Piscine en 3 D

Plan large Derrière la vitre, des corps blancs et nus sautent dans un jaillissement de gouttes qui retombent brillent disparaissent dans la vapeur chaude et les cris d’enfants. Sur le carrelage d’autres corps encore luisant de gouttelettes, des serviettes étalées, des bouées, des ceintures de liège. En hauteur le siège surplombant d’un moniteur, son regard plongeant, ses coups de sifflet. Continuer la lecturePiscine en 3 D

Il me manque un aquarium

COUR Rondes, carrées, rectangulaires ou informes, les cours s’étirent au milieu de hauteurs érigées, cernées par une enceinte. De hauts murs ou des grillages. Espace clos sur lui-même qui oblige à toujours lever plus haut plus loin les yeux vers le ciel pour s’échapper. Le temps léger d’une récréation. Le temps lourd et répété d’un enfermement psychiatrique. Le temps long Continuer la lectureIl me manque un aquarium

disparition des BLOCS

BLOC C vu d’en haut. BLOC C béton gris perle. Toit plat hérissé d’antennes. Arrêtes tranchantes. Plongée vertigineuse vers le sol. En accéléré le béton gris et les transparences opaques des fenêtres. Surplomb des balcons. A éviter absolument pour ne pas s’y écraser. Ça défile à toute vitesse. Les gris se mélangent et la grisaille se teinte de bleuités étranges. Continuer la lecturedisparition des BLOCS

Interstice moussu

Mousse amassée dans la lumière, autour l’ombre massive d’où émergent des formes éparpillées aux couleurs de pain brûlé, le corps qui se ploie à cet appel . Arrêt du regard pour répercuter toutes ces épines vertes où l’enfance s’est piquée mais tout est toujours recommencement. De la mousse à l’opercule de ciel en surplomb une ascension de frissons. Les troncs Continuer la lectureInterstice moussu

exploration des limites

Trou : paraît sans fond au premier abord, masse de matières indistinctes avec sur les flancs des indices de présence de tiges métalliques (coupantes, dangereuses), impression de tressage complexe qui s’amplifie encore à s’approcher des barrières rayées rouge et blanc interdisant l’accès, bien possible qu’il y ait des rats ou d’autres genre d’animaux qui s’engouffrent dans la canalisation fracturée bientôt visible Continuer la lectureexploration des limites

À l’entrée les fruits

À l’entrée les fruits et légumes ; après, faisant façade, les jambons, qu’ils soient de poulets dindes ou cochons, et un alignement de viennoiseries sur trois étages, et encore sur un mauvais éclairage diverses compotes et confitures, un couloir de conserves, en vis-à-vis, des bacs de vêtements bon marché, couronnés d’un manège de cartes postales, tout étant aligné en direction des Continuer la lectureÀ l’entrée les fruits

Histoire d’eaux

Les grandes villes, les capitales en particulier, sont traversées de façon notable par d’imposants cours d’eau : agrafés de ponts – bordés par endroits d’écluses –  ailleurs doublés de chemin de halage et quais ombragés propices à méditer paisiblement, déambuler main dans la main, ou encore deviser tout doux, un bras nonchalant enroulé autour d’une taille ! Là en effet se promènent Continuer la lectureHistoire d’eaux

Anthroposcènes de crimes

Parking silo souterrain avec des morceaux de matières cérébrales dedans. A l’entrée, la barrière de sécurité empêchant les automobilistes de finir dans le vide avait disfonctionné et l’ascenseur plaque-tournante prenant en charge les véhicules était au huitième sous-sol.La conductrice et le moniteur d’auto-école qui l’accompagnait pour qu’elle se familiarise avec ce parking tout nouveau, le premier du genre sur la Continuer la lectureAnthroposcènes de crimes

Passages en relief

Entrer dans le cinéma grotte labyrinthe sombre et avancer à tâtons comme dans un jeu vidéo, en cartographiant l’espace à mesure qu’on l’explore de nos pas. Section arcade et autos-tamponneuses sur tapis carpette aux motifs hypnotiques. Corridor balisé : les salles 15-16-17-18. Se diriger vers le numéro inscrit sur le bout de papier carré. Gradins débouchent sur écran blanc. Ouvrir Continuer la lecturePassages en relief

Beauregard

La griffure du mur quand le reflet des fenêtres : aux portes fermées, l’œil qui zoome sur les signes – F.S qui es-tu, Fanny Florence Fernando Suzanne, qui es-tu toi l’éternelle emmurée ? – sur les entailles – on grattera ta peau jusqu’à ton effondrement – la tentative de percement pour que tu t’ouvres – et te refermes dans ton ascenseur de Continuer la lectureBeauregard