A propos de Clement Martin

Hop. J'en suis. Jeune enseignant très heureux de sauter le pas de l'action dans cet atelier de François Bon dont je scrute avec intérêt les vidéos et recommandations depuis un certain temps et qui sont devenues pour moi une source de motivation constante. Grand désir de plonger cet été sous les mots afin d'inonder mes habitudes d'un coup de pouce littéraire. Matériel d’écriture : table basse sur parquet clair qu'éclaire une fenêtre de toit en sous-pente, boite chinoise en porcelaine, tasse à thé en terre cuite régulièrement approvisionnée munie de sa bombilla en cours d'oxydation, ordinateur Lenovo à quinze pouces, lampe de papier, coussin de kapok (2), banquette de kapok, matelas de kapok, méridienne d’occasion, fauteuil de cuir brun, piles de livres dans de nombreux coins, tête farcie par les ambitions du jour.

Les monts et la nuit germent dans l’ombre

Lorsqu’il brûle, l’oxydation du papier abandonne sa blancheur à l’obscurité de la cendre mais la mèche de la bougie attend la raréfaction de son essence, cire, huile, pétrole, alcool … La fin qui suscite l’éveil peut-elle intervenir à temps ? À la pointe du jour déclinant, le mont Wuhan retient son souffle. L’oiseau file les dernières notes de son chant Continuer la lectureLes monts et la nuit germent dans l’ombre

#L1 Suspension

Il avait beau chercher, il ne pouvait comprendre ce qui l’avait mené en ces parages. Quelques minutes encore auparavant, aussi sûr que le saut d’airain imprime à la cire la domination de son contour, il possédait une raison d’être, inscrite aux tréfonds de son âme. À présent qu’il venait de passer les murailles étincelantes de cuivre verré au parcours rotatif, Continuer la lecture#L1 Suspension

#P6 Carnet Tchèque (extraits)

22/07 Retour d’une petite semaine à la maison. Essai de ma nouvelle lampe en prévision de mon prochain déménagement. De la céramique colorée à la flamme par une adorable potière de Tréguier. Très fier. Le mécanisme du vélux sous lequel j’écris s’est brisé il y a quelques semaines et je n’ai pas encore décidé d’investir le temps nécessaire à la Continuer la lecture#P6 Carnet Tchèque (extraits)

# P5 Fluctuat et mergitur

Un déchirement. Le cri retenu. Puis l’écoulement soudain s’écroulant sous les tripes quand s’est écartée, vive écorchée, ce qui s’accrochait à l’existence comme la véritable et non seconde de ses peaux. Lorsque les possibilités, les attentes, et toutes les potentialités s’éteignent car plus rien n’existe désormais que l’absolue certitude de ne plus surmonter l’ombre de soi-même … Ce qui hier Continuer la lecture# P5 Fluctuat et mergitur

# P4 Tu le sais bien …

Si je pouvais en être conscient … Croyez-vous que je vous soumettrais la naïveté de mon étonnement ? Vous me regardez et confirmez collectivement ce que chacun pense croire (à mon égard) : que je le sais bien. Et puis toi, premièrement, dont les lèvres s’allongent insidieusement pour me le susurrer d’un air canaille. Toi, secondement, dont la lueur d’amusement laisse Continuer la lecture# P4 Tu le sais bien …

# L4 Le sentimenthèque. Species plantarum.

De l’école des loisirs (Les sœurs et frères Murails, Moka, Lehmann etc.), la formation et le loisir de lire. De Pierre Desproges, de Boby Lapointe, des Monty Pythons, du Greg d’Achille Talon, de Georges Brassens, de Raymond Devos, de Yak Rivais, de Peff, de Douglas Adams, de Roald Dahl, mais aussi des mille héros de stand-up qui rythment ma vie, Continuer la lecture# L4 Le sentimenthèque. Species plantarum.

#P3 Grands dieux !

Ripailles aromatiques, vous envoûtez, vous embaumez, vous emplissez, vous remplissez. Rêves aériens concrets, fragments d’attentes parfumées. Lorsque votre fragrance retenue s’échappe sous la poussée de la pensée inscrite dans l’intimité de votre essence, entre langue et palais, vers le nez, insoupçonnables idées extraites de l’empire de votre substance, vous suscitez l’éveil de mondes inconnus ; nous les explorons, éternels stupéfaits de Continuer la lecture#P3 Grands dieux !

N’auriez pas l’heure ?

La nuit, le jour, le mois, l’année, les ans, les minutes, les secondes, les saisons, les jours fériés, les congés payés, les congés sans soldes, les vacances, les périodes de galère, les mauvaises passes, les jours de chance, les heures sombres (de l’histoire), les coups de bourre, les instants de grâce ou de répit, le quart-d’heure de célébrité, l’occasion à Continuer la lectureN’auriez pas l’heure ?

S’en vient

L’apparition suspend sa trame filandreuse par dessus quelques aspérités rocheuses que réchauffent graduellement les premiers feux du levant. Sur la grève, le petit monde diurne des crustacés profite d’un ultime instant de fraicheur afin de regagner l’humidité protectrice des flots que rapproche la marée montante, cependant que l’écume lance avec obstination ses troupes d’ivoire à l’assaut des masses de granit Continuer la lectureS’en vient

Rêves en voyage

… phosphorescentes, les étoiles me fixent sur leur plafond de plâtre dont la fissure accapare mes pensées. Y aura-t-il un matin ? … … le clignotant cadence la douceur retrouvée des voix de l’habitacle. Au terme de l’autoroute, s’annonce le réconfort imminent d’un moelleux oreiller … … de jour, c’est une riante chambre d’enfants dont les rayures de papier découpe Continuer la lectureRêves en voyage