A propos de Guy Torrens

Guy Torrens est né en 1952 à Alger. Après des études de philosophie, il se tourne vers le métier d’éducateur auprès de jeunes délinquants. Il anime des ateliers d‘écriture créative à Marseille où il réside. L’écriture et la scène : Chanteur parolier de trois groupes de rock punk ( Fin de série, Dirty Bitch, L.V.3.S) de 1985 à 1995. Tournées principalement en Allemagne, Pologne, République Tchèque, Belgique. Das Klub. Scène vide. La nuit a digéré les derniers spectateurs. Claquements répétitifs d’un soupirail mal fermé. Rythmique minimaliste. « Port de l’angoisse, je bois tes mots, pas tes lèvres. » Les derniers mots flottent encore. Martèlement des pieds, jets de bière, éjaculations spectaculaires. L’écriture et la nécessité : Après la mort de son compagnon qui a partagé sa vie pendant 25 ans, il se consacre entièrement à l’écriture. Poèmes, romans, nouvelles, pièces de théâtre. C’est le bruit du moteur. La mort ne fait pas de bruit. Une fuite sidérée. Celle des rêves. Sombre était le jour, sombre était la nuit. On vivait dans cette opacité, propre à rendre fou, n’importe quel homme normalement constitué ; Le message arriva le matin du 2 janvier. Un cri d’année nouvelle. Anonyme. « La vie n’est qu’un sillon, celui qu’on ne peut tracer, les nuits d’errances sont des meurtres. »

Eclats de vies

On voit bien que vous ne connaissez pas Alexandre S ! Vous croyez le connaître parce que vous l’avez entraperçu à un vernissage ou à un concert…. Toujours le dernier à arriver… le premier à partir …Il ne  regarde jamais les œuvres qui sont exposées…Il va d’un groupe à l’autre…Il grapille des infos…Il les recycle après…Voilà c’est ça un recycleur d’infos…. Continuer la lectureEclats de vies

Lignes de vie

Lignes de vie Je laisse la nuit s’étendre sur la terrasse. Des lumières clignotent. Des appartements encore allumés. Il est tard. Tu es là. Face à moi une fois encore. Ça fait longtemps que je ne t’ai pas parlé. Je te regarde. Tu n’as pas changé. Tes yeux verts, perdus dans la myopie quand tu enlève tes lunettes et qui Continuer la lectureLignes de vie

Rendez-vous raté

Il est dans le hall de la Gare, à l’heure dite du rendez-vous, la verrière sale donne une lumière tremblante il y a du bruit, du mouvement, des attentes impatientes, des ruptures larmoyantes, des séparations de quai, des retrouvailles heureuses, des solitudes qui se traînent au milieu des autres pour ne pas sombrer, des mélanges de parfums, des odeurs de Continuer la lectureRendez-vous raté

Malédiction

Alexandre S n’en revient pas, il s’en veut, de ces appels manqués et d’un numéro qu’il ne connaît même pas. Il n’avait pas entendu la sonnerie ou n’avait pas voulu entendre. Ça lui arrivait souvent cette amnésie téléphonique. Ce qui l’énerve, c’est l’absence de message. Des appels manqués sur le vide. Après tu peux imaginer n’importe quoi , n’importe qui. Continuer la lectureMalédiction

Voix

 Alexandre S La mer n’a aucune issue. Une courte pente au milieu des grands eucalyptus- c’était donc ça cette odeur et ces frémissements-arrivée sur une route déserte en pleine forêt. Encore tôt mais déjà des ombres longues et une humidité, un avant-goût du crépuscule.  Des gouttes de sueur sur le front par la marche forcée, une inquiétude dans les yeux Continuer la lectureVoix

Dialogues

Dialogues Une vieille femme sur un banc, son fils à côté d’elle. Ils sont vêtus avec élégance. Il tient un livre qu’il n’ouvre jamais. Elle est perdue dans leur silence. Le sien et celui de l’autre. Elle parle maintenant à voix très basse. Un murmure de mots sans suites. Sa main va et vient sur sa cuisse, une main flétrie, Continuer la lectureDialogues

Attente

Les premiers pas hésitants. D’abord se faire aux lieux, chercher où boire, où, fumer, où pisser. Tout est en place. Regarder ceux qui entrent peu à peu. Habitat mental encore dispersé. Des mecs seuls. Des groupes à peine bruyants pour l’instant. Les paroles sont rares ou quelques éclats de rires, pour paraître. La joie ça se montre sinon aucun intérêt. Continuer la lectureAttente

Elles

Elles Elle, fondatrice, lignée aux noms multiples, de l’Espagne exilée, tablier noir, yeux perçants, une nichée ( six) autour d’elle, qui pisse sur le charbon pour le rendre plus lourd, quelques sous de plus et toujours le soleil aveuglant. Elle, fondatrice,  bannie de son village pour un enfant sans père ( il l’épousera après), marchant dans les rues d’Alger, une Continuer la lectureElles