transversales #1 | ombre de l’arbre

Copie : Je n’offre aucune ombre, je suis l’ombre, cette ombre qu’on dit insane. Passez votre chemin ! Mes feuilles larmes sont tombées, sèches, depuis loin. Pliez vos mouchoirs ! La taille de mon tronc vous écrase de toute sa contre-plongée. Alors, s’il vous plaît, laissez tomber vos haches et vos cognées. Ma circonférence séculaire vous épuisera. Rangez vos précis de dendrochronologie ! Continuer la lecturetransversales #1 | ombre de l’arbre

transversales #3 | tremblement d’une histoire : une tentative d’épuisement.

Une autrice. Elle revient au pays et au village de ses parents. Elle est née loin d’ici. Ils ne lui ont jamais rien raconté. Elle retrouve des tombes dans un vieux cimetière. Près la rivière, elle rencontre le fantôme du jeune homme qui aurait dû être son oncle. Écrire, depuis le dedans de sa tête, quand elle prend la route Continuer la lecturetransversales #3 | tremblement d’une histoire : une tentative d’épuisement.

vers un écrire/film #4 | gros pouces

Ils tournent ses pouces. Ses pouces ils tournent du dedans vers l’extérieur. Ils tournent sur un rythme assez rapide. Assez rapide pour entendre depuis tout à côté de lui le frottement peau vitesse. Cette régularité de rotation. Ils tournent ses pouces quand lui il écoute, quand il regarde. Jamais ils ne s’emballent. Quand parfois c’est à lui qu’on demande de Continuer la lecturevers un écrire/film #4 | gros pouces

autobiographies #15 Mascarade

À travers les yeux du masque de l’âge de raison, il se voit en noir et blanc. Frontal. Crocs en avant, un chien bondit. Arrière-plan flou d’obscurité. À travers les yeux du masque de carnaval, il se voit en noir et blanc. Contre-plongée vibrante. Ils sont quatre. Tout est sombre : la scène, leurs cheveux corbeaux, leurs longs manteaux. À travers Continuer la lectureautobiographies #15 Mascarade

ça ne s’arrêterait jamais si on voulait

Suis arrivée sur terre selon les prévisions, maternité dans une rue derrière le port. Ai ouvert les yeux, crié, gigoté. Ai rechigné à la lumière comme les autres et connu ma première marée d’équinoxe. Ai cherché à attraper les doigts, les objets qu’on me tendait. Ai sucé, appris à serrer,  déchiqueter,  observer avant de saisir. Ai chapardé des sourires. Ai Continuer la lectureça ne s’arrêterait jamais si on voulait