A propos de Claire Le Goff

Pratique théâtrale, mise en scène et écriture à Bastia, Compagnie Ghjuvanetta. Enseignement du français langue étrangère. Quelques publications : Mademoiselle Grelon (La Scène aux ados, Promotion théâtre, éditions Lansman, 2015), Des Miettes (recueil de nouvelles La Peau des autres, éditions La Passe du vent, 2015), Café de la Porte Dorée (recueil de nouvelles, concours Musanostra 2018), Contre le mur de pierre, Et sa désolation (recueil à venir, Musanostra 2020). Blog d'écriture en cours, Confiture d'épinards. Heureuse d'être parmi vous !

#L7 En tout cas, une affaire de fantôme(s)

Une visiteuse arrive dans une ville, un appartement. Elle y vient régulièrement, pour y voir une femme de son entourage : une femme âgée – ou d’un certain âge (sœur, tante, amie). Cette fois, elle fait le voyage à l’annonce de la mort de la femme. Écrire encore sur la traversée en bateau, dans la cabine. Préciser les liens qui unissent Continuer la lecture#L7 En tout cas, une affaire de fantôme(s)

#P6 Journal

Mardi / J’ai lavé à la main les assiettes et les tasses hongroises que j’ai remontées de la cave dans la malle en osier. À Ozoir, à Férolles, je les lavais déjà à la main à cause des fleurs, de peur qu’elles ne s’effacent. J’ai lavé mes assiettes et mes tasses et je les ai rangées dans le placard, sauf Continuer la lecture#P6 Journal

#L6 Double solitude

Elle ferme la porte qui claque. Pourquoi claque? C’est peut-être en silence. Elle ne se souvient pas. C’est sûrement mieux comme ça, qu’elle referme en silence. Elle reste un moment là, à l’entrée, sans pouvoir avancer. Elle attend un instant. Ne sait pas si elle pourra aller plus loin. Mais rester là, plantée là, c’est ridicule : elle avance comme Continuer la lecture#L6 Double solitude

#P5 non pas au fusil

fatigue impuissante, yeux ouverts même fermés, cinémascope sans image, toile noire et brouillée, rien ne se crée : je pourrais dire paroi, je pourrais dire cerveau, morsure de douleur, à la tenaille, et si je sombre sans réveil, tant pis pour les matins  membres raidis, fourmillements, qu’on me tire, non pas au fusil : aux extrémités, les mains les pieds pour que je m’étende, de tout mon long éreintée, faire que je dorme ; la chose émerge et je me Continuer la lecture#P5 non pas au fusil

#L5 Décalcochaos

Elle a les yeux verts ou gris, seul le ciel sait, le front bombé, les pommettes hautes, les lèvres hydratées à la crème de huit heures, les attaches fines, un pas de moineau. Elle ne veut pas qu’on sauce l’assiette avec le pain, qu’on boive l’eau à la bouteille. Elle empoigne le croupion de poulet dans le plat familial, son Continuer la lecture#L5 Décalcochaos

#P4 C’est complet

Tu m’as laissée sortir comme ça, avec ma jupe trop courte, bottes aux mollets et les genoux qui dépassent, c’est complet. Manquerait plus que je tombe par terre et qu’on me ramasse à coup de Mercurochrome, comme quand j’étais gamine dans la rue Michelet, c’est complet. À mon âge, j’ai l’air de quoi. Pas de miroir à l’hôtel, faut dire, Continuer la lecture#P4 C’est complet

#L4 Sentimenthèque

1 – La Cicatrice, Bruce Lowery, avec son beau visage d’écrivain sur la quatrième de couverture et ce patronyme qui porte l’amour : histoire de deux frères dont un souffre et l’autre meurt – il faudrait que je le relise 2 – François le Bossu, la Comtesse de Ségur : chute et souffrance physique encore (ce que je note) – lu dix Continuer la lecture#L4 Sentimenthèque

#P3 À chaque lieu son mets

Il faut pas saucer l’assiette avec le pain. Elle te dit pas ça, ta mère, qu’il faut pas saucer l’assiette avec le pain ? Mie mouillée sous croûte dorée dans l’assiette pleine de jus de poulet où baignent encore quelques patates du champ de patates à Mémé. Mémé aime bien saucer, et on fait comme Mémé, sauf Tatie qui n’aime pas Continuer la lecture#P3 À chaque lieu son mets

#L3 Trois voix

C’est là qu’elle se mettait pour regarder les barques, l’eau, les bateaux, et les immeubles en face, le long de la jetée : elle restait là longtemps, attendait l’arrivée, une femme le plus souvent, avec un bagage léger, une valise à roulettes, une femme ou bien deux, sœurs ou amies, avec des enfants parfois, qui suivaient, qui couraient derrière et sautillaient, Continuer la lecture#L3 Trois voix

#P2 les mêmes images

ozoir, rue des pensées, portraits de famille dans les escaliers, icônes, cadres dorés, paysages de neige, fenêtre sur le jardin, étang et grand cygne blanc, pain surprise à noël, baignoire dans le bureau, près de la table avec machine à écrire, rame de papier, mains fines, crème de huit heures, elisabeth arden, produits de beauté, poudre de soleil, huile pour la peau et parfum, articles pour le journal, tasse de café, tartine briochée, dimanche promenade en forêt, parc du manoir, hache ou marteau on sait jamais, des légendes des Continuer la lecture#P2 les mêmes images