#rectoverso #06 | des fleurs

Le jogging dans les bois est devenu mon préféré hobby. Laissez-moi rigoler, quand je parle pour moi seul, nul ne s’avisera de m’empêcher l’argot ou le franglais – je m’impose bien assez le langage châtié dans le quotidien de mes échanges – quelle faute a donc commis cette pauvre langue qu’on pense la servir en la punissant – c’est nous qu’on devrait être mis à l’amende plus souvent qu’à son tour – soit, quand je dis « nous », je pense à « eux », et à « elle » en particulier, la gentille nouvelle de la billetterie, et ses chemisiers à fleurs. Continuer la lecture #rectoverso #06 | des fleurs

#boost #08 | moments en cours ( un peu plus loin)

Celui qui accourt, saute la haie, à l’air de danser, imprime son mouvement fait dire : encore ! invoque sa répétition.Le moment frugal : pommes, poisson, eau de pluie qui fait tenir le jour debout.Celui à l’eau de vie pour marcher sous l’orage sans chaussures.Celui de sous-bois à dents de loup pour respirer sa peur.Le moment très en nuit à Continuer la lecture #boost #08 | moments en cours ( un peu plus loin)

#Boost #07 | Ta peur elle est en toi

– Ta peur elle est en toi, pas en dehors de toi, la faire sortir de toi, la souffler, l’expirer, l’extirper. Ensuite, reprendre de l’air, ça va se faire tout seul, pas d’inquiétude là-dessus, mais expirer à fond, complètement à fond, jusqu’à plier le ventre, pour être plus efficace et vider tes poumons jusqu’au vide complet, le même que dans Continuer la lecture #Boost #07 | Ta peur elle est en toi

#LVME #1 à 14 | un petit immeuble

01 – vendredi 10 mai 202402 – l’homme au sac à dos03 – cuisine ouverte04 – en circulant05 – un album06 – on dit que07 – tentative d’index08 – ébauche d’une liste09 – le fleuriste10 – les deux Paul11 – les tiroirs à dessin12 – les livres partis pour Ginasservis13 – l’histoire du petit immeuble14 – les derniers 01 – Continuer la lecture #LVME #1 à 14 | un petit immeuble

#LVME #03 | T majuscule en police Garamond

La cuisine et les pièces attenantes du bâtiment collectif ont la forme d’un T majuscule en police Garamond. Les empattements disent les trois portes menant vers l’extérieur quand on est à l’intérieur ou l’inverse. Dans la barre horizontale du T, la cuisine en elle-même, deux profonds éviers en inox, robinet avec douchette, normes collectivités, adapté à la confection d’une dizaine Continuer la lecture #LVME #03 | T majuscule en police Garamond

#LVME #01 | 20250623

– C’est le vingt-trois juin deux mille vingt-cinq et il est presque huit heures du matin. Au jardin c’est la pause. Binette et serfouette sont posées contre le muret, dans la brouette, une cagette avec des radis, trois belles salades bien vertes et quelques feuilles de roquette pour corser un peu le goût de ces verdures. Des pissenlits aussi, quelques Continuer la lecture #LVME #01 | 20250623

les mardis #02 | Le mazot

La porte est en bois, comme le reste du mazot. Du gros bois, mais pas du bois grossier, du bois solide, épais, du bois de forteresse, forteresse lui-même. La porte est d’un seul bois, d’un seul morceau de bois, un morceau d’un seul arbre, une seule pièce, unique. Bois sombre, veines serrées les unes contre les autres jusqu’à ne faire Continuer la lecture les mardis #02 | Le mazot

#anthologie #33 | La maison des écrevisses

Pente pente pente dévale court crie l’enfant déroule ses pas roule ses jambes au plus vite plus grandes plus loin ses jambes aux rebonds magnifiques qui font la course du plat de la terrasse jusqu’à l’eau grise en contrebas descente brutale du corps de l’enfant de l’esplanade à la maison des écrevisses secousses secousses mâchoires qui claquent l’enfant rit bras Continuer la lecture #anthologie #33 | La maison des écrevisses

#anthologie #06 | impuissance

laissée en rade dans le bois, plus que les arbres devenus si grands, plus que le silence, et ses bruits, devenu si grand ; ce qui paraissait familier ou du moins semblait l’être retourné comme un gant hérissé de dents; tout plus vaste, tout plus vide et plein ; dans la cour à l’écart avec son habit de feuilles, une Continuer la lecture #anthologie #06 | impuissance

#anthologie #02 | Bleu nuit

En boiseries cirées sur tout un mur, des placards comme dans un bateau, et au bout sur le petit côté de la chambre, à la fenêtre, un rideau de toile de marine, sur l’autre mur un bureau encastré, un lit bateau, une table de chevet avec une lampe, des lunettes d’enfant à grosses montures, on a laissé la porte ouverte. Continuer la lecture #anthologie #02 | Bleu nuit