A propos de Marion T.

Après tout : et pourquoi pas ?

#été 2023 #12 | Brocante

Souvent le matin je reste là, en terrasse sur la place, dans la rue principale. Il y a derrière moi un bâtiment fermé au public : d’anciens bassins. Il y a vingt-cinq ou trente ans ils sont des milliers de curistes. Aujourd’hui quelques centaines à peine. En face, la buvette ouvre à 9h et à 11h. Les curistes viennent boire Continuer la lecture#été 2023 #12 | Brocante

#été2023 #11bis | Fondations

Je le vois plusieurs fois. Il vient de l’autre côté de la vallée. Moi je ne suis pas boulanger, moi je nourris le peuple. Au petit bar, il livre le pain. Et qu’est-ce que tu feras toi dans tes grandes villes le jour où il n’y aura plus de pain, hein qu’est-ce qu’elle fera. Il dit ça et il se Continuer la lecture#été2023 #11bis | Fondations

#été2023 #11 | Entre les mailles

Je dis tantôt, à certains moments, il faut des causses ou des villes thermales, des espaces où se simplifier. Ici le village ou le bourg sont d’une configuration si simple : les jardins à étages, les maisons à étages, la vie à étage, des strates, une structure qui s’exposent au regard, une rue principale rectiligne qui s’enfonce entre les deux Continuer la lecture#été2023 #11 | Entre les mailles

#été2023 #10bis | Les couleurs vives

Ici c’est votre aquarium, peut-être ? Est-ce donc la vallée qui nous donne ainsi des allures de petit poisson ? Je vois le matin votre silhouette, le carnet à la main. Vous aimez cela n’est-ce pas, ce mot silhouette ? Il vous épargne d’en dire trop de toutes ces impasses, ces impensés à la vue d’un être humain. Je l’ai Continuer la lecture#été2023 #10bis | Les couleurs vives

#été 2023 #10 | Le veilleur de nuit

Il fait nuit. A la sortie du grand hôtel, la rue est masquée par la masse sombre des rhododendrons. Les réverbères sont éteints. Il est 21h. Le crépuscule puis la nuit, descendent en nappes sur la vallée. Plus loin c’est l’ancien complexe hôtelier abandonné et son architecture art nouveau, l’immense marquise aux lignes courbes telle du papier gondolé. Plus loin Continuer la lecture#été 2023 #10 | Le veilleur de nuit

été2023 #09bis | Journal de Pl

Pl. le 12 août 2023 J’ai disparu. J’ai invoqué un vol de téléphone quand je l’avais simplement jeté dans le fleuve. Il est 18h quand le bus quitte R. et s’enfonce dans la forêt. Le ciel est d’un blanc laiteux. J’ignorais, y allant que ce que j’y trouverais correspondrait très exactement à l’image que je m’en faisais. C’est qu’il nous Continuer la lectureété2023 #09bis | Journal de Pl

#été2023 #09 | Paysage / archétype

Même j’ai retrouvé debout la Velléda. PV On dit paysage, on imagine des lignes, un tableau, des couleurs, des couches, une géométrie. On dit paysages imaginaires. On dit paysage mental. Quelque chose alors de plus enchevêtré, grouillant, des architectures impossibles, les palais de mémoire tu vois, j’ai toujours cru voir les tableaux bizarres, de… de qui déjà ? Tu sais, Continuer la lecture#été2023 #09 | Paysage / archétype

#été2023 #08 | Parquet

Dans le salon, sont un parquet et une petite lampe d’albâtre posée sur l’étagère de la bibliothèque. Les lattes cloutées selon un agencement en quinconce, laissent apparaître en leurs interstices les lambourdes, comme une peau mince et fine révèle les veines et l’ossature du squelette. Divers objets s’y amoncellent – perles, aiguilles, clous, épingles à cheveux. Autrefois, des ficelles et Continuer la lecture#été2023 #08 | Parquet

#été2023 #07bis | Interstices

Je n’ai pas assez parlé de cette odeur, ce parfum d’épices au sortir du souk, des effluves comme des échos, émanations diffuses qui lentement s’évanouissent dans le T shirt roulé en boule. Une légère odeur de tabac froid imprègne la pièce, aussi, senteurs de cuir et de rose, fragrance chimique du gel douche, fruit de la passion, vanille, patchouli, odeur poivrée et Continuer la lecture#été2023 #07bis | Interstices

#été2023 #07 | Ne dors pas

Il y a le poème de Rumi que je n’ai pas retrouvé. Il dit « ne dors pas ». Et d’autres poèmes aussi de celui-là, on dit : des poèmes de lutte. Il dit « vienne le marteau de notre sang sur l’enclume de la vie ». Il parle de lierre, il parle de ronce, de ce qui enlace, s’enchevêtre, se diffuse, se noue, Continuer la lecture#été2023 #07 | Ne dors pas