#40jours #39 | Le temps est un traître de cape et d’épée qui vous glisse sa poudre d’oubli

Je n’aurais jamais dû y retourner, même de cette façon-là. Vu du ciel, tout devient petit, plat, il manque les odeurs, les bruits, la fraîcheur de l’air marin, le vent dans les cheveux, le soleil sur la peau, il manque le passé, les moments partagés, il manque surtout les miens et les autres. C’est sûrement la facilité qui m’a piégé. Continuer la lecture#40jours #39 | Le temps est un traître de cape et d’épée qui vous glisse sa poudre d’oubli

#40jours #39 | ce qu’il reste

Une petite fille saute sur le trottoir, ses doigts glissent sur le grillage dessus la gare, elle voit partir les trains, les chaussures tremblent sous terre, le fracas de l’acier se déplace petit puis grande vitesse, le bruit, les gens, l’odeur, les pas vont et viennent. Des hommes sols comme toutes gares attendent bas, la crasse chevilles, les gobelets pièces Continuer la lecture#40jours #39 | ce qu’il reste

#40jours #39 | vacances de février

Veille. Grand voyage. Février. Chaque année. Veille. Et avant-veille. Préparatifs. Absence. Deux semaines. Bagage. En conséquence. Excitations. Ma mère. Les valises. Les sacs. Convenablement remplis. Chaque recoin. Bouché. Chaque petite place. Occupée. Pas trop. En emporter. Le nécessaire. Le suffisant. Serrer. Se débrouiller. Là-bas. Mon père. Le voyage. En voiture. Explications. Les routes empruntées. Les nationales. Les régions. Écouter. Religieusement. Continuer la lecture#40jours #39 | vacances de février

#40jours #39 | trajet d’enfant

De l’école primaire jusqu’à chez mes parents. Une bonne demi-heure de marche à travers les rues de la ville, de celles qui lentement s’évaporent du centre vers une idée très citadine de la campagne. La banlieue. Parce que je ne garde en mémoire que les retours, à midi et le soir. Pas de cantine à mon école, pas quand j’y Continuer la lecture#40jours #39 | trajet d’enfant

# 40 Jours # 39 | Une enfance de fille

On est en Espagne en 1936. La guerre civile est sur le point d’éclater, et ma mère est une mauvaise pauvre. Une mauvaise pauvre est une pauvre qui ouvre sa gueule. Ma mère , le 18 Juillet 1936, ouvre sa gueule pour la première fois de sa vie. Elle a quinze ans. Elle habite un village coupé du monde où, Continuer la lecture# 40 Jours # 39 | Une enfance de fille

#40 jours #39 | La joie d’être deux

Elle voit dans son écran d’ordinateur ce monsieur qui a tout lu, tout écouté et surtout tout bu. Il avait tout avalé d’une traite en ne perdant pas une miette de son refrain : dans ses vestiaires de l’enfance, elle a tout perdu et elle s’est perdue à rattraper un temps qui ne lui revenait plus à l’esprit. Elle s’est perdue Continuer la lecture#40 jours #39 | La joie d’être deux

#40 jours #39 La GS break et les éléphants roses

À la joie du départ venait dès les premiers kilomètres se superposer l’angoisse des virages, la nausée latente, présente du premier au dernier kilomètre. Il fallait fermer les yeux et imaginer des éléphants roses. Cette image accompagnait chaque trajet, elle était la seule à pouvoir faire diversion sur l’envie de dégueuler qui s’installait à chaque fois, surtout à l’époque de Continuer la lecture#40 jours #39 La GS break et les éléphants roses

#40 jours #39 | la tante qui pique

J’ai appris bien après qu’elle attendait toute la journée, dès l’aube. Elle se levait tôt, toujours, même en été quand le soleil fait la nuit courte. Mais ce jour-là, le jour de la visite, elle attendait et les heures étaient longues, même en s’occupant, à faire sa toilette, à se brosser longuement les cheveux, à les rassembler dans un chignon Continuer la lecture#40 jours #39 | la tante qui pique