A propos de Caroline Diaz

Née un 1er janvier à Alger, enfant voyageuse malgré moi. Formée à la couleur et au motif, plusieurs participations à la revue D’ici là. Je commence à écrire en 2018 en menant un travail à partir de photographies de mon père disparu, aujourd'hui c'est un livre, Comanche. https://lesheurescreuses.net/

#40 jours #28 | pas que tu sois dépensière

rendez-vous compte madame, votre relevé bancaire c’est un roman : le boucher le primeur le restau du coin le week-end à Barcelone, tout est là noir sur blanc, tu t’en fiches un peu — rien à cacher — ce qui t’ennuies c’est de pointer, vérifier qu’il n’y a pas eu arnaque ou fraude et ça en fait des lignes à vérifier, Continuer la lecture#40 jours #28 | pas que tu sois dépensière

# 40 jours #27 | c’est lui sur la photo ?

Cette cérémonie, tu t’en souviens ? C’est Antoine sur la photo ? Tu penses que c’est lui ? C’est étrange non ? Tu crois vraiment que c’est le même homme ? Tu reconnais son regard ? Tu ne trouves pas qu’il a l’air triste sur ce portait ? Annie lui ressemble, non ? Tu sais s’il avait quelqu’un dans sa vie ? Il n’a jamais été Continuer la lecture# 40 jours #27 | c’est lui sur la photo ?

#40jours #24 | tu ne verrais rien d’Alger

prologue : après avoir lu la contribution de Xavier Georgin, je réalise que dans une presque simultanéité, alors que nous ne nous connaissions pas encore, nous avons tous deux envisagé d’aller en Algérie. Enfin lui a été bien plus loin, il avait acheté son billet, obtenu un visa, moi j’ai eu peur. Hahahaha / Viens me rejoindre / Tu n’es Continuer la lecture#40jours #24 | tu ne verrais rien d’Alger

#40jours #22 | avenue de la plage

premier août il fait beau c’est-à-dire ciel bleu avec nuages en queue de jument —  La Pergola a été repeinte d’un jaune beurre frais durant l’hiver, c’est écœurant ce jaune je préférais les murs blancs les volets vert sapin — les vacanciers arrivent — l’avenue s’anime d’un seul coup, se charge de voitures — on ouvre les maisons, des voix Continuer la lecture#40jours #22 | avenue de la plage

#40jours #21 | la ville tue

chaque jour se glisser derrière une personne pour découvrir le hall, la cour, la cité, la voie privée, publier un texte relatant l’expérience (date, adresse, description de la personne, du lieu)sur les murs coller des avis de recherche d’espèces disparues, avec reproduction de la bête à taille réelle, si petite bête multiplier les reproductionssur les murs projeter des murmurations sonoressur Continuer la lecture#40jours #21 | la ville tue

#40jours #20 | échapperait au temps

donnait un fleuve, des voies ferrées, donnait le départ, donnait le jour à la nuit, prenait le temps, ouvrait des brèches, des parcs, des buttes, des salles obscures, des repères, des marches, travaillait les ombres, abritait des amoureux sous portes cochères, donnait l’insaisissable, donnait l’ivresse des pavés, renouait l’âme, donnait raison, effaçait les traces, donnait des mots inutiles des corps Continuer la lecture#40jours #20 | échapperait au temps

#40 jours #19 | se faire attendre

L’attente c’était son truc, elle savait y faire, à l’heure où nous aurions du partir elle entamait une savante séance de maquillage, Je ne suis pas prête, on savait qu’il n’y avait rien à dire rien à faire ça ne ferait que l’agacer davantage nous n’avions plus qu’à attendre encore, l’impatience gagnait les corps, les mains tapotaient nerveusement les cuisses, Continuer la lecture#40 jours #19 | se faire attendre

#40 jours #18 | telle que dans l’enfance

Comment c’est rentrer chez soi quand il s’agit de traverser la mer ? Combien de fois ce voyage, en ferry ou en avion ? Comment rentrer chez soi quand maintenant c’est trop tard ? Tu approches l’île, en avion souvent l’arrivée se fait par l’ouest, déroutante, la succession des golfes vers le sud dont tu ne maîtrises pas la géographie. Déjà les sommets Continuer la lecture#40 jours #18 | telle que dans l’enfance

#40jours #04 | en surface

… à cloche pied les marelles les bordures les lignes étroites les lignes de fuite funambule les ombres l’ombre des arbres mouvants l’ombre des corps allongés au soleil descendant les mirages les arc en ciels d’après la pluie les éclats de ciel dans les flaques les ruisseaux les reflets des corps le monde à l’envers les fantômes les gouttes bondissantes Continuer la lecture#40jours #04 | en surface

#40jours #02 | aux marguerites

J’ai beau fouiller je n’ai pas de souvenirs de la vie derrière les fenêtres, aucune présence, aucun contrejour. Il y a bien quelques intérieurs éclairés — mais déserts — à Amsterdam, il y a des mouvements furtifs dans les restaurants chics au bord de Kamogawa à Kyoto, il y a le scintillement des façades américaines mais nous étions toujours trop loin Continuer la lecture#40jours #02 | aux marguerites