Le double voyage #06 | polysémie des silences

Sous voiles, cela n’arrivait que sous voiles — Lui qui savait tout ce qu’il faut savoir de la vie — Savoir ce qu’il faut pour ne pas mourir — en mer — à terre — en temps de paix — en temps de guerre — Moi qui ne savait rien et qu’il autorisait à monter à bord — Le piètre Continuer la lecture Le double voyage #06 | polysémie des silences

Voyage #05 Bouvier | à peine neuf

En prenant par les terres le chemin aveugle couvert d’ajoncs trouver cette chapelle (et on ne peut pas entrer) Là-haut toucher la croix, il y a des pylônes électriques, ce sont les derniers ( entre les pierres les bouses desséchées des vaches sauvages) Après le tournant c’est la décharge le bruit des machines d’épuration est terrible et ça pue (derrière Continuer la lecture Voyage #05 Bouvier | à peine neuf

Le double voyage #02 #03 #04 | la fièvre du vent

Il ne faut pas faire ses courses en ayant faim comme il ne faut pas écrire en état fiévreux. Un arbre chargé de fruits et le vent. Les fruits de la grâce qui s’offrent dans l’hiver sont plus petits cette année encore par l’absence de l’eau. Et le vent à présent les malmène, brutal, violent. Il les gifle des jours Continuer la lecture Le double voyage #02 #03 #04 | la fièvre du vent

carnets individuels | Nathalie Holt (un possible journal)

J40(chantier en cours)Chaque matin et sans avoir parlé avant Dans un espace protégé avec ou sans rideauChaque matin même si rien. Même une phraseÀ l’aube (trouve ton heure ton aube ton jour ta nuit)Mais chaque matin longtemps, avec le même outil (Mac Book air 13 pouces 2014), une feuille et un crayon Sans musique (sauf exception en boucle)Avec ce qui Continuer la lecture carnets individuels | Nathalie Holt (un possible journal)

vers écrire un film #02 | le gravissement, le fleuve, et le vent

extérieur jour | au pied d’un escalier | quatre pieds de dos montent | quatre | deux dos | jour | elles | lentes | gravir les pierres | elles deux | silhouettes | on voit des pieds aux têtes | une tête couverte d’un bonnet ou bien c’est un béret  (elle ne voulait pas de béret; on ne discute Continuer la lecture vers écrire un film #02 | le gravissement, le fleuve, et le vent

Traces

Une pierre — Un palimpseste de murs dans la lumière oblique Hier Pierre à l’aube — Le chant d’un coq Une forme arrondie, hérissée de pointes, que tu crois morte. Qui se meut. Tombe d’une marche. Foule l’herbe à petites pattes. La mort d’une bête — La trace de son silence Un trou minuscule où se glissent des mots  pliés Continuer la lecture Traces

Au cimetière.

On est arrivé ensemble. On ne se connait pas. On a garé la voiture. Elle descend avec difficulté de la sienne, c’est la troisième fois qu’on se retrouve là on dirait qu’elle va travailler au jardin, des gants renforcés, un panier plein on voit une plante qui dépasse elle avance d’un pas tranquille et me fais à peine un sourire Continuer la lecture Au cimetière.

L’Œil et la Sentinelle – V°2 P#04 Affinité pour la description

Un mardi 23 juillet, dans une rue d’un village du Sud : un jour sans mouvement. Le ciel est  limpide ;  l’immobilité règne et neutralise les éléments. Trente-cinq degrés à l’ombre, quarante-cinq au soleil. Le silence. L’Œil saisit dans son champ de vision la base d’une borne à incendie. Une base carrée encastrée, grise du béton coulé à la base de sa Continuer la lecture L’Œil et la Sentinelle – V°2 P#04 Affinité pour la description

Le vent d’été

      J’ai six ans. Je ne connais pas bien ma grand-mère, je ne l’ai pas vue souvent. Elle nous a invités dans la maison de sa sœur aînée où elle habite depuis la mort de mon grand-père. Par la fenêtre ouverte, pendant le repas, j’écoute le doux frémissement des frondaisons associé pour toujours aux sensations inoubliables de ce jour-là. L’après-midi, Continuer la lecture Le vent d’été