A propos de Xavier Waechter

"L'écriture amène à faire le tour des choses" (Jacques Serena)

autobiographie #02 | Sous les radars

Allo ? Madame E. ? C’est monsieur G., tout va bien, pas d’inquiétude … Comment ça, qu’est-ce qui s’est passé réponds une voix hystérique. Non, non, tout va bien, il est vivant, un vrai chat votre fils. Alain, bouche bée, écoute médusé son patron. Retour en arrière. Une journée comme une autre pour ce jeune apprenti. Depuis une heure sur un toit Continuer la lectureautobiographie #02 | Sous les radars

autobiographie #01 | Images intérieures

Miroitement. Les arbres s’enlacent au-dessus de la rivière et  filtrent le soleil d’été. Le lent courant charrie brindilles et feuilles déchues des arbres. Près de la  berge herbeuse, une palette flotte sur des bidons de plastique blanc. Un léger bourdon dans les branches distraie de la chaleur. Deux enfants, presque jumeaux, aux chapeaux orange pour l’un, bleu pour l’autre, jouent Continuer la lectureautobiographie #01 | Images intérieures

P#10 | …poussières

C’est fou comme cela se salit vite. Comment ça ? Et bien regarde autour de toi. Tu vois la poussière, là et encore là. Je balaie des heures durant et rien n’y fait. Élise lève la tête, dirige son regard vers les zones sommairement indiquées par la pointe du menton de Zoé. Son regard croise le verre sur la table et Continuer la lectureP#10 | …poussières

hors-série #2 | le balai

Au terme d’un long processus, l’humain  s’enracina. Il lui fallut peu de temps avant de commencer à balayer devant sa porte et le balai s’installa au sein du foyer. Il traine toujours dans un coin de la maison. A la fois pour l’avoir à porter de main mais aussi pour le coincer dans l’angle, afin de contrer sa fâcheuse tendance Continuer la lecturehors-série #2 | le balai

P#8 – Arrachement

Tu es debout, empruntée dans cette robe trop solennelle, les mains s’agrippant aux plis. Il est venu te reprendre, t’arracher tu penses. Elle et lui (l’autre), ont le visage baissé, les lèvres pincées, livides. Mais ils font bonne figure. Il n’avait pas été dit que cela serait définitif. Docile, tu franchis le seuil de l’appartement avec cet homme. Ton corps Continuer la lectureP#8 – Arrachement

#P5 | Sombre trouée

Une onde froide. Un frisson intérieur qui chuchote à l’oreille sourde. Les yeux écarquillés ne voient pas, ou par saccades – très lentes – désaccouplées du silence ouaté. L’air est compact, solide. La gorge brûle. Les poumons anhèlent dans un râle inaudible. La bouche bée, incrédule. Tout est en suspens, pulsation vide. Le temps faseye, songeur. L’oreille s’ouvre. Mais la Continuer la lecture#P5 | Sombre trouée

#P4 | Ah, mais vous n’y pensez pas ?

Le couperet tombe, net, tranchant. « Ah mais vous n’y pensez pas ! ». Sur le coup, c’est la surprise, vous n’y avez donc pas pensé avant. Comment sait-il – lui – les choses que vous ne savez pas ? Vous restez indécis et silencieux, momentanément. Puis une démangeaison se manifeste, vous la situeriez au niveau de l’estomac, elle remonte, Continuer la lecture#P4 | Ah, mais vous n’y pensez pas ?

#comme | Je te détourne comme

Je te détourne comme un nouveau départJe te détourne comme pour le ravitaillement de nos corps, sur une île lointaineJe te détourne comme un vieux coucou qui fébrilement tente l’approche d’une nouvelle pisteJe te détourne de nos vies supersoniques aux révolutions absurdes Je te détourne comme un premier regard, incrédule, et, gorge serrée, se raviser dans l’attente d’une confirmationJe te Continuer la lecture#comme | Je te détourne comme

As-tu un projet ?

Variation 2 As-tu un projet ? Un projet de vie, un projet sur le long terme, un projet sur le moyen terme, un projet à court terme, quels seraient les termes du projet ? Le projet aura-t-il un terme ?  As-tu un projet professionnel, un projet de développement des compétences, le projet d’une évolution professionnelle, le projet d’une rupture conventionnelle, Continuer la lectureAs-tu un projet ?

Affleurements

Longues heures à scruter le plafond et ses reliefs sous la couette épaisse. Puis, se retourner, glisser les mains sous l’oreiller à l’endroit exact où reposera la joue, et se réfugier dans un sommeil blanc. Un léger tremblement du corps et un violent ressac aux tempes alors que, mi-clos, irrités par la lumière froide, les yeux auscultent cette chambre singulière. Continuer la lectureAffleurements