#rectoverso #08 | clowns

Je ne voulais pas faire l’andouille, c’est à cause d’elle. Je ne crois pas qu’elle voulait faire l’imbécile, mais quand on est toutes les deux, c’est plus fort que nous, on n’arrête pas. Firmine, c’est la moitié qui est en moi qui a envie de rire quand l’autre moitié n’en a pas envie. Je crois que c’est la même chose Continuer la lecture #rectoverso #08 | clowns

#Rectoverso#03: Diane au berceau

Il y a au sol cette plume noire blanche et moirée témoignant d’un passage Il y a cet humain très présent mais très absent dont ne sait ce qui l’anime exactement Il y a quelque part la présence non identifiée d’un ami mais aussi celles d’antiques ennemis   Il y a traversant lentement la ville des tracteurs aux remorques gonflées Continuer la lecture #Rectoverso#03: Diane au berceau

#anthologie #10 | Une vie de femme

Une mariée en robe blanche, voile jusqu’au sol et bouquet de fleurs blanches au bras. Elle a 30 ans, un âge avancé pour se marier en ces années-là. A côté d’elle, un homme plus tout jeune, grand, corpulent, sérieux.  Il ne sourit pas. Elle non plus. Ils s’entendront bien. Elle a 20 ans, elle vient de passer le concours d’institutrice. Continuer la lecture #anthologie #10 | Une vie de femme

#anthologie #28 | arc et foudre

#22 / les sculptures de Sonja, son visage concentré sur le feu d’artifice quand elle soudait (elle avait commencé un alphabet de métal, ses lettres en vrac dans l’atelier, le e et le f très tenus, en arcs pincés, le m, cette question du m qui l’avait travaillée, dans la poubelle des m qui ne lui plaisaient pas, et elle Continuer la lecture #anthologie #28 | arc et foudre

#anthologie #24 | ils dorment

respires et murmures dans la moiteur d’un dortoir marée de soupirs les souffles enflent s’apaisent les corps crissent sur la toile bleu marine tendue entre les armatures métalliques des lits qui se déplient pour accueillir les petits corps blottis sous les couvertures et se replient une fois la sieste terminée ils dorment bruits de bouche succion gémissement sanglot ils dorment Continuer la lecture #anthologie #24 | ils dorment

#anthologie # 22 | Le terrain vague de Ménilmontant

30 septembre 1988. J’habite alors boulevard de Belleville, je suis étudiante et je loue à un ami une chambre dans son appartement. Appareil photo autour du cou, je découvre jour après jour le quartier. Jusqu’à ce jour de septembre où je remonte la longue rue de Ménilmontant et sur le trottoir de droite, derrière des palissades où une brèche me Continuer la lecture #anthologie # 22 | Le terrain vague de Ménilmontant

#photofictions #07 | What Air

Maintenant, ça se passe avec « une photo de soi-même » dont « on ne parlera pas » dit f. Ne pas en parler, ce n’est pas vraiment un problème. Je crois même que je viens de le faire cinq fois. Mais la photo… le voilà le selfie dont je parlais ? Un ami me dit que les « textes-images donnent à voir plus que les Continuer la lecture #photofictions #07 | What Air

#photofictions #07 | les deux mioches

J’ai mon nouvel appareil six-six. Un Rolleiflex. Je l’ai acheté boulevard des Filles-du-Calvaire. Cher. Il y a un mois aujourd’hui. Juste avant les vacances. J’ai revendu mon vieil appareil à film trente-cinq millimètres. J’aime beaucoup le format carré. Je ne l’ai pas encore bien en main. Ici j’ai pris quelques vues de la colline et de la chapelle. J’ai aussi Continuer la lecture #photofictions #07 | les deux mioches

#40 fois la ville # 21. Là où il semblerait qu’il n’y ait rien.

Plus trop de magasins, plus trop de promeneurs, plus trop de vie ? Mais comment faire ? Trois fois par semaine, ramasser papiers, mégots, saletés dans la rue, on sait quand les enfants de l’école sont passés, quand le vent a tourbillonné, le samedi matin, que les jeunes se sont réunis dans le coin, cannettes, mouchoirs etc. On pense que Continuer la lecture #40 fois la ville # 21. Là où il semblerait qu’il n’y ait rien.