#techniques #03 | mon mutisme dites-vous

Mon corps bien droit, présence presque anonyme, sans rectitude pour ne pas choquer les regards, dans la ville, seul face au fleuve ou dans la contemplation des pierres, au milieu des passants, dans un groupe assis autour d’une table, sur une place à l’ombre d’un platane, mon visage tourné vers le premier violon dans notre quatuor amical, je regarde, j’écoute, Continuer la lecture#techniques #03 | mon mutisme dites-vous

#techniques #03 | Derrière

Les silences de mon corps d’arbre, cette chair mutante au grésillement presque imperceptible. Les frémissements d’écorces s’entretissent sous le passage des doigts, de gouttes d’eau, ou la chute d’un cheveu. Le tissu de peau se plisse au gré de mouvements — ouvrir ou fermer la main, serrer ou desserrer le poing, plisser ou déplisser le front — laissant apparaître des Continuer la lecture#techniques #03 | Derrière

#techniques #03 | Derrière les silences

mon corps voulant s’effondrer, s’effacer, disparaître, s’enfoncer mais impossible, bitume trop dur du sol de la ville, alors marcher, marcher et demeurer, demeurer là en surface, dans l’attente de mes paroles à venir mais, il le sait mon corps, elles ne viendront pas, elles ne sortiront pas mes paroles, trop difficiles de les prononcer, il connaît ces silences, il connaît Continuer la lecture#techniques #03 | Derrière les silences

#technique #03 | 2 riens – notes

Mon corps se tient sur cette planche dressée un peu au-dessus des regards sous cette lumière qui le montre. Peut-être que mon corps a froid. Peut-être qu’à se tenir ainsi immobile sous cette lumière la tête de mon corps est prise de vertige ou ce sont mes pieds qui chancèlent. Je suis nue et la peau de mon corps frisonne Continuer la lecture#technique #03 | 2 riens – notes

#techniques #03 | Corps manifeste

Il se manifeste, il-manifeste, cherche par tous les pores, tous les canaux, à être déchiffré. Même immobile Il va si vite. Qui pour le suivre ? Il laisse à peine le temps d’apprendre toutes les clés. On devine la circulation du chant, une partition qu’il interprète jour et nuit. Avec, pour brouiller les pistes, des rumeurs, des cris, des silences incertains. Continuer la lecture#techniques #03 | Corps manifeste

#techniques #03 | cénotaphe

Mon corps n’est pas derrière les silences : au milieu d’eux, il en survit comme il s’en protège. Sôma sêma, a se laisser séduire longtemps par le jeu des mots d’un grec qui n’avait même pas lu Marcel Mauss, on met très longtemps à comprendre que toute une vie se passe à faire tenir debout un tombeau vide, non une Continuer la lecture#techniques #03 | cénotaphe

#techniques #03 (2) | méditation

Mon corps est encore en proie à la vie qui l’inonde de ses ondes électrisantes et de son activité cannibale, encore dévoré de l’intérieur par les pensées phagocytantes, par les liens qui l’entravent, par ce cerveau qui l’éteint. Je suis assis sur une chaise, sans confort, sans souffrance, simplement. Mes mains sont posées sur mes cuisses, mes pieds reposent sur Continuer la lecture#techniques #03 (2) | méditation

#techniques #03 | un peu à l’étourdie

Derrière les silences, son corps, les silences et les hautes herbes, les mousses rases. La Masse allongée, est ronde et rose. Elle n’est pas uniforme. Au long des versants escarpés, sur la chair élastique, je trottine. Elle gît parmi les hautes herbes, sous la lumière, dans la trouée, les excroissances rosées, rattachées au troncs, exposées aux rayons du soleil, déposées Continuer la lecture#techniques #03 | un peu à l’étourdie

#techniques #03 | ce corps : déliquescent

Je sais les silences qui entourent mon corps comme pansements, bandes bien serrées sur plaies, les silences glissent sur la peau, la plissent, striées du tissu bref des non-dits, des douleurs bien comprimées sous le crêpe stérile, la contention du gémissement, le bâillon du cri apposé à l’invisible blessure. Ce que le silence fait naître de résilience, d’acceptation, de souffle, Continuer la lecture#techniques #03 | ce corps : déliquescent

plus obligée

Aujourd’hui je ne suis plus obligée. J’ai attendu vraiment très longtemps, depuis les années sans début. Je reste dans la pénombre où maigrit le jour. Elle surgit toujours différente. Elle frappant, repoussant d’un coup. Elle crochant les volets à barreaux. Elle fondant sur moi. Elle porte les draps pliés carré ou bien le plateau entre les mains. Elle secoue le Continuer la lectureplus obligée