général du cycle;_ sur Patreon, téléchargement de «Immobile» (extrait de Pour finir encore et autres foirades) plus inscription et publier vos contributions, plus Zooms etc.);_ contributions à envoyer par mail jusque samedi 14 juin ! Lancé de façon à renouveler nos rythmes et nos protocoles de partage, la densité même de ce cycle #boost l’a très vite emmené sur un terrain Continuer la lecture #boost #14 | immobile autant que Beckett