A propos de Thibaut Hingrai

π 0 ∞ D'équinoxes en solstices Et http://surleschantiers.wordpress.com Et https://www.instagram.com/thbhngr/

#été2023 #01bis | Mystères

On peut trouver dans ses textes et ses interviews plusieurs passages évoquant sa révélation à l’écriture. Je ne les avais jamais encore rassemblés, mais ce qui est vertigineux et un peu angoissant, c’est que le moi lecteur, aux différentes époques de leur lecture, les a systématiquement surlignés. Je me souviens, quand j’étais tout juste sorti du lycée, j’étais effrayé par Continuer la lecture#été2023 #01bis | Mystères

#été2023 #01 | Rupture

Il n’a pas seulement arrêté d’écrire, il a arrêté de parler également. Je n’ai que des hypothèses. Comme une rupture d’amour avec les mots. La même gourmandise, la même hâte qui l’avait fait apprendre à lire, vouloir décrypter tous les textes de la terre, l’avait poussé, quarante ans plus tard, à abandonner le langage. L’idylle s’était mué en mariage terne, Continuer la lecture#été2023 #01 | Rupture

carnets individuels | Thibaut Hingrai

Je ne vois que le passé/ Ce n’est pas non plus ce miroir où je ne me reflète pas/ Ce que j’écris est ma seule perception du futur. # Ni vin, ni cigarette, mon corps les appelle et les rejette. Je me souviens rarement de mes premières rencontres. Des jeux de mots et des textures. Je peux rattacher chaque bonbon à Continuer la lecturecarnets individuels | Thibaut Hingrai

#carnets #prologue | un carnet

Prologue. Famille: maman, papa, livret. Santé (aussi vieux que moi): la couverture bleue, pelliculée, rayée, pliée, écornée, laisse apparaitre sa chair cartonnée, quand on la soulève, elle dévoile des pages fines, bichromes, roses et noires. Correspondance: mots à découper, comme des vignettes ou des faux billets. Notes: des nombres de 0 à 20 assortis de commentaires.  S’approprier le carnet, trouver Continuer la lecture#carnets #prologue | un carnet

#L1 _ 1

C’est ici. Un triangle de terre, isolé du monde par la nationale abandonnée, une proue au-dessus du vide; et de la ville à vingt ou trente kilomètres en contrebas dans le creux suivant le sillage du fleuve fatigué. Elle longe les grilles enfoncées dans le muret de pierre jusqu’à atteindre la porte, juste avant la corniche, près de l’angle obtus. Continuer la lecture#L1 _ 1

#L4 |la nostalgie du crabe

D’Enid Blyton, de Oui-oui et la gomme magique, le pouvoir, l’angoisse et la magie, la possibilité d’un espace qui ne soit pas et d’un espace qui soit sans, la possibilité d’un ailleurs l’ailleurs. (Italo Calvino, Fred) De Robert Musil, de L’homme sans qualité, le point d’interrogation, l’infini et le visage brisé sur la couverture – si j’aperçois le monde à Continuer la lecture#L4 |la nostalgie du crabe

La source et l’océan

La mémoire de l’eau est liquide, elle se conforme au moule qui l’accueille: des enfants qui clament leur âge, la saveur d’une montagne, un rituel du soir. On ne retient bientôt plus que ces récipients aux formes et aux motifs variés, où s’agrègent les instants épars. Mais d’un verre d’eau précis que tu as bu, de cette eau-là, à cet Continuer la lectureLa source et l’océan

Elle n’est ni dehors, ni dedans, elle fume dans la véranda aux fumeurs. Elle ne lit pas, elle n’écrit pas. Elle ne regarde pas les passants. Elle ne boit pas, pas d’alcool ni le café qu’elle commande pour le droit d’être là, qui n’était pas bon chaud, qui sera encore moins bon froid, toujours couvert d’une pellicule de poussières quand Continuer la lecture

Trempette

Il n’y a plus de foule, la foule, c’est le 19ème siècle, la foule au 20ème siècle déjà n’existait plus que dans les représentations, aussi réelle que le cow boy de western, ou contenue, découpée dans un cadre politique et massacrant, pour faire croire qu’elle existe encore, mais il n’y a plus de foule, ni même de géante gazeuse, il Continuer la lectureTrempette