#40jours #39 | le bruit du monde

Un souvenir d’enfance de Laurent P. Son enfance était surplombée par la présence de sa grand-mère, une femme dure et autoritaire. La vie en haute montagne, dans un petit village à 1300 mètres d’altitude, au début du siècle dernier, forge une résistance particulière aux intempéries, aux rudesses de l’existence, qui implique aussi une distance aux autres, une grande réserve qui Continuer la lecture#40jours #39 | le bruit du monde

#40 jours #39 | en car et traverser ou sans 4L

L’autocar des vendredis, un Citroën rouge et blanc que nous prenions avec elle porte Maillot — j’aime ces roues de car ou de tracteur qui sont aux roues de voiture ce que le cheval de trait est au cheval de course. Comment te retrouvions nous ? tu venais nous chercher à la sortie de l’école ? Elle avait des cabas pleins, chouquettes, Continuer la lecture#40 jours #39 | en car et traverser ou sans 4L

#40jours #39 | si loin et si près à la fois.

Les lieux de l’enfance sont ceux qui m’ont construite, j’ai ensuite choisi les miens. Au fin fond d’une poussette ou d’un lit à barreaux, je reçois et perçois le monde, sensations imperceptibles, trop lointaines, seules les photos, permettent de me souvenir de leurs réalités. Trop petite et pourtant déjà mal aux oreilles, chaque soir et pendant des années, mal à Continuer la lecture#40jours #39 | si loin et si près à la fois.

#40jours #39 | en ville

Enfant, résidant dans une banlieue pavillonaire, le voyage jusqu’à la ville la plus proche relevait d’un évènement à part entière. Souvent cela ne se résumait qu’à prendre l’autoroute, stationner dans un parking sous-terrain, marcher dans la grande rue commerçante. Toutes sortes de paysages si distincts de celui de mon jardin. Et, à la fin, invariablement, il y avait un arrêt Continuer la lecture#40jours #39 | en ville

#40 jours# 39 | Domaine d’A.

Dans mon souvenir, les enfants sont cruels : soit ils n’écoutent pas, soit ils ne croient pas ce que tu racontes. J’avais pourtant essayé de leur faire comprendre. L’école était à l’extérieur du Domaine, dans la toute petite ville – une commune urbaine, dit-on aujourd’hui – qui ne me disait rien qui vaille. Sauf peut-être le jour où en famille, nous Continuer la lecture#40 jours# 39 | Domaine d’A.

#40jours #39 | retrouvailles

La lettre avait été envoyée. La réponse reçue. On monterait à P. le dimanche de Pentecôte. Des pensées éparses se partageaient entre la crainte d’être malade en voiture et la joie de l’échappée qui se profilait, le plaisir de retrouver ce grand-oncle, presque un grand-père, qu’elle voyait toutes les semaines avant, et qui désormais habitait à 250 kilomètres dans un Continuer la lecture#40jours #39 | retrouvailles

#40jours #39 | Bateaux mouches

J’ai souvent regardé le plan de Paris, avec la courbe de la Seine qui lui fait une bouche triste. Peut-être connaissais-je déjà la forme de la ville en bordure de laquelle j’habitais. Il en est ainsi des savoirs de l’enfance, qui sont loin d’avoir tous été reçus à l’école, nous les possédons, sans savoir le moins du monde quand ni Continuer la lecture#40jours #39 | Bateaux mouches

#40jours #39 | le mot de la femme de dos

Cela se passait là, dans cette grange – tout se passe toujours dans cette grange –, il y avait lui, il y avait elle, et le dos de cette dame qui s’en allait. L’écho d’un mot aussi : l’Amérique. Cette grange sans les dessins, cette grange nue, de l’herbe, une fourche, la tête noire de Dahlia, cette grange avec elle et Continuer la lecture#40jours #39 | le mot de la femme de dos

#40jours #39 | elle de la terre

Je n’avais pas l’intention de reparler de cette grand-tante qui habitait une ferme basse situés dans le village de La Bourrelière avec puits, poulailler, appentis où j’avais eu si peur une fois pour m’y être faite enfermée avec mon frère un jour de visite. À découvrir la piste d’écriture du jour et à rôder autour de l’enfance, ce sont des Continuer la lecture#40jours #39 | elle de la terre

#40#39 Le tram Le 31

Ma mallette, je l’avais préparée avec soin, dedans : mes crayons, un cahier, mes barrettes, Croc Blanc, un mouchoir brodé, le dessin que j’offrirai à ma grand-mère. Ma mallette attendait le départ. Demain matin, en ce premier jour des vacances d’été. Ma mallette, je la fixais du regard, je n’avais rien oublié ? Je luttais contre le sommeil, je me Continuer la lecture#40#39 Le tram Le 31