Le double voyage #06 | polysémie des silences

Sous voiles, cela n’arrivait que sous voiles — Lui qui savait tout ce qu’il faut savoir de la vie — Savoir ce qu’il faut pour ne pas mourir — en mer — à terre — en temps de paix — en temps de guerre — Moi qui ne savait rien et qu’il autorisait à monter à bord — Le piètre Continuer la lectureLe double voyage #06 | polysémie des silences

#photofictions #03 | cette jeune femme

Dans cette lumière douce et basse c’est elle, cette jeune femme, la trentaine, ces yeux bruns, cheveux courts et noirs, une frange. Elle porte une chemise à grands motifs ethniques, on est en 1972. Les paupières inférieures sont gonflées, enveloppées d’ombre et de mascara défait. Elle sourit, un de ces sourires qu’on va chercher loin. Elle est assise devant une Continuer la lecture#photofictions #03 | cette jeune femme

#40jours #15 | divagations élucubrations

Invisible / pas de couleur sauf d’or / inconnu musique faux soupir / involontaire / spectacle laisse bouche bée / implacable / maléfique / funeste / écrire / prendre toute son énergie dedans / énumérer / nouveau mode d’évasion / nostalgie / retourner cœur / peur / faire se nouer les intestins / rêve / remplir estomac / il n’est Continuer la lecture#40jours #15 | divagations élucubrations

#40jours #15 | Je suis assis dans une pièce

Je me sens mal à l’aise. Je ne sais pas si je devrais le dire, si c’est bien raisonnable de l’avouer. J’entends des voix. Dans la rue, au bureau, à la maison, des voix proches ou lointaines, inconnues ou amicales, peu importe, ce ne sont pas des voix de personnes mortes, je ne les entends dans l’au-delà, non. J’entends des Continuer la lecture#40jours #15 | Je suis assis dans une pièce

#40jours #prologue | en dessous c’est le vide

à flanc de colline un réseau de ruelles étroites, des murs aveugles, le ciment blanc, les murs tu les frôles pour ne pas sentir la chaleur déjà trop forte, ici rien ne pousse, ici les voix sont tues, absorbées dans le blanc des murs, tu pourrais crier que personne n’entendrait, ce n’est pas même une ville mais son souvenir : Continuer la lecture#40jours #prologue | en dessous c’est le vide

vers un écrire film #08 | les voix absentes

paragraphe 1 Si j’étais compositrice de musique, je capterais les voix absentes et j’écrirais leurs  silences. Il faut, je le sais par expérience de la  patience. Savoir ne pas vouloir. Errer, accepter de se perdre. Muni d’un enregistreur numérique se rendre dans les nécropoles? Sous la pierre chasser ? Vous ne récolterez que du vent. Un chat-huant. Un chuchotement dévot. Les Continuer la lecturevers un écrire film #08 | les voix absentes

hors-série #impératif | Mentir, crier, verseller

Mens. Et à toi même d’abord qui garde espoir que les riens de tes gestes changent quelque chose à ce qui arrive. Mentons. Aux yeux et aux oreilles de tous avec la toute puissance des sérialisations du réel. Chaque acteur de l’Histoire a le storytelling adéquat pour la réécrire ou la nier selon ses besoins. Mentez.C’est vrai en temps de paix. C’est Continuer la lecturehors-série #impératif | Mentir, crier, verseller

hors-série #impératif | impuissance

Prends silence. Entre en dehors et ligature ton impuissance. Écoute.Tes tourments ne sont rien : ils sont. Creuse ton silence où bruit la terre. Prends silence. Recueille. Acte comme verser l’eau et la farine dans le plat d’un destin. Acte comme ouvrir ton silence à cette voix qui ne te connait, ni ne te cherche et dans sa nuit t’appelle; de Continuer la lecturehors-série #impératif | impuissance

vers un écrire/film #01 | entre 7h51 et 8h41

Écorce humide de la branche à contre jour. Rattrapage du point sur l’horizon à l’infini: premières lueurs dans la confusion de la mer et des nuages. Plan fixe large : un ciel bleu et vide, un seul petit nuage étrange à la gauche du cadre. Plan fixe large : la fourche d’une branche à contre jour à la droite du Continuer la lecturevers un écrire/film #01 | entre 7h51 et 8h41

autobiographies #08 | oasis persistants

C’était dans l’appartement tournant ; à vingt-deux vingt trois heures ; assis l’un en face de l’autre ; studieux occupés à la table de la salle à manger ; la maison endormie ; dans l’alcôve attenante sans porte ; la mère dormait ; la couverture remontée haute jusqu’aux oreilles ; le lampadaire torsadé éclairait sourdement la pièce ; l’abat-jour très grand ; dans les tons beige et marron ; un bateau Continuer la lectureautobiographies #08 | oasis persistants