#gestes&usages #01 | nuit noire

C’est à cause de la couleur que Séraphine a peur, quand le vert n’est plus vert, qu’il tourne au gris puis au noir et que le dernier rayon de soleil s’est envolé au-dessus des arbres, derrière les montagnes et que le blanc des montagnes lui non n’est plus blanc et que les montagnes disparaissent dans la nuit, une nuit d’encre, Continuer la lecture#gestes&usages #01 | nuit noire

#enfances #00 | Les jumelles

La lanière autour du cou, une main de chaque côté pour la stabilité, et pour bien les tenir, l’index sur la molette pour faire la mise au point et les yeux bien collés au milieu des œilletons. Les jumelles, il les a eues pour Noël, alors, faire bien attention, suivre les consignes de son père qui a fini son petit discours Continuer la lecture#enfances #00 | Les jumelles

#transversales #07 | lacunaire (sans se retourner)

Iom devant un clavier * Où l’on voit Iom très vieille écrire tous les matins de ses nuits. Dans le passé du passé de Iom ça s’était déjà produit, même très tôt dans sa vie; Iom adorait les histoires après elle écrivait des trucs comme des débuts d’histoire avec des dessins tout de même. Iom avait essayé de tenir un Continuer la lecture#transversales #07 | lacunaire (sans se retourner)

#40 jours #10 | Vacances du souvenir

Illustration : une clairière en hiver, fait d’arbres et de sorte de tavaillons multicolores, Hannibal, le mammouth de Marina Le Gall.https://ventdesforets.com/oeuvre/marina-le-gall/ Peu de souvenirs du vieux chalet alpin perdu dans une clairière et dans l’hiver. Loué par la famille pour le ski de fond et pour se retrouver. Reste cette image, arrivé fourbu ou dans les bras d’un adulte, devant Continuer la lecture#40 jours #10 | Vacances du souvenir

vers un écrire film #08 | les voix absentes

paragraphe 1 Si j’étais compositrice de musique, je capterais les voix absentes et j’écrirais leurs  silences. Il faut, je le sais par expérience de la  patience. Savoir ne pas vouloir. Errer, accepter de se perdre. Muni d’un enregistreur numérique se rendre dans les nécropoles? Sous la pierre chasser ? Vous ne récolterez que du vent. Un chat-huant. Un chuchotement dévot. Les Continuer la lecturevers un écrire film #08 | les voix absentes

#L8/ Les cavaliers

…et soudain, alors que l’haleine givrait sur le bord des écharpes, leur mère claironna : « C’était un soir… » et toute la fratrie se mit en position, joyeuse, une jambe arquée devant, l’autre tendue derrière, les feuilles mortes collaient aux semelles, gluantes de terre lourde, et dans les mouffles ramenées à hauteur de poitrine, dans cette imitation du geste des cavaliers, Continuer la lecture#L8/ Les cavaliers

#L8 | Une nuit magique

Un personnage présent dans ma tête existe enfin dans le texte. Voici son monologue qui mélange des éléments de ma L7.Lui qui parle à celle qu’il imagine être son double, soudain la nature reprend ses droits, dans une voix lyrique qui est la sienne. La première fois que je te vois c’est tout à fait tragique, nous sommes piégés tous Continuer la lecture#L8 | Une nuit magique

L’entorse

Tomber, se relever, pas crier (Enfant, elle n’a jamais su comment faire) Poser le pied par terre, pas pleurer (Elle prend du Spasfon quand le ventre se tord trop) Cet itinéraire, elle le suit pourtant deux fois par jour, aller-retour : se laisser porter par l’escalier mécanique, passer le portique inerte et froid, acheter trois baguettes à la boulangerie, pénétrer Continuer la lectureL’entorse

# interstice 2

Il y a cette ruine. Un ancien et petit corps de ferme, à plus de quarante ans de distance. Un printemps pluvieux. Un froid humide nous transperce. Il faut s’abriter pour la nuit. Les bois très verts autour, touffus. Elle nous attend au bord du chemin avec ses pierres noires. Après la montée construite de la largeur d’un char à Continuer la lecture# interstice 2