MAGNANERIE #interstice2

« Il fait sombre à l’intérieur, un sourire bienveillant anime les rides du visage qui raconte une histoire des Badlands, mouvements qui se poursuivent dans les plis d’un châle de soie. Elle se relève, se penche lentement pour faire infuser quelque tisane, verveine, tilleul, ou sauge, dans un service en terre posé sur une table basse. Une assiette de figues est là.  » Continuer la lectureMAGNANERIE #interstice2

L’odeur du son

A la différence de la maison de Rose, sur les hauteurs de la colline, bâtie sur deux niveaux, spacieuse et claire, possédant tous les signes de la modernité que pouvait offrir la fin des années 1950, la ferme de ses parents ne bénéficiait pas de longues heures de soleil : elle avait été construite, avant la première guerre, au plus Continuer la lectureL’odeur du son

Interstice 2 – Maison

Une maison en pierre avec des fenêtres carrés. Peut-être dans un village. Une ferme. Famille de paysans, cultivateurs. Un peu de blé un peu de bête. De l’herbe. Un talus. Un mur de pierre. La porte d’entrée en deux parties. Une partie haute et une partie basse pour laisser rentrée les bêtes « C’était comme ça qu’on faisait » – Avant. Continuer la lectureInterstice 2 – Maison

A la recherche de maisons perdues

Maison de Monsieur et Madame B… (leur nom précis m’échappe), des amis (voisins) de mes arrières-grands-parents. Des madeleines sur une table en bois. Vase. Porcelaine. Napperons. Intérieur sombre. Passage obligé. Maison de mes arrières-grands-parents. Tous les meubles dans le jardin. Des allées avec dalles de ciment et graviers. C’est gris. Des bordures. Un potager à l’abandon parce-que pépère (c’est comme Continuer la lectureA la recherche de maisons perdues

Sous la neige

Enfouis les abris pourfendus, enfouis dans l’impossibilité d’un réel. Sous l’épaisse et gluante couche de l’oubli, existent quelques éparpillements d’enceintes plus ou moins colorées, plus ou moins prégnantes dans l’immensité du non-lieu. Il n’y a pas eu de guerre, il n’y a pas eu de soldats fiers et braves. Pourtant les murs sont tombés. Des trouées immenses, vacantes s’affichent. De Continuer la lectureSous la neige

Al Hamlet

Ce dont on ne se souvient pas, on peut l’écrire… Commence un travail vertigineux et inédit. Ecrire sans appui sans support sans image et sans image c’est le silence. La voix est devenue silence. Alors obscurité. Recueillement. Existe-t-il quelque part un voile et il suffirait de tendre la main pour l’écarter juste un peu et que là derrière un frémissement Continuer la lectureAl Hamlet

La bâtisse illisible

La masse de pierres sombres concentre les regards et bloque les cris dès l’arrêt de l’autocar        puisqu’il faut bien arriver, impossible de rester suspendue        roulante entre les maisons parmi d’autres gamins encore disjoints         entre ceux qui chantent avec les monos chevelus, ceux qui lisent, ceux qui tentent une bravade, un copinage, une devinette         et ceux qu’on ne voit même pas. La bâtisse Continuer la lectureLa bâtisse illisible

La RUSSALE

Sitôt franchi le troisième pont sur la Loire, nous tournions à gauche pour emprunter la petite route longeant la levée. Par la vitre de la deux-chevaux, je scrutais les bancs de sable, au bout desquels, au travers des rideaux de peupliers, le fleuve nous défiait. Après deux kilomètres environ, nous arrivions au hameau de La Russale. À son approche, le Continuer la lectureLa RUSSALE

Ce qu’il me reste de l’entre-deux

Elle ne se rappelle pas du déménagement quand ils ouvrent la porte elle est frappée par l’odeur écœurante du sol gris synthétique il est moite et veiné de lignes rouges mais on ne peut le savoir que si on se déplace à ras du sol qu’on y fait rouler des voitures comme le petit frère par exemple il les aligne Continuer la lectureCe qu’il me reste de l’entre-deux

Le vent d’été

      J’ai six ans. Je ne connais pas bien ma grand-mère, je ne l’ai pas vue souvent. Elle nous a invités dans la maison de sa sœur aînée où elle habite depuis la mort de mon grand-père. Par la fenêtre ouverte, pendant le repas, j’écoute le doux frémissement des frondaisons associé pour toujours aux sensations inoubliables de ce jour-là. L’après-midi, Continuer la lectureLe vent d’été