faire un livre #10 | fleurs de fêlure

Un jour à la fois. Chaque jour qui passe est un jour de gagné. Mais gagné sur quoi ? Elle se dit pourtant qu’il faut continuer. Mais pour aller où ? Elle ne sait pas. Alors ses pas la mènent et la ramènent ici, semaine après semaine, un petit bouquet à la main quand elle peut en trouver un. Ce n’est pas Continuer la lecturefaire un livre #10 | fleurs de fêlure

#L10 | tentative d’épuisement d’une vision

Elle avait cette image, toujours avant de dormir, une sorte de film, aux couleurs passées, comme un enregistrement ancien, dans lequel elle descendait des marches, seule, elle ne savait pas d’où elle venait, elle descendait ces marches en colimaçon, en fer, blanc, et elle arrivait dans un jardin, l’herbe y était folle et verte. Ses rêves en avaient la couleur. Continuer la lecture#L10 | tentative d’épuisement d’une vision

épuisement du coin

Il essaye de s’installer dans les odeurs du lieu, elles ne sont plus exactement les mêmes. Il hume si fort qu’il parvient à peine à transpercer le pesant renfermé qui masque ce qu’il cherche à retrouver en rentrant là, à nouveau, après toutes ces années. Ce qui fut son coin, à elle. Briser la coquille qui renferme sa voix tue depuis si Continuer la lectureépuisement du coin

#L10 | exit la bête qui ronge

Exit la bête qui ronge. Elle sait que tout a commencé voilà une trentaine d’années, sur une place dans une ville suisse, vers minuit, lors d’une querelle dans laquelle la jalousie occupait un espace injustifié. Il avait donné un coup de pied dans sa valise, elle avait roulé sur le sol pentu puis était tombée sur le flanc gauche au Continuer la lecture#L10 | exit la bête qui ronge

#L10 | une belle vie toute lisse

La voilà à nouveau dans ce café qu’elle aime. Ambiance chaleureuse, feutrée, du calme, du rouge, du velours, odeur de café…elle sera tranquille pour réfléchir. C’est ce qu’elle pense, mais non. Elle n’est pas tranquille, elle s’en veut, elle est en colère contre lui, pour sa trahison, contre elle, pour n’avoir rien vu, rien compris. Pas sensible, pas consciente du Continuer la lecture#L10 | une belle vie toute lisse

#L10 L’enfant et la choucroute

L’enfant est planté devant l’armoire à confitures. Ça pue la choucroute rance. L’enfant est planté devant son assiette. Ça pue. Tu dois finir. L’enfant est planté. La choucroute pue. Tu dois finir ton assiette. L’enfant se bouche le nez. La confiture, il faut choisir la confiture, pas la choucroute. C’est la choucroute qui pue, pas la confiture. L’enfant est planté Continuer la lecture#L10 L’enfant et la choucroute

#L10 Le reflet

Regarder par la fenêtre. Elle se rend compte que c’est une activité qu’elle a pratiqué en continu du plus loin qu’elle s’en souvienne. Vers ses cinq, six ans déjà, elle regardait de la fenêtre du deuxième étage les autres enfants jouer dehors, ces enfants qu’elle aurait aimé rejoindre, ce à quoi ses parents, par peur, ne consentaient pas. Plus tôt Continuer la lecture#L10 Le reflet

L#10 Pétrification

Pétrifiée. Il n’y a pas d’autre mot pour tenter de dire. Dire ce qui se produit en elle. À l’arrêt, comme un chien. Au milieu de quoi. Au milieu de rien. Et lâcher tout. Tout ce qui est elle, ou qu’elle croit tel. Et rester au bord. Ne pas faire un pas vers. Ne pas reculer non plus. Elle ne Continuer la lectureL#10 Pétrification

#L10 | L’écheveau du sort

Une ville illuminée entrevue une nuit, des bulles d’air colorées traversées de lumière ainsi qu’une nuée de lampions, les coques de phryganes toutes d’or et de pierres précieuses reposent telles des sépulcres, des corps chimères, mi peau mi cartilage, des insectes volants aux ailes déployées marchant au fond de l’eau, ville de carnaval, subaquatique, ville lumière, ville à fonder. #P8 Continuer la lecture#L10 | L’écheveau du sort

L#10 Une si belle journée de septembre

C’est une très belle journée de septembre. Il a décidé de faire un petit tour dans Paris. Boulevard Saint-Antoine, il y a un attroupement devant l’école d’Eugénie, femme de napoléon III. Il a du mal à passer, des femmes monopolisent le trottoir, font blocus, un véritable mur de corps bronzés habillés comme en juillet alors qu’on est déjà en septembre. Continuer la lectureL#10 Une si belle journée de septembre