#P7 Ligne après ligne

Lever gris souris Nuages qui s’emmêlent, se démêlent sans langueur sur une toile de fond grise. Ce matin, Zeus s’est levé tôt, en kit, la barbe sale. Les rayons de soleil tentent une percée, on espère les voir dissoudre le voile matinal mais le tapis de coton tient ses moutons bien serrés. Aucun passage ne s’esquisse. La tristesse est aussi Continuer la lecture#P7 Ligne après ligne

#P7 : Les fenêtres d’angle du séjour du 6ème étage

L’horizon est occulté à gauche par un immeuble beige de 15 étages situé parallèlement à la première fenêtre. Un vide, au centre face, au premier plan, c’est à dire hors cadre qui correspond au sol à la rue en double sens, offre au lointain au photographe, la vision du mur d’enceinte d’immeubles semblables entre eux mais bien distincts de celui Continuer la lecture#P7 : Les fenêtres d’angle du séjour du 6ème étage

Alangue

Ce qui surprendrait d’abord assez disgracieux c’est peut-être ce jappement de chien survenu des pavillons au loin une sorte de chien aboyer des heures durant sûrement bien davantage quand le bruit des rails ne vient le recouvrir. Ce souffle chaud ensuite ploiement indistinct des brins d’herbe points jaunes se courber recourbant taches ravitaillées au gré des entassements empierrés. Mais surtout Continuer la lectureAlangue

#P7 Comme des images

À un frémissement, un léger choc contre les pierres, on les devine. À une soudaine modification des bruits contenus sous les arbres. Puis, plus rien. Un silence en attente, d’une qualité toute neuve.  Toutes deux inséparables. Dissimulées, immobiles encore sans doute, mais comme en équilibre. Un rien de trouble s’élève malgré tout dans l’épaisseur de midi. Quelque chose se prépare Continuer la lecture#P7 Comme des images

#P7 L’arbre à confiture a de la conversation

Elle n’est pas vraiment vue. Elle a des murs. Est-ce que les murs ça contrarie la notion de vue ? Elle n’est pas vraiment vue… Et s’il y a à voir, est-ce que ça change la réponse ? A voir ? Un merle, deux merles. Merle et merlette à l’aise dans leur garde-manger : un laurier généreux en baies, grosses baies de juillet. De Continuer la lecture#P7 L’arbre à confiture a de la conversation

#P7 Antonia (prononcer paresseusement la dernière syllabe, en diérèse, comme s’il y avait deux l entre le i et le a)

variation 1 La fenêtre de la petite chambre nord de chez l’Antonia est une discrète position de vigie. À gauche, la vue rassurante sur l’arrière de l’auberge des quatre-routes. On pourrait toucher l’ardoise gris-bleu sombre des murs et des toitures qui se détache sur un nuancier de verts dominant. Au premier plan, le pré. En deuxième ligne, l’écran des hauts sapins Continuer la lecture#P7 Antonia (prononcer paresseusement la dernière syllabe, en diérèse, comme s’il y avait deux l entre le i et le a)

P#7 Cinq fenêtres à la une

Une douzaine de petits soleils fleurissent sous le mûrier. C’est à peine si l’on voit le peson qui stabilise la mangeoire à oiseaux au sein du feuillage. Un doux bruissement lave les feuilles. L’œil est arrêté par un rideau vert et épais qu’il faudrait lacérer pour voir au-delà. Devant la vitre dix bandes de fleurs en plastique s’agitent mollement. Le Continuer la lectureP#7 Cinq fenêtres à la une

#P7 | Les chiens assis

Des chiens assis pour fenêtres qui donnent à chaque fois plein sud. Dans cette chambre, petite chambre rose aux fleurs blanches, les chiens assis donnent sur la maison des voisins, une grande bâtisse carrée au toit quasiment plat qui appartient à Roger et à Lili. Des fois, des mélodies lugubres sortent de l’orgue Bontempi jouées par le fils de la Continuer la lecture#P7 | Les chiens assis

#P7 Simple jardin

Codicille : MAKING OF Comme ce fût laborieux. Mise en place d’un protocole « littéral »: rien ne venant à mon esprit, pas d’image de paysage, encore moins de variations, je me suis installée avec l’ordinateur devant la fenêtre de la bibliothèque. Je connais si bien cette vue, j’ai l’impression que d’un jour à l’autre rien ne va changer mais je ne trouve Continuer la lecture#P7 Simple jardin

#P7 La brindille d’en face

En face, ce n’est pas une forêt, ça ressemble plus à un ravin. Un ravin avec des arbres auxquels s’accrocher pour ne pas déraper. Et tout en haut de l’arbre en face, la brindille est là. Elle devine bien l’importance des racines d’en bas, des grandes branches qui inspirent la montagne et expirent les inquiétudes génétiques. Elle comprend bien aussi le désir des Humains de Continuer la lecture#P7 La brindille d’en face