#été2023 #14 | Le monde bascule tout doucement

scène liminaire de Comanche, je me suis demandée si elle ne pourrait pas ouvrir le deuxième projet d’écriture, depuis un point du vue extérieur. Il n’y eut pas de cortège, dans les voitures la famille et les amis se sont distribués autour de ceux qui avaient la force de conduire, partant des quatre coins de la ville, pour prendre la Continuer la lecture#été2023 #14 | Le monde bascule tout doucement

#été2023 #04 I les vacances

Les vacances. Depuis Bastia on prend la route de la Lagune, on passe le hameau de Pineto, on se gare sous les arbres. Dans l’air l’odeur des pins et des eucalyptus, de sable tiède. On déplie la table et les chaises de camping à l’ombre de la pinède. Une radio diffuse une chanson de Claude François, Petra se déhanche, chante, Continuer la lecture#été2023 #04 I les vacances

#été2023 #03 | des mots qui lui viennent

On dit qu’Anne-Marie est née en deçà des monts, qu’elle connaît tous les chemins alentours, celui de Sant Agostino, au bout duquel il y a les ruines de San Pancrazio où elle aime se cacher. Juchée sur un tas de pierre, elle fouille le vallon et le ciel, scrute l’horizon, observe la métamorphose des nuages, leurs ombres sont comme des Continuer la lecture#été2023 #03 | des mots qui lui viennent

#été2023 #02bis | telle que dans l’enfance (revisite)

Les rares taxis qui tournent sur la place sont tous signalés « occupés » par la loupiote rouge sur le toit. Quatre chauffeurs refusent d’aller à Orly, je m’en prends au cinquième qui s’excuse, c’est à cause des événements, quels événements, les chefs d’état, alors je me souviens des hélicos de la veille, et du sommet sur le climat aujourd’hui Continuer la lecture#été2023 #02bis | telle que dans l’enfance (revisite)

#40jours #30 | tu avais envie de revenir

tu avais envie de revenir, quand durant toutes ces années tu prétendais le contraire. tu n’aimais pas l’air tiède qui te saisit à l’arrivée, ni les pierres. tu avais envie de revenir, parce que cette fois tu n’avais pas été à Bastia, tu l’avais bien vue du ciel, tu en avais retrouvé les grandes lignes — le rectangle impeccable de Continuer la lecture#40jours #30 | tu avais envie de revenir

autobiographies #03 | nous les arbres

Nous les arbres, nous les pins secs ombrons le sol sablonneux, nos aiguilles s’épandent en champs tièdes et immobiles sous l’air menaçant, l’éclat brut du jour perfore nos cimes, se pose en taches claires à nos pieds, illumine en dansant le piétement métallique d’une table de camping, un terrain de pétanque improvisé, le front d’une fillette alignant les pelotes de Continuer la lectureautobiographies #03 | nous les arbres

autobiographies #01 | frontière dans la nuit

L’appartement faisait face à la mer, au niveau du port de plaisance. Baies vitrées sur chantier. Se rejouait peut-être un même paysage, le bleu du ciel, la jetée. Un temps trop court, ou l’absence, tout est flou. Il devait bien pourtant y avoir la mer, l’horizon, l’Elbe déjà. Sa lutte quotidienne contre le sable gris qui passe par les interstices, Continuer la lectureautobiographies #01 | frontière dans la nuit

#L8 | par la mer

Si elle était arrivée en bateau, elle se serait peut-être souvenue du premier voyage, ce même voyage qui avait conduit ici la famille, quarante années auparavant, quand sa mère eut décidé de partir, croyant que ce retour aux sources les sauverait de la ruine, ce même voyage qu’elle avait d’abord cru un cauchemar, qui l’avait arrachée à son enfance, ce Continuer la lecture#L8 | par la mer

#L2 | il regarde la mer

La lente dérive des îles sœurs, séparées par l’effondrement de l’écorce terrestre. Si elle était arrivée en bateau, elle aurait senti l’odeur de feu, d’immortelles, elle aurait vu l’ombre nette des palmiers sur la place Saint Nicolas, l’éclat du levant. Il a réservé un logement dans la vieille ville, idéalement placé entre la citadelle et la place Saint-Nicolas où il Continuer la lecture#L2 | il regarde la mer

#L1 | revenir

Arriver c’est revenir, se charger d’impatience. Depuis le hublot attraper la densité des nuages accrochés sur la crête du Monte Stellu, la côte ouest du cap mâchant la mer, la netteté des routes minuscules sur le versant est. À peine le temps de repérer le plan familier de la ville, longer la lagune pour déjà se poser sur la piste Continuer la lecture#L1 | revenir