A propos de Christiane Mansaud

Besoin de passer par d'autres langues - connues, inconnues, pour mieux sentir celle en creux, la redécouvrir, l'explorer de la voix, la réécrire, la modeler, aller jusqu'où il est possible - qui mène l'autre ? mystère...

autobiographies #08 | lieux et histoires d’eau

Deci delà, des eaux ; non pas de leurs turbulences mais de leur confluence ; ce point de latitude et longitude traçables ; ce point du parcours de deux eaux où, d’où qu’elles soient, se pénètre leur charroi de nord, de sud, d’est, d’ouest ; charroi de sols, charroi d’histoire et de chaos ; fatal, inéluctable ce point où la vie d’amont Continuer la lectureautobiographies #08 | lieux et histoires d’eau

autobiographies #08 | autobio #7 (des cha-cha à la mer) labo de autobio #8

hier encore ; une marche ; en pierre ; anthracite ; un brin ondulée la porte ; disjointe ; légère ; pas légère comme une porte ; légère comme une plume ; un tiers bois ; deux tiers vitre ; double vitrage ? connaît pas le double vitrage en ce temps-là ; la porte est poussée cinquante fois par jour Continuer la lectureautobiographies #08 | autobio #7 (des cha-cha à la mer) labo de autobio #8

autobiographies #07 | des cha-cha à la mer, points de suspension…

… de la porte de l’épicerie qui vendait des cha-cha trois par trois dans du papier doré… de celle d’une autre en haut de trois marches, accueils renfrognés de son épicier aux faux airs de Daniel Ivernay, le Daniel-Ivernay vendant cependant de son jambon blanc et de sa Valstar verte – non pas qu’à dix ans l’on en bût de Continuer la lectureautobiographies #07 | des cha-cha à la mer, points de suspension…

faire un livre #13 | réécriture avec A #03 De Grégoire Schunck à La mujer con el pelo naranja

«  De mes années lycée, souvenir de cette chevelure, de cette voix et de ce nom, comme si chaque trace à elle seule n’avait suffi à le fossiliser dans la mémoire ; première, la chevelure, elle s’imposait au regard – chevelure tenant plutôt d’une tignasse pour sa forte densité au centimètre carré, en bataille avec elle-même comme dressée au dehors autant Continuer la lecturefaire un livre #13 | réécriture avec A #03 De Grégoire Schunck à La mujer con el pelo naranja

autobiographies #03 | le cèdre de Garches

Ce cèdre-là est d’aquarelle, du Liban et de Garches. En un tour de main il a poussé sur le papier-torchon – le tour de main et le papier-torchon, c’est la règle avec l’aquarelle. Il se frotte aux vitres coulissantes de la chambre, les embrasse tout entières – comme ça qu’il s’est glissé jusqu’à l’eau du papier. La nuit, il absorbe Continuer la lectureautobiographies #03 | le cèdre de Garches

autobiographies #03 | la sève, le sang, l’encre et l’abricotier

De sève, de sang ou d’encre – le fait est que c’est la vie qui pulse sous l’écorce et la peau et la main ; le sang des corps et l’encre des mots les connaissent ces humeurs cycliques, ces prometteuses sorties d’hibernation, ces éveils enthousiastes, leur vigueur printanière sapée par des couloirs de froid, des courants gentiment somnifères annonçant la condamnation… Continuer la lectureautobiographies #03 | la sève, le sang, l’encre et l’abricotier

autobiographie comme fiction #02 | trois portraits

 Année 65, les garçons s’appellent Michel, Jean, Patrick, Bernard, Philippe, Christian, Jean-Pierre ou Jean-Marc… lui, c’est Grégoire, Grégoire comme Gringoire – Gringoire, les paquets de biscottes – au choix, les paquets de biscottes ou le nom d’un pape ; l’appeler Greg, c’est trop tôt, l’idée ne vient à personne, et puis, dans les couloirs, dans la cour ou sur le Continuer la lectureautobiographie comme fiction #02 | trois portraits

Hors série # Voix La voix de sa langue

Malgré le ressentiment qu’il éprouvait encore à l’égard du pays qui, disait-il, l’avait vendu à l’Allemagne pendant la guerre, dans le français qu’il avait rapidement adopté, sa voix avait conservé la générosité de son phrasé natal. Elle égrainait les mots comme elle aurait dévidé les perles d’un collier. Elle ne nasalisait qu’en cas d’absolue nécessité, usant en général de la Continuer la lectureHors série # Voix La voix de sa langue

L#11 De non pas et quoique

…sera non pas de serpents de mer, de cachalots ni loups garous, quoique ;  d’ogres, d’ogresses, de fées, princesses et princes charmants ; non pas de patabio, patagéo ni pataquès, quoique là encore il y ait à nuancer ; sera non pas de chaos cosmiques ni pléistoscène – non pas pour autant de claire fontaine ni de la dernière pluie ; non pas Continuer la lectureL#11 De non pas et quoique

hors-série #2 | matriculé

De bol, il n’y en a qu’un, c’est celui de Quimper, Quimper du fin bout de la terre et le bol parti avec elle un beau dimanche matin ; tout craquelé dans le creux de son sein le bol, de son sein ridulé ébréché fendillé fissuré fatigué, fatigué d’être bol, bol ayant vécu bien vécu fort vécu tant vécu chaque Continuer la lecturehors-série #2 | matriculé