été2023 #14 | emplir le cadre

Dans le viseur elle voit la petite place entourée de maisons plutôt modernes et au fond sur le quatrième côté, la route, des voitures y passent sans bruit, glissent on ne voit rien de ce qu’il y a à l’intérieur on ne voit rien de ce qu’il y a dans les maisons, on se doute mais on ne voit rien Continuer la lectureété2023 #14 | emplir le cadre

#été2023 #15 | les objets d’Adelaïde

Jamais la barque ne fut mise à l’eau. Elle dort, paisible, sur une plage de galets. La plage de galets où la femme et la tortue se rencontrèrent et purent, étrangement, se parler. Dans leur commune langue, des objets prenaient sens, des mots devenaient chamaniques, une disparue revenait. Receleurs de poésie secrète, les objets d’Adelaïde revivent désormais. Un minuscule éléphant en ivoire. Continuer la lecture#été2023 #15 | les objets d’Adelaïde

Été 2023 | #08bis Centrage

Il avait disposé tout ce dont il avait besoin sur l’établi. Il commençait la cérémonie en trempant les extrémités filetées des rayons dans une coupelle d’huile de lin, puis le coude du rayon maître dans un petit pot de graisse. Il partageait rapidement l’amas verdoyant sur les œillets de la jante et les trous des flasques du moyeu. Il aimait Continuer la lectureÉté 2023 | #08bis Centrage

été 2023 | #08 Dans l’atelier

Automobiles et cycles rougeoyaient à la lumière de la lampe à pétrole. Grande police sans empattements, haute et resserrée, ce titre se superposait à la voie lactée. Dans l’obscurité, deux femmes habillées de robes tombant à mi-mollet et de chemises claires regardaient un volcan en éruption. L’incandescence de ses projections de lave éclairait le profil de l’une d’elles et découpait Continuer la lectureété 2023 | #08 Dans l’atelier

#été2023 #15 | la moquette

Est-ce qu’il y a la moquette dans l’escalier ? Vert pâle moucheté de gris. Une moquette chinée, légèrement bouclée. Je fais l’inventaire écrit et mental (je tente). Je ne devrais pas comptabiliser la moquette de l’escalier, peut-être arrachée depuis. Les choses sont fantastiques, je veux dire du latin fantasticus (« imaginaire, irréel »), à tel point que c’est comme imaginer la Continuer la lecture#été2023 #15 | la moquette

#été2023 #13 | perdre le nord

Nando joue avec son jumeau devant la maison. Ils ont sept ans, c’est l’été, tout est possible. S’échapper de la poussière et des stries de chaleur, affronter les ombres, tout est possible. Être un chien, un cheval, un roi, un soldat, tout est possible. Deux fois. A sept ans, nés de la même poche, les frères s’inventent des mondes en Continuer la lecture#été2023 #13 | perdre le nord

#été2023 #15 | Lyrisme

De ces régions du souvenir qui nous murmurent de rester sur leur seuil, ressurgit une lecture d’Herman Broch, ce devait être  » La mort de Virgile » Ce moment de lecture semblable à aujourd’hui par sa luminosité automnale, les bruits étouffés de la rue, se mélange, se diffuse dans l’idée presque paisible du dimanche matin. Et du seuil où je me Continuer la lecture#été2023 #15 | Lyrisme

#été2023 #lire&dire | L’été à la marge – 13

En marge de chaque texte, comme à mon habitude, des notes, relatives ou pas (ça arrive) à ce qui s’écrit. Et ça participe d’une démarche d’écriture ? Je ne le sais toujours pas. En tout cas, ça en constitue d’une certaine manière une marche, ça donne un rythme, une mesure, peut-être une cadence, tantôt au ralenti, tantôt en accéléré, et Continuer la lecture#été2023 #lire&dire | L’été à la marge – 13

#été2023 #12bis | Un Vase si grand pour moi

Depuis que je suis entrée dans la salle centrale du musée du Châtillonais, depuis que je tourne autour du « vase » – ils appellent ça un vase – dans sa cage de verre, depuis, des mots me viennent, de toutes tailles, de toutes sortes. Je ne comprends pas que le mot « vase » puisse être aussi grand que moi, que l’on puisse Continuer la lecture#été2023 #12bis | Un Vase si grand pour moi