#été2023 #15 | Où l’imperceptible s’enracine

À Nantes c’est le vent qui change tout, ce vent de sel qui vous dépèce délicieusement, ce vent d’Ouest qui s’engouffre dans le chenal de Saint-Nazaire, après avoir balayé les côtes bretonnes, emportant au passage quelques légendes, quelques bouts de menhirs de Carnac – ou d’ailleurs – dans un bruissement de falaise. Ce vent-là propage des rumeurs presque mystiques. Il Continuer la lecture#été2023 #15 | Où l’imperceptible s’enracine

#été2023 #15 | Papoter culture

Par SMS, il m’invite à papoter culture. Il écrit « papoter d’éventuels projets sous l’angle culturel bien entendu », comme si je risquais de faire la confusion avec des projets d’ordre textuels, sexuels, événementiels, pourquoi pas papoter culture, c’est mieux que de ne jamais rien en dire. Je lui réponds immédiatement de venir pour le thé à son jour et à son Continuer la lecture#été2023 #15 | Papoter culture

#été2023 #15 | une vague envie de départ

La ville lui était un vêtement familier et bienveillant, qui l’avait accueillie, lui avait donné un rôle, où elle s’était coulée, s’éveillait avec la lumière qui montait le matin, s’infiltrait par le cadre relevé des persiennes entrouvertes, coulait sur les tomettes jusqu’à son lit. Elle posait un pied sur le carrelage encore frais mais dont le rose ensoleillé parlait de Continuer la lecture#été2023 #15 | une vague envie de départ

#été2023 #15 | le roman

Pourtant c’est la saison où les arbres sont les plus odorants, la saison faite plus de fruits que de fleurs. L’air que l’on respire vous prend plus la bouche que le nez et pourtant c’est le règne de la fragrance en abondance, plus rien n’est promesse, tout est don. Si les enfants n’étaient pas si avides de profiter des derniers Continuer la lecture#été2023 #15 | le roman

#été2023 #15 | Paradis Magnifique Universel

Il se dresse, là, magnifique, à l’angle de la rue, grise, comme un jour de pluie. Il se dresse là, paré de ses chaises argentées, invitant tout être à venir poser son corps volupteux dans la rondeur de l’objet afin d’oublier, ne serait-ce qu’une ultime seconde, les tracas maussades de la vie. A peine, vous êtes-vous assis, qu’un homme élégant Continuer la lecture#été2023 #15 | Paradis Magnifique Universel

#été2023 #15 | pas un mot juste un son 

La palissade en bois, vieille sentinelle se perd dans sa propre existence, elle se tient là muette et réservée comme la gardienne des mystères qui s’étire au-delà de ses planches usées par le temps. Une porte, une simple porte presque dissimulée à nos yeux curieux, constitue l’unique point d’entrée dans cet univers caché. C’est par cette porte que les masseuses, Continuer la lecture#été2023 #15 | pas un mot juste un son 

#été2023 #15 | La Terrasse

/ 8h30, entrée du lycée Marcel Roby, à St Germain en Laye, examen d’entrée en 6ème réussi. Ce premier jour, c’est le père Morel qui nous emmène dans sa Vedette vert-pomme, suspension velours sur 10 km, six cylindres, quatre mômes, parlent peu, n’en mènent pas large, Morel raconte une blague. Largués sur l’avenue, devant la porte, deux ou trois-cents gamins Continuer la lecture#été2023 #15 | La Terrasse

#été2023 #15 | entrer dans son silence

Au départ rien qu’un déménagement, rien qu’un changement de lieu qui ne devait pas engager beaucoup plus qu’un transport de personnes et de meubles accompagnés de cartons, certes un nombre de mètres cubes considérable, mais rien qu’un événement que bien des gens ont vécu plusieurs fois dans leur vie. Pourtant ce qui surgit ces jours-ci à force d’écriture qui décidément Continuer la lecture#été2023 #15 | entrer dans son silence

#été2023 # 15 | et puis tout à coup un parfum de roses

Il y a que des choses ne peuvent pas ne pas avoir eu lieu : pour d’autres, on peut encore gloser ou différer l’existence, mais par exemple le déménagement de la villa J2 (Jacko 2) pour emménager début janvier au rez-de-chaussée de chez D. dans une maison sur le bord de la route qui monte au palais puis au lycée; par Continuer la lecture#été2023 # 15 | et puis tout à coup un parfum de roses

#été2023 #15 | scène

Un petit pont ou plutôt une passerelle enjambant la fosse ; à deux mètres en contre-bas un piano dépecé attend. Sept-heures, le rideau de fer appareille, les ouvriers paraissent : noirs de service ou bleus, grolles dures comme la pierre. Au vestiaire ça sent le café réchauffé. De la passerelle on s’époumone : les perches jouent aux filles de l’air; Continuer la lecture#été2023 #15 | scène