vers écrire-film #05 | frontière

Tout à fait ça, saisir le moment précis où le compositeur Giacinto Scelsi entre dans sa maison de Rome près du Palatin et du Forum. Il se tient droit le grand regard bleu sûr de lui et de son horizon sa chevelure toute blanche. Il a le teint frais aujourd’hui, il vient de traverser le Forum. Chaque fois intérieurement il Continuer la lecturevers écrire-film #05 | frontière

Vers un écrire/film #05 | je veux saisir Graciela Iturbide

Je veux saisir Graciela Iturbide là, à cet instant où elle attrape l’appareil photo que son père, photographe amateur, lui a offert. C’est la porte de l’adolescence qu’elle pousse munie d’un objet médiateur entre elle et le monde. Elle penche sa tête sur l’objet qu’elle tient à deux mains et plonge dans son monde interne. Je veux saisir Graciela Iturbide Continuer la lectureVers un écrire/film #05 | je veux saisir Graciela Iturbide

vers un écrire/film #05 | je rentre se dit-elle sur scène

je rentre se dit-elle sur scène à Saidnaya ǀ pousse la porte de la maison où flotte l’odeur du tabac celle du café du miel tiédi et des bouquets d’ épices à travers cette poussière jaune atomisée de la terre recouvrant la peau ou les murs les nappes blanches telle un collier des dessins ou des semis poussières diffractées enveloppantes Continuer la lecturevers un écrire/film #05 | je rentre se dit-elle sur scène

vers un écrire/film #05 | l’insaisissable

Je veux saisir l’insaisissable de ta présence derrière la porte, la porte de derrière ainsi nommée, la porte de l’enfance, les aboiements insupportables des chiens et puis plus rien, plus de chiens, mais des chats dont l’odeur subsiste dans la véranda, les plantes, tes plantes ne sont plus arrosées, le babyfoot est recouvert de poussière, la voix des enfants et Continuer la lecturevers un écrire/film #05 | l’insaisissable

Vers un écrire/film #05 | trois notes de fiction

Je veux saisir Carlos Santana, là, au moment précis où il devient ces trois notes de musique. Federico est tombé devant lui. Federico est allongé sur le sol, il ne bouge presque plus. Vaincu par la mescaline, victime de trop vouloir rêver. Alors, Carlos Alberto Santana Barragán se penche sur son ami. Il lui parle, il le réconforte, il lui Continuer la lectureVers un écrire/film #05 | trois notes de fiction

vers un écrire-film #05 | ce qui sait le mieux, parler du soleil, ce sont les groseilles

/ Je veux me souvenir de Rose, encore embrumée de sommeil, entrant dans sa cuisine. Cette pièce qui, pour elle, est le centre de la maison, son cœur. C’est un petit matin d’été. La lumière éclate et pare de rose les cimes du Pelvoux au fond de la vallée. Elle vibre dans la haie de groseilliers et leurs baies deviennent Continuer la lecturevers un écrire-film #05 | ce qui sait le mieux, parler du soleil, ce sont les groseilles

vers un écrire/film #05 | instant brûlant

Je veux saisir Richarme là, à cet instant précis où elle grimpe l’escalier qui conduit à son atelier. Une fois les affaires quotidiennes expédiées, elle peut penser à la peinture et elle se hisse en se tenant au bois de la rampe. Son corps est lourd, âgé déjà. Nous sommes en été 1980 en Languedoc. Elle monte lentement comme si Continuer la lecturevers un écrire/film #05 | instant brûlant

vers un écrire/film #05 | frappez avant d’entrer.

Je veux saisir cet instant où Giacometti pousse lentement la porte de son atelier de son atelier étroit, dénudé, sobre et presque sale, de son atelier du 46 bis de la rue Hippolyte-Maindron dans le XIVème arrondissement de Paris, cet atelier aux murs fatigués et gris sur lesquels sont encore au crayon, dessinées, des traces de lui, je veux saisir Continuer la lecturevers un écrire/film #05 | frappez avant d’entrer.

vers un écrire/film #05 | rouge

saisir quelque chose de sa pensée là, quand il ferme la porte du coffre – c’est une quatre L et elle est rouge – comme le sang, probablement comme la révolution bolchévique comme la teinte de leur étoile – ce qu’il pense, là, en allant ouvrir la porte avant gauche, est-ce au trajet ? ou attend-il la manœuvre ? À la façon Continuer la lecturevers un écrire/film #05 | rouge

vers un écrire/film #5 | je te vois

Je te vois ombre grise sur le sol, figure découpée sur le seuil de ta disparition, tu entres et n’entres pas,  te pâlis et restes sur le pas, le pas de la porte, esquissant une trace qui durera toutes nos vies à nous qui t’avons côtoyé, convoyé quelque peu trop peu ensemble, tu es là et tu n’y es pas, Continuer la lecturevers un écrire/film #5 | je te vois