#P8 Yvonne

Tu ne parlais pas. Tu t’affairais dans ta pièce. Tu avais 2 cloches pas très grandes que tu n’utilisais plus. Dans ta pièce, il y avait un lit à une place, de quoi cuisiner : un réchaud seulement. Tu ne disais rien , quand tu voyais une fillette sur les marches qui t’attendait . Derrière il y avait la pelouse, l’air frais. Continuer la lecture#P8 Yvonne

#P8 N’est pas Italo qui veut…

Toi lecteur (de passage ou plus assidu), sais-tu seulement ce qui m’arrive en cet instant ? Je pense à toi et t’imagine plus ou moins concentré, plus ou moins intéressé. Je me demande comment te garder auprès de moi, accroché à mes lignes. En ces temps de zapping, il est difficile de faire le poids face aux mouvements perpétuels des Continuer la lecture#P8 N’est pas Italo qui veut…

#P8 – Le bistrot de Ceux-qui-choisissent-le vent.

Tu n’avais pas besoin de dire d’où tu venais, il suffisait de lire le jaune poussière à l’intérieur de tes pupilles, le Soudan comme ancrage, le nid démoli, la fièvre, les massacres au hasard des villages, d’ailleurs vous venez tous de la campagne, comme au Malawi les porteurs de charges à vélo, maigres et souriants, les muscles tremblants de courage, Continuer la lecture#P8 – Le bistrot de Ceux-qui-choisissent-le vent.

#P8 Rencontre avec le Rudge

Tu fauches en ce début d’été la bordure d’une parcelle, dos au soleil, chemise de toile en lin. Des gouttes de sueur roulent sur ton front. Tes mouvements sont amples, précis, rythmiques. Tu marques une pause, étourdi par le balancement, la chaleur et l’effort. Tu retournes ta faux et lèves sa lame devant tes yeux. Tu inspectes son tranchant, l’aiguises Continuer la lecture#P8 Rencontre avec le Rudge

P#8 – IVAN

Tu pousses péniblement la lourde porte de l’ascenseur. A petits pas tu rejoins la porte de ton petit appartement du 20earrondissement. Tu passes un temps infini à retrouver ta clé sur ton trousseau, la tête penchée sur tes mains, respiration difficile. Tes mains tremblent légèrement. Mais c’est surtout l’insensibilité du bout des doigts qui te rend la tâche difficile. Tu Continuer la lectureP#8 – IVAN

#L8 Révélation d’ordre existentielle émanant du nappage d’un carrot cake par un après-midi si chaud qu’on a allumé le ventilateur à palettes

Repas de famille. La mère (71 ans), la soeur 1 (53 ans), la soeur 2 (51 ans), la soeur 3 (47 ans). Salon de la soeur 2. Il fait chaud. Les quatre femmes en tenues d’été sont assises autour d’une table ronde. Au-dessus de la table, un ventilateur à palettes. Bruit du ventilateur à palettes. La soeur 2 se lève Continuer la lecture#L8 Révélation d’ordre existentielle émanant du nappage d’un carrot cake par un après-midi si chaud qu’on a allumé le ventilateur à palettes

#P8 Toi

Tu es née au siècle dernier, tu étais un joli bébé, en bonne santé, plein de vivacité, la sœur de tes frères, tout allait bien. Tu étais tant attendue: « Lorsque l’enfant paraît le cercle de famille applaudit à grands cris », ils t’ont fêtée et le prénom qu’ils t’ont choisie raconte cela. Tu aimais l’école, les copines, les livres d’aventure, écrire Continuer la lecture#P8 Toi

#P8 Le nu assis sur un sac poubelle

Tu es nu, la tête penchée, les yeux ouverts, assis sur un sac poubelle, coincé entre deux containers. Au début tu habites Bordeaux où tu y fais tes études de médecine. Tu te spécialises en chirurgie cardiaque. Pendant tes études tu es sérieux et relativement apprécié par tes confrères. Tu déménages un jour, presque soudainement. Tu brouilles un peu les Continuer la lecture#P8 Le nu assis sur un sac poubelle

P#8 Tes mollets

qui remontent la file des voitures, toujours. Et ton sourire. Et ceux qui se demandent, ce qu’il y a derrière, le sourire. Il y a mon retard du lundi, du mardi et du jeudi surement aussi. Tes enfants sur des pancartes en carton. Ton lieu là-bas, dans le quartier des chiens blanc et cette façon dont les autres doivent te Continuer la lectureP#8 Tes mollets