#rectoverso #06 | Copie carbone

Échos de Recto / Verso Dans l’écoulement régulier de sa vie, il y avait cette sonnerie brève comme un cri. Toujours avant dix-sept heures. Rapide coup d’œil dans le judas. Un tour de clé. J’entrouvre la porte sur le couloir éteint en réajustant le talon de mon chausson avec l’index. Qu’est-ce que ça sent ? La petite se faufile derrière moi Continuer la lecture #rectoverso #06 | Copie carbone

# RECTO-VERSO. #03 | TU CROIS ?

                                                RECTO Il y a des gens qui s’aiment Il y a longtemps Il y a toujours le coin au bout de la rue Il y a beaucoup de gens déboussolés qui ne savent plus où aller Il y a de la gaieté chez Nicolas Bouvier Il y a que ce matin tout a changé Il y a cette cloche Continuer la lecture # RECTO-VERSO. #03 | TU CROIS ?

#rectoverso #01 | dehors avec Annie Ernaux

Aujourd’hui encore la mer est partie loin. Il ne reste qu’une fine bande grise accolée au ciel. Trois petits garçons et une toute petite fille enfilent leurs sandales en plastique, glissent la pointe métallique dans le trou de la bride pour les fermer. Ils s’élancent. Leurs pieds frappent le sol, sautent dans les flaques, des éclats de sable mouillé tachent Continuer la lecture #rectoverso #01 | dehors avec Annie Ernaux

#rectoverso #01 | avec un petit signe d’au-revoir

RECTO Au milieu de la galerie marchande de carrefour, froide sans tellement de monde ni beaucoup de magasins ouverts non plus, reste le Pil’vite, enseigne lumineuse verte murs peints en jaune très pale. C’est le plus petit des magasins de l’allée, bien rangé, net, fonctionnel, les modèles de clé au mur bien présentés, au dessus, des pendules rondes carrées déstructurées Continuer la lecture #rectoverso #01 | avec un petit signe d’au-revoir

#boost #13 | travail au noir – premier jet

Elle a fermé les volets, les volets de la nuit d’hiver qui est ici, la nuit, – faut voir, ici surtout-, d’un noir très noir. Comme du beurre de goudron ou du charbon. Un rien luisant. De pure matière. Plein. Net. Dense. Sans aucune couture.  Épais à couper au couteau ou à débiter à la hacheTon noir de la nuit Continuer la lecture #boost #13 | travail au noir – premier jet

#boost #05 | crier sans pourquoi

Potemkine grand O de la bouche avec les dents sous le déluge d’encre noire cris de lavis charniers fondus au sisal de la toile cri du petit buste de plâtre percé de clous Camille cri gris blanc noir gris sous l’ampoule à filament cri mère cri cheval hourvari de bourreau tonnerre gueuloir cri du couteau et de la hache sous Continuer la lecture #boost #05 | crier sans pourquoi

les mardis #03 | L’enfant

L’enfant boit un chocolat chaud dans un bol de porcelaine bleue sur laquelle il est écrit son prénomL’enfant met ses vêtements, il se presse, attrape son cartable et sort de chez luiL’enfant marche vite dans la rueL’enfant arrive à l’école quand la sonnerie de la fin de la récréation retentitL’enfant monte les escaliers, Untel pousse l’enfant sans raisonL’enfant ne répond Continuer la lecture les mardis #03 | L’enfant

#anthologie #39 | à peine rien

Avancer à rebours, ramener à la mémoire. Collecter, pas collectionner. Des albums de photographies ont survécu à d’autres vies que la mienne, legs involontaire avec images qui font retour : elle sur les marches de bois de la maison de bois à Quincy en Floride, lui étendant les bras quelque part au Congo et l’insupportable arrogance de son geste ; Continuer la lecture #anthologie #39 | à peine rien

#anthologie #36 | Parenthèse colorée

en lien avec #anthologie #12 | Triolet et notes de voyage Je remarque une affiche collée sur un mur indiquant qu’un orphelinat recherche des volontaires. Quelques jours plus tard, empruntant un bus et un itinéraire compliqué loin du centre, je me présente à Happy Home pour faire peindre et dessiner les enfants. Il fait chaud, l’heure du repas est passée, Continuer la lecture #anthologie #36 | Parenthèse colorée

#anthologie #31 | J’avais presque dix ans quand

J’avais presque dix ans tu sais Madame quand j’ai aimé Gredin et que je t’ai rencontrée. J’avais dix ans et quelques jours quand je suis mort et plus jamais je n’ai joué avec Gredin. Plus jamais il n’a pu s’échapper de l’enceinte de l’amour discret et possessif de sa maîtresse, ma tante, qui le trouvait si mignon et le serrait Continuer la lecture #anthologie #31 | J’avais presque dix ans quand