#été2023 #02 | et le soleil s’efface du présent

Souvent elle s’est projetée dans cet espace et ne sait plus très bien aujourd’hui comment le définir, le nommer, l’habiter. Il est à la fois présence et absence, souvenir et réalité. C’est un lieu traversé qui ne ressemble en rien au souvenir censé le représenter. Il faut l’imaginer, le recréer, se l’apprivoiser encore et encore. Bien sûr, elle le reconnait Continuer la lecture#été2023 #02 | et le soleil s’efface du présent

#transversales #07 | lacunaire (sans se retourner)

Iom devant un clavier * Où l’on voit Iom très vieille écrire tous les matins de ses nuits. Dans le passé du passé de Iom ça s’était déjà produit, même très tôt dans sa vie; Iom adorait les histoires après elle écrivait des trucs comme des débuts d’histoire avec des dessins tout de même. Iom avait essayé de tenir un Continuer la lecture#transversales #07 | lacunaire (sans se retourner)

#photofictions #07 | Tu as pris la première photo

C’est toi qui as proposé je crois. Pas souvent que nous, tous les trois sur une photo. Un peu compliqué à cette époque de l’argentique et des retardateurs automatiques sans trépied. Toi derrière le viseur. Elle, entre nous deux, avec dans ses bras, l’enfant. Tous les quatre debout devant l’étang, la lisière en arrière-plan. C’est l’automne, l’enfant a le visage Continuer la lecture#photofictions #07 | Tu as pris la première photo

#40jours #36 | en Arles

Souvenirs d’un certain mercredi 18 août… 10 heures 38 – Pas de photo, me dit avec le sourire une femme en noire, cigarette à la main, devant le panonceau « interdit de fumer » à l’entrée du cimetière, mis en service en 1784. Une première poubelle ronde d’un mètre de haut, verte, trouée en sa partie supérieure par sept rangées de trente trous, dimension pièce Continuer la lecture#40jours #36 | en Arles

#40 jours #18 | Bords de ma ville

Illustration : photo d’une œuvre d’Ambroise Tièche :  » Zone Pavillonnaire », 7 enveloppes rectangulaires blanches avec fenêtres, rabats ouverts – on dirait 7 petites maisons identiques -, plexiglas, cadre alu. Un peu après l’arrêt du tram, un petit bout de ruisseau. Il disparaît sous ma ville, dans le sombre d’un collecteur grillagé. En passant, en mesurer le niveau à l’œil. Continuer la lecture#40 jours #18 | Bords de ma ville

#40jours #05 | tout chamboulé

Désordre chronologique. Villers-Semeuse (08 – Ardennes – Grand-Est – France – 3 594 habitants) : Un grand portail, qui lui paraissait immense chez Tonton Georges et Tata Déa. Une maison imposante — la dernière fois qu’il y pénétra, Apollo 11 entrait dans la légende de la conquête spatiale — on entrait par une petite porte sur le côté dans une grande pièce. Une énorme Continuer la lecture#40jours #05 | tout chamboulé

#40 jours #05 | Le souvenir revient

Le souvenir est dans la chambre du fond. Odeur de naphtaline. Du balatum beige. Tapisserie claire à motifs anciens et incertains. Au centre de la pièce un pilier de bois sombre soutient une poutre perpendiculaire qui traverse/renforce le plafond, assez bas. Un petit lustre art déco diffuse une faible lumière orangée. En dessous, une table ronde recouverte jusqu’au sol par Continuer la lecture#40 jours #05 | Le souvenir revient

#40jours #02 | aux marguerites

J’ai beau fouiller je n’ai pas de souvenirs de la vie derrière les fenêtres, aucune présence, aucun contrejour. Il y a bien quelques intérieurs éclairés — mais déserts — à Amsterdam, il y a des mouvements furtifs dans les restaurants chics au bord de Kamogawa à Kyoto, il y a le scintillement des façades américaines mais nous étions toujours trop loin Continuer la lecture#40jours #02 | aux marguerites

#P5 Tout arrêt semble impossible

des médicaments Pain Killers par Kurtis Garbutt CC-BY-SA 2.0 Source : Flickr

Entre mes nerfs, le mensonge éhonté de la peur se propage, car je dois, il est vital et nécessaire de me souvenir de demain. L’impératif brouille les certitudes, les pensées se broient et se désagrègent entre elles. Je me demande souvent – trop peut-être – si… …si je n’ai pas oublié de. Si je n’ai pas oublié de la porte Continuer la lecture#P5 Tout arrêt semble impossible

personnages#9, Pierre Bergounioux Temps référentiel et temps du récit

La périphérie pour les vendeurs forains, leurs camionnettes avec ces immatriculations de loin. Les mêmes depuis longtemps. Celui dont on voit blanchir la moustache, vous vend de ces ceinturons de cuir pour rien, à côté sa femme et des tas de sous-vêtements. Plus loin, une fille, un neveu, un fils, un bric-à-brac de pacotilles et de joujoux plastiques sur leurs Continuer la lecturepersonnages#9, Pierre Bergounioux Temps référentiel et temps du récit