A propos de Philippe Diaz

Philippe Diaz aka Pierre Ménard : Écrivain (Le Quartanier, Publie.net, Actes Sud Junior, La Marelle, Contre Mur...), bibliothécaire à Paris, médiation numérique et atelier d'écriture Comment écrire au quotidien : 365 ateliers d'écriture, édité par Publie.net http://bit.ly/écrireauquotidien Son dernier livre : L'esprit d'escalier, publié par La Marelle éditions Son site : Liminaire

#40jours #13 | Vert infini

Ce fut la révélation du lycée. Yvon Rolland, notre vieux professeur, nous avait déclaré péremptoire, lors d’un de ses cours d’art plastique au Lycée de Montgeron, le tronc de l’arbre tout le monde le dessine marron, mais il n’est pas marron, il est de toute autre couleur, en fonction de la saison, de la température, du type d’arbre, de l’heure Continuer la lecture#40jours #13 | Vert infini

#40 jours #12 | Arpenter l’intervalle

En sortant de chez soi, brusque changement d’air, choc thermique et sonore, les oiseaux chuchotent dans les branches des arbres, les voisins pépient aux fenêtres de leur appartement, le vent souffle dans les branchages encore verts, l’air est encore frais malgré le soleil. Un verre à Cognac est resté toute la nuit sur la table basse de la minuscule terrasse Continuer la lecture#40 jours #12 | Arpenter l’intervalle

#40jours #11 | Perdu éperdu

C’est un moment de basculement, de renversement inattendu, tu as l’impression qu’il s’éternise alors qu’il ne ne devrait durer qu’un instant, un instant suspendu où tu te retrouves perdu, dans la ville, dans ce jardin que tu traverses où tout semble soudain si différent du paysage que tu connais, que tu as l’habitude de parcourir, les allées qui traversent le Continuer la lecture#40jours #11 | Perdu éperdu

#40jours #10 | Du plus loin qu’il m’en souvienne

De tous mes voyages, les souvenirs qui reviennent le plus facilement sont des images. Si j’ouvre mes archives photographiques, d’autres souvenirs surgissent encore. Des lieux où j’ai vécu quelques jours et dans lesquels je ne suis jamais revenu, comment m’en rappeler moi qui ai déjà du mal à me remémorer ce que j’ai fait la veille. Je me souviens des Continuer la lecture#40jours #10 | Du plus loin qu’il m’en souvienne

#40jours #09 | Fascination Shibuya

J’avance. Je ne vois rien. La musique des immeubles avec leurs publicités aux images obsédantes et répétitives, lumières clignotantes, signes enchevêtrant, et ce bruit inouï qui se mêle aux sons de la circulation, des métros aériens, de la gare toute proche, et des avions dans le ciel. Une jeune femme dans un long manteau vert kaki qui porte une besace Continuer la lecture#40jours #09 | Fascination Shibuya

#40jours #08 | 48°53’58.1″N 2°20’09.9″E

Message illisible sur l’écran bleuté du téléphone qui s’allume dans la pénombre. Je suis sur le chemin du retour pour rentrer à la maison. Ces signes que je ne perçois pas tout de suite dans leur contexte initial. Une suite de chiffres et de lettres incompréhensibles. Je mets du temps à en saisir le sens. 48°53’58.1″N 2°20’09.9″E. En-dessous, une heure Continuer la lecture#40jours #08 | 48°53’58.1″N 2°20’09.9″E

#40 jours #07 | Labyrinthe

Au dernier étage de ce grand magasin, en plein cœur de Tokyo, la vue est magnifique, dans cette lumière laiteuse de l’après-midi. La veille, tu es venu accompagné par un guide qui connaît bien la ville. C’était le clou de sa visite. Tu as réussi à monter à nouveau jusque-là. La vue est tellement incroyable. Toute la ville se déploie Continuer la lecture#40 jours #07 | Labyrinthe

#40jours #6 | Carte / Ecart / Trace

Pour moi la carte, c’est d’abord une blessure qui ne laisse pas toujours de marque ni d’empreinte. Sur le corps la trace d’une cicatrice. Une vitre brisée. Remettre à plus tard, trouver le temps, ce que l’on espère. Carte du tendre. Prendre son temps, accepter de se perdre, de s’égarer, d’expérimenter en dehors des sentiers battus. Peut-être perdu, ne pas Continuer la lecture#40jours #6 | Carte / Ecart / Trace

#40jours #05 | sur le seuil

Au premier étage de la maison, sur le palier, tu tournes sur toi-même, et le mouvement que tu impulses pourrait vite te faire tourner la tête, dans cette maison ce sont des années de ta vie qui défilent sous tes yeux, à cet endroit stratégique, qui distribue les pièces de l’étage en étoile, les différents lieux ou tu as vécu Continuer la lecture#40jours #05 | sur le seuil

#40jours #04 | confettis du quotidien

Sol. Si seulement. Lumière rasante, abrasive sur le bitume gris fer, gris parle, tout en nuances et traces de pas, salissures, le gris se fonce, se fronce, vite, vite, se plisse et s’épaissit, matière changeante, gluante et souple, rigide ou sèche, ancienne ou plus récente, difficile de voir la différence dans ce mélange des genres, tons sur tons, la frontière Continuer la lecture#40jours #04 | confettis du quotidien