Lâcher prise.

L’homme fixait, mentalement, cette tombe avec une chaussure posée dessus. Le visage de cette chaussure le bouleversait. C’était celui d’un enfant triste, recroquevillé sur lui même, dans un endroit sombre. Un lieu froid où n’avait rien à faire un enfant, un enfant transformé en quelque chose qu’il ne devrait pas être: Abandonné. Ce sont les objets qui sont abandonnés, pas Continuer la lecture Lâcher prise.

#L8 | Rue du Loup, 11h

mercredi 18 mai 2016 | rdv Dr L. Sanzel 11h rue du Loup sur le trajet | mais qu’est-ce qu’elle va bien pouvoir lui dire, que oui elle ne se sent pas bien, que non elle n’a pas d’idées noires enfin noires comme il l’entend, qu’elle ne comprend pas ce qui lui arrive, que tout ça elle l’a déjà dit Continuer la lecture #L8 | Rue du Loup, 11h

#L8 Au croisement des paliers

Augustine entraîne Camille vers l’escalier. Le garde-corps à la peinture écaillée s’ébranche lorsqu’elle pose la main sur la rampe de bois, il semble tenir par un subtil équilibre, libre de tout attachement, une adaptation des rouilles aux frôlements délicats des doigts d’Augustine plus appuyés à mesure de la montée, devenu si fragile qu’il ne pourrait parer une chute mais elle Continuer la lecture #L8 Au croisement des paliers

#L8 Plaidoyer

Je suis la voix. La voix de la raison ou bien de la déraison? Peut importe. Ceci ne compte pas. La question qu’il convient de se poser est de quelle voix s’agit-il ? Le protagoniste, le migraineux, le grand noir, la fille du premier, le clochard, la vieille femme, l’enfant, le policier? L’auteur n’a pas jugé utile de leur donner Continuer la lecture #L8 Plaidoyer

#L8/ Les cavaliers

…et soudain, alors que l’haleine givrait sur le bord des écharpes, leur mère claironna : « C’était un soir… » et toute la fratrie se mit en position, joyeuse, une jambe arquée devant, l’autre tendue derrière, les feuilles mortes collaient aux semelles, gluantes de terre lourde, et dans les mouffles ramenées à hauteur de poitrine, dans cette imitation du geste des cavaliers, Continuer la lecture #L8/ Les cavaliers

#L8 Lyrisme dans la ville

A regarder une nouvelle fois cet autre point d’intersection que constitue l’endroit précis où le train s’engouffre dans le tunnel, elle se rend compte qu’il y a également une gare en surface, sans doute certains types de trains s’arrêtent-ils en surface et d’autres sous terre, elle ira voir plus tard sur le net, se disant qu’à une autre époque elle Continuer la lecture #L8 Lyrisme dans la ville

Théâtre estival

La mise en scène dystopique mêlait passé nostalgique, présent interrogatif et futur angoissant sur la scène circulaire de plein air, enchâssée dans son cadre alpin. Les planeurs passaient haut vers dix-huit heures, frôlant les sommets avec les aigles, indiquant une direction incertaine, tournoyante, à l’aplomb précisément du petit amphithéâtre. Les comédiens avaient répété depuis le matin, il faisait encore trente Continuer la lecture Théâtre estival

#L8 Lichen, encore

Elle est désormais dans cette forêt rude, âpre et drue, un lambeau de lichen entre les doigts qu’elle contemple, comme un enfant regarde un trésor, ou ce qu’il nomme tel, quelque chose qui brille et cela lui suffit à nommer la pacotille dans la paume, trésor. Tenir le lichen entre les doigts, cette guenille chevelue abandonnée sur le sol, elle Continuer la lecture #L8 Lichen, encore

#L8 – Retenir

Il est des heures où j’aurai beau avoir faim, m’écoutant réclamer, les grondements orageux dans le ventre, les éclairs contre les pores de l’estomac, il m’est impossible d’avaler quoi que ce soit. Un thé peut-être, pour l’allant qu’il confère pendant les heures de déambulation dans les couloirs, recouvrant les épaules dénudées d’une veste tombée à terre, replaçant une couverture, un Continuer la lecture #L8 – Retenir

L#8 suivie de P#9 Le buffet en teck suivi de L’homme du portrait dans le livret de famille

Les débarrasseurs trouveront aisément acquéreur pour le buffet en teck. L’ont chargé à bord du camion – lui, le buffet de style épuré, la table et ses chaises, et le meuble valant pour cloison dite de séparation ; le traversaient pourtant librement de part et d’autre et de part en part les regards, le traversaient sans jamais bousculer la tête Continuer la lecture L#8 suivie de P#9 Le buffet en teck suivi de L’homme du portrait dans le livret de famille