#40jours #19 | Urgences

Après la chute nocturne, c’est là qu’elle a été transportée. Passer du nord au sud pour espérer la voir. Structure hospitalière dans la ville où tu as été lycéenne il y a longtemps. C’est étrange : jamais à l’époque tu n’avais remarqué l’hôpital. L’homme de l’entrée en deux gestes brefs indique port du masque et gel dans le flacon. Ensuite, le Continuer la lecture#40jours #19 | Urgences

#40jours #19 | No man’s land

La salle d’attente d’un nouveau centre médical privé où tu avais rendez-vous aujourd’hui, après les formalités tu te retrouves assise dans les beaux canapés en velours bleu glacier, ça tombe bien il fait une chaleur insupportable, contrairement à tes habitudes tu n’as pas emporté de livre et ta batterie est presque plate, donc tu essaies d’éprouver l’attente, on ne pouvait Continuer la lecture#40jours #19 | No man’s land

#40jours #19 | tisser sa toile

Ce matin j’avais rendez vous à la médecine du travail. N’ayant rien de mieux à faire je partais du service avec beaucoup d’avance et cheminais à pas lent le long du couloir ou les hauts parleurs diffusaient une musique chorale de qualité fort médiocre. J’avais pris soin de me renseigner auprès de plusieurs collègues dont le rendez vous annuel avait Continuer la lecture#40jours #19 | tisser sa toile

#40jours #19 | c’est pas la cata !

Je suis bloquée en gare de Marseille. Une heure d’attente. Ce maudit TER vers Briançon a été stoppé par une coulée de pierres. Le temps de dégager la voie ! Pas un siège libre pour m’installer. Peu de sièges d’ailleurs. Supprimés. Des SDF avaient pris l’habitude de s’y vautrer pour roupiller. Alors, rétorsion. Alors, contrainte à rester debout, ma valise Continuer la lecture#40jours #19 | c’est pas la cata !

#40jours #19 | Conte

C’est avant et le mur est si haut. De l’autre côté ils ne peuvent pas voir. Ils attendant. En rang serré. Des manteaux. Des écharpes, leurs bonnets mais aussi des têtes nues. Des robes d’été,  des épaules nues. Des bottes, des escarpins, des sandales; même des pieds nus. Aux doigts des mains leurs alliances, leurs bagues, ou rien, leurs doigts. Continuer la lecture#40jours #19 | Conte

#40jours #19 | glacière

Métro Glacière comme un prélude à ce qui t’attend. Tu sors de la station, tu marches un peu, tu y es. Facile de savoir où tu vas devoir attendre, la file n’est pas aussi courte que tu l’espérais alors que tu es en avance comme il te l’a recommandé. Tu t’installes au bout de cette file. Elles t’ont bien regardée, Continuer la lecture#40jours #19 | glacière

#40jours #19 | no murder

No murder. Cela fait presque deux heures. No murder. La pluie forte épouvantable. A fait gonflé le fleuve. Presque deux heures, ou peut-être plus, nos yeux plantés sur l’horloge ont brouillé les aiguilles, les chiffres rentrés dans le grès, les horloges plates fixent sans voir, nos appels, et le silence immense, train supprimé, tous les trains, supprimés n’opèrent plus. No Continuer la lecture#40jours #19 | no murder

#40jours #19 | une fête

Ils ont dit mettez-vous là et attendez, alors on attend. On ne sait pas bien ce qu’on attend, en vérité, mais on sait bien qu’il y a toujours quelque chose au bout de l’attente. Quoi ? On ne sait pas et qu’importe, c’est bon d’attendre, c’est ennuyeux, long et bon, plein d’espoir. Ça ouvre l’avenir, peut-être un repas avec un bon Continuer la lecture#40jours #19 | une fête

#40 jours #19 | où est passée l’aube ?

L’épaisseur opaque de la nuit.  La voûte étoilée de millions de points brillants que l’homme a bien rangés en constellations, points de repères, points de suspension. Les buissons sombres de n’être plus dans la lumière, ratatinés en une masse informe, chagrinés de n’être qu’ombre chinoise. Leur plainte lui parvient au rythme d’un solo de saxophone, ses acouphènes. Le bruit de Continuer la lecture#40 jours #19 | où est passée l’aube ?

#40 jours #19| proies

Attendre sans trop savoir. Que les heures passent, que s’arrête la pluie, que vienne l’envie de s’en aller, ou qu’il fasse moins chaud, ici au moins c’est climatisé. On se tient dans un temps suspendu, à faire ce qu’il faut : saisir ce qui se dérobe, jardiner les germes de l’imaginaire . Arpentant la mezzanine de la bibliothèque qui fait le tour Continuer la lecture#40 jours #19| proies